09/07/2021
Il est bien difficile, de quelque manière qu’on s’y prenne, qu’il ne reste quelque aigreur dans les esprits
... J'élimine à ce sujet les discutailleries politiciennes pour en revenir aux choses vraiment importantes : les Jeux Olympiques . Aigreur chez les sportifs privés de public, et plus encore aigreur, déjà nettement présente, chez nos hôtes nippons qui se retrouvent avec un déficit kolossal ! Où en sera le virus pour les Jeux d'hiver l'an prochain en Chine ( je n'ose pas mettre à Pékin, qui comme chacun sait, est une station de sports d'hiver de réputation mondiale ) ?
Tous mes voeux aux sportifs qui vont défendre leurs couleurs dans une ambiance de catacombes, ou mieux ( ? = pire ) de flicage permanent . Les Grecs n'en reviendraient pas !
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/08/covid-1...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
5è avril 1766
Jusques à quand abuserai-je des bontés de mes anges ? Voilà l’historien 1 de François Ier qui de secrétaire d’un grand monarque veut se faire secrétaire des pairs, et je ne sais où il demeure, et je crains de faire encore une méprise. Je prends donc la liberté de leur adresser ma lettre , et de les supplier de vouloir bien faire mettre l’adresse.
Mes anges connaissent plus de pairs que moi ; je puis à peine le servir ; ils pourront le protéger fortement, en cas qu’ils n’aient pas une autre personne à favoriser.
Je ne sais si je me trompe, mais je prévois que les citoyens de Genève pourront perdre leur cause au tribunal de la médiation. Il est bien difficile, de quelque manière qu’on s’y prenne, qu’il ne reste quelque aigreur dans les esprits. Je suis donc toujours pour ce que j’en ai dit. Je voudrais que la médiation se réservât le droit de juger les différends qui pourront survenir entre les corps de la République. J’ai peur que les médiateurs ne veuillent pas se charger de ce fardeau, fardeau pourtant bien léger et bien honorable. Ce serait, ce me semble, une manière assez sûre d’attacher les Genevois à la France, sans leur ôter leur liberté et leur indépendance. Je sais bien qu’on n’a pas à faire des Genevois ; mais les temps peuvent changer, on peut avoir des guerres vers l’Italie. Je serais fâché de penser autrement que monsieur l’ambassadeur, et je croirais avoir tort ; mais j’aime ma chimère, et je voudrais que M. le duc de Praslin l’aimât un peu aussi.
Dites-moi, je vous prie, mes divins anges, comment réussit l’Éloge de M. le dauphin, par M. Thomas. Il me paraît que [de] tous les ouvrages qu’on a faits sur ce triste sujet, le sien est celui qui inspire le plus de regrets sur la perte de ce prince.
Me sera-t-il encore permis de recourir à vos bontés, non-seulement pour une lettre de remerciements que je dois à M. Thomas , mais pour un petit paquet que M. d’Alembert attend ? Figurez-vous mon embarras : je ne sais l’adresse d’aucun de ces messieurs ; il faut pourtant leur écrire, pardonnez donc mon importunité . Je prendrai dorénavant si bien mes mesures que je ne tomberai plus dans le même inconvénient.
Le petit ex-jésuite attend sa toile de Pénélope, qu’il défait et qu’il refait toujours ; mais songez que c’est pour vous plaire qu’il se plaît si peu à lui-même.
N. B. -- M. d’Alembert ne demeure plus rue Michel-le-Comte, comme on l’avait mis sur la lettre ; c’est, je crois, près de Bellechasse. Encore une fois, pardon. »
1 Gabriel-Henri Gaillard, auteur d'une Histoire de François Ier, roi de France, 1766-1769, dont les quatre volumes viennent de paraître . Il a écrit à V* le 11 février 1766 pour lui annoncer l’envoi de ceux-ci et lui demander ce qu'il pense de son œuvre . Mais il n'est pas question dans cette lettre de la requête dont parle ici V* .
Voir note 6 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome7.djvu/254
et : https://data.bnf.fr/fr/13010406/gabriel-henri_gaillard/
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