06/01/2020
L'Amour me dresse son pupitre
...
Il faut que, loin de m’oublier,
Il m’écrive avec allégresse,
Ou sur le dos de son greffier,
Ou sur le cul de sa maîtresse.
Voltaire
Je ne peux en dire autant ...
Je préfère le tome I , en attendant le III .
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence etc.
au château de Dirac
près d'Angoulême
12è novembre 1764
Si vous avez été malade, mon cher monsieur, je suis devenu aveugle depuis que les neiges ont couvert nos montagnes, c'est ce qui arrive tous les ans, et bientôt je perdrai entièrement la vue . Il aurait été bien à souhaiter, en effet, que les trois cents petits pâtés dont vous m'avez parlé tant de fois eussent été mangés à Bordeaux, mais un gourmand qui arrive de cette ville, m'assure qu'il n'a pu en trouver chez aucun pâtissier , et c'est de quoi on m'avait déjà assuré plusieurs fois . M. le maréchal de Richelieu qui aime les petits pâtés plus que personne, en aurait fait servir à sa table ; il faut assurément qu'il soit arrivé malheur à votre four, et qu'il n'ait pas été assez chaud . Je ne sais pas pourquoi vous m’attribuez une pièce de Grécourt qui n'est que grivoise, et dont vous citez ce vers :
L'Amour me dresse son pupitre.1
Vous devriez bien sentir que la belle chose dont il est question, ne ressemble point du tout à un pupitre . Ce n'est pas là le ton de la bonne compagnie .
Tous les habitants de notre petit ermitage vous font, monsieur, les compliments les plus sincères, ainsi qu'à monsieur votre frère . Vous savez avec quelle tendresse inaltérable je vous suis attaché pour toute ma vie . »
1 Ce vers semble un écho infidèle des vers, d'un goût bien plus discutable encore, qui ouvrent une lettre à Cideville du 20 septembre 1735 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1735-partie-6-111792897.html
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