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16/07/2021

Les louanges ne me sont chères Que par la main qui les écrit

... En toute amitié et modestie .

 

 

« A Jean-Baptiste-Antoine Suard

[avril 1766] 1

J’ai lu ce que vous avez dit
De mes lambeaux épistolaires ;
Les louanges ne me sont chères
Que par la main qui les écrit.
Combien les vôtres sont légères !
Déjà l’amour-propre aux aguets
Venait me tendre ses filets,
Et me bercer de ses chimères ;
Soudain, avec dextérité,
Une critique délicate,
Et que j’approuve et qui me flatte,
Me vient offrir la vérité.
Que vous la rendez séduisante !
J’ai cru la voir dans sa beauté 2;
Elle n’a Jamais d’âpreté
Quand c’est le goût qui la présente.
Sous nos berceaux l’arbre étalé
Doit sa vigueur à la nature ;
Mais il doit au moins sa parure
Aux soins de l’art qui l’a taillé.
J’aime l’éloge et je l’oublie,

Je me souviens de la leçon :
L’un plut à ma coquetterie,
Et l’autre plait à ma raison.

Voudrez-vous bien vous charger de mes compliments pour madame ? Je vous envoie une bouffonnerie que j’ai adressée à Mlle Clairon. De grâce, ne nommez pas l’auteur.

V. »

1 Le manuscrit original est passé à la vente Henkels le 8 juin 1917.

Voir : Ch. Nisard, Mémoires et Correspondances historiques et littéraires ; Paris, 1858, page 59  (65 sur le pdf ): https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1092657.pdf

2 On a rectifié le texte donné par Besterman , J'ai cru la voir sans sa beauté .

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