30/06/2021
On peint toujours fort bien les endroits qu'on habite
... Et ceux qu'on aimerait habiter, Mam'zelle Wagnière ?
« Au comte Giorgio di Polcenigo E Fanne 1
Du château de Ferney par Genève 25 mars 1766 2
Monsieur,
Je vous remercie de la seconde consolation que vous me donnez 3 dans mes maux et dans ma vieillesse . Je ne suis pas étonné que vous ayez si bien peint le palais de la gloire . Vous avez imité Pline qui dans ses lettres fait une belle description de sa maison de campagne 4. On peint toujours fort bien les endroits qu'on habite . Je reçois aussi un petit poème manuscrit de M. le comte Nollini 5. Je ne sais si mes yeux qui sont fort affaiblis pourront le lire ; j'y ferai mes efforts pour avoir un nouveau plaisir . Je vous prie de lui présenter mes remerciements et de recevoir les miens . J'ai l'honneur d'être avec toute la reconnaissance,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Voir : https://www.dizionariobiograficodeifriulani.it/polcenigo-di-giorgio/
2 L'édition Quirico Viviani : Lettere inedite d'illustri Friulani del secolo XVIII o scritte da altri uomini celebri a personnaggi friulani, 1826, incomplète .
3 Sous la forme de l'ouvrage Il Tempio della gloria, 1765 .
4 Dans une lettre à Domitius Apollinaris (Epistolae, V, vi)
5 Suivant Joseph G. Fucilla : « Unedited Voltaire letters to Count di Polcenigo », 1939, il s'agit là d'un pseudonyme de Polcenigo dont le « poème manuscrit » est soit Il Viaggio concineo, soit La Lettiera precipitata .
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