21/10/2020
si je puis résister à ce dernier orage, je ne veux pas perdre entièrement l'espérance
... A l'heure où je mets en ligne cette note, le président n'a pas encore prononcé son discours, mais je pense que s'il donnait à sa conclusion le ton de Voltaire, ce ne serait pas mal .
« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime et
Historiographe de Son Altesse Électorale de l'académie de
Manheim
à Manheim
Ah ! mon cher ami, que je voudrais voir opérer le miracle dont Son Altesse Électorale daigne vouloir m'honorer . Mais j'irai bientôt dans un pays où l'on n'a plus besoin de miracles . J'ai été si mal que presque toute ma famille est venue de Paris pour me consoler dans ma retraite et dans mes maux . Elle m'a trouvé très résigné ; mais je vous assure que je ne le suis guère quand je songe que je ne vous reverrai plus . Cependant si je puis résister à ce dernier orage, je ne veux pas perdre entièrement l'espérance . Consolez-moi en me mettant aux pieds de monseigneur . L'état où je suis à présent ne me permet guère de vous en dire davantage .
A Ferney 29è juin 1765. »
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C'est bien le moins que je puisse faire pour les peines qu'il a prises en ma faveur
...
« A François-Louis Jeanmaire, Receveur des domaines de
S.A.S. Monseigneur de Duc de Virtemberg
à Montbéliard
Au château de Ferney
par Genève 28 juin 1765 1
Je vous prie, monsieur , de vouloir bien donner de ma part dix louis d'or à M . Dupont . C'est bien le moins que je puisse faire pour les peines qu'il a prises en ma faveur . Vous avez dû déjà lui donner un honoraire . Ainsi j'espère que tous mes devoirs seront remplis .
Vous me marquâtes par votre dernière lettre que vous pouviez me donner des lettres de change sur Lyon pour le second paiement qui sera échu au 1er juillet . Je les accepterai, et j'espère qu'elles ne seront pas à une trop longue échéance . J'ai l'honneur d'être monsieur votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 Edition vicomte Emmanuel-Henri de Grouchy : « Lettres de Voltaire », Le Carnet historique et littéraire, 1900.
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