Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/05/2020

Attendons un beau jour . Vous me direz que la république n'en a guère, mais j'aurai du moins de belles heures

... Il faut savoir se contenter de peu quand on n'a pas le choix, "vouloir ce qu'on ne peut éviter" comme dit le sage .

les plus belles heures - MARIE-CLAIRE MITOUT

https://mcmitout.com/works/les-plus-belles-heures/

 

 

« A François Tronchin

Conseiller d’État

rue des Chaudronniers

à Genève

Mardi matin [11 mars 1765] 1

Mon cher ami, peut-être ce climat-ci n'est pas trop bon pour les Parisiennes ; madame votre femme a été malade, Mme Denis est encore incommodée d'un mal de gorge ; le genre masculin n'est pas mieux traité, j'ai été affublé d'un rhumatisme de la tête au pieds . Vous voyez d'ailleurs comme le temps est fait . Attendons un beau jour . Vous me direz que la république n'en a guère, mais j'aurai du moins de belles heures quand j'aurai l'honneur d'en passer quelques-unes avec vous . Nous enverrons la clef de l'écurie au vigneron aujourd'hui. »

1 Cette lettre est une réponse à celle de Tronchin du 11 mars, et c'est cette date que Tronchin a portée par erreur sur celle-ci , le mardi étant le 12 . La « clé de l'écurie » se rapporte aux Délices.

Vous me méprisez, monsieur, parce que je suis devenu pauvre , et que je ne vous ai demandé que cent bouteilles de vin cette année

... Effectivement, c'est à peine la portion congrue. Ce cher Volti n'est pas renommé pour ses écarts de boisson, si ce n'est le café, son péché pardonnable .

Anciennes mesures par J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy ...

http://poudouvre.over-blog.com/2017/02/anciennes-mesures-...

 

 

« A Antoine-Jean -Gabriel Le Bault

A Ferney par Genève, 11 mars 1765

Vous me méprisez, monsieur, parce que je suis devenu pauvre , et que je ne vous ai demandé que cent bouteilles de vin cette année 1; mais c'est précisément par cette raison-là-même que je m'attends à vos bontés . D'ailleurs, j'ai encore un tonneau tout entier de votre bon vin . Je suis le seul chez moi qui en boive, comme j'ai eu l’honneur de vous l'écrire, et j'en bois environ un demi-setier 2 par jour . C'est une affaire de santé, et non pas de luxe . Je suis indigne d'être bourguignon . Ayez pitié de mon indignité, de ma misère et de mes maladies, et daignez m'envoyer à Lyon, à l'adresse de M. Camp, par les premiers rouliers, les cent bouteilles du cordial que je vous demande .

Je présente mon respect à madame Le Bault . J'ai l'honneur d'être avec les mêmes sentiments, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »