23/11/2020
une véhémente indignation contre les fripons et contre les fanatiques qui ont l’insolence de proscrire un art qu’ils devraient du moins étudier, pour mériter, s’il se peut, d’être entendus quand ils osent parler
... Non seulement l'art théâtral, mais tous les arts distrayants et--ou rendant le monde plus beau , tout ce qu'un humain peut créer qui ne soit pas destructeur, ne pas être stupidement stérile comme tous ces adeptes de l'islamisme et des sectes mortifères en tout genre .
En 1984, le 7 février, Jacques Chancel écrit :"L'Islam enveloppe la planète, l'embrase, l'assombrit . La pureté mobilise les turpitudes . Les fous de Dieu sont en route, les chiites, nouveaux fanatiques de cette fin de siècle, obéissent à la fois à une tradition millénaire et à un diable nommé Khomeyni qui a installé Allah dans ses pièges ... Si nous avons perdu le goût des croisades, les mollahs s'échinent eux, à réinventer la guerre sainte ... les prophètes ont changé de visage, ils ont des masques d'enfer ."[Le Guetteur de rives]
On n'est pas loin de la réalité .
https://sauvonslart.com/1917-2017-un-siecle-diconoclasme/
« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon
A Ferney, 23 juillet [1765]1
Si j’avais pu, mademoiselle, recevoir votre réponse avant de vous avoir écrit mon épître , cette épître vaudrait bien mieux . Car j’ai oublié cette louange qui vous est due d’avoir appris le costume aux Français. J’ai très grand tort d’avoir omis cet article dans le nombre de vos talents . Je vous en demande bien pardon, et je vous promets que ce péché d’omission sera réparé. Ménagez votre santé, qui est encore plus précieuse que la perfection de votre art. J’aurais bien voulu que vous eussiez pu passer quelque mois auprès d’Esculape-Tronchin . Je me flatte qu’il vous aurait mise en état d’orner longtemps la scène française à laquelle vous êtes si nécessaire. Quand on pousse l’art aussi loin que vous, il devient respectable même à ceux qui ont la grossièreté barbare de le condamner. Je ne prononce pas votre nom, je ne lis pas un morceau de Corneille ou une pièce de Racine, sans une véhémente indignation contre les fripons et contre les fanatiques qui ont l’insolence de proscrire un art qu’ils devraient du moins étudier, pour mériter, s’il se peut, d’être entendus quand ils osent parler. Il y a tantôt soixante ans que cette infâme superstition me met en colère. Ces animaux-là entendent bien peu leurs intérêts de révolter contre eux ceux qui savent penser, parler et écrire, et de les mettre dans la nécessité de les traiter comme les derniers des hommes. L’odieuse contradiction de nos Français, chez qui on flétrit ce qu’on admire, doit vous déplaire autant qu’à moi et vous donner de violents dégoûts. Plût à Dieu que vous fussiez assez riche pour quitter le théâtre de Paris et jouer chez vous avec vos amis, comme nous faisons dans un coin du monde où nous nous moquons terriblement des sottises et des sots ! J’ai bien résolu de n’en pas sortir . Mon unique souhait est que Tronchin soit le seul homme au monde qui puisse vous guérir, et que vous soyez forcée de venir chez nous .
Adieu mademoiselle, soyez aussi heureuse que vous méritez de l’être . Croyez que je vous admire autant que je méprise les ennemis de la raison et des arts, et que je vous aime autant que je les déteste. Conservez-moi vos bontés . Je sens tout ce que vous valez . C’est beaucoup dire.
V. »
1 Georges Avenel, suivant les éditeurs, date cette lettre du 23 juillet 1760, en pensant que l'épitre citée est l’Épître à Daphné publiée fin 1760, alors qu'il s'agit de L’Épître à Mlle Clairon , bien différente . On note que le 23, V* n'est pas encore sûr de l'arrivée de Mlle Clairon et il a pu envoyer la lettre à Lyon .
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtres_(Voltaire)/%C3%89p%C3%AEtre_91
et : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtres_(Voltaire)/%C3%89p%C3%AEtre_95
J'aime particulièrement ces deux vers :
« Une femme sensible, et que l’amour engage,
Quand elle est honnête homme, à mes yeux est un sage. »
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