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24/03/2022

La cessation de presque tout le commerce, qui ne se fait plus que par des contrebandiers, la cherté horrible des vivres, ... la multiplication des gueux, les banqueroutes qui se préparent ...On ne vivait point ainsi en Scythie

... Mais est-ce ainsi que sera l'avenir de la Russie et de l'Ukraine ?

Scythes — Wikipédia

Et si l'Ukraine devenait aussi hégémonique que Poutine : voir ce qu'elle pourrait réclamer au nom de l'histoire antique .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

22 Décembre 1766 

Je souhaite à mes anges la bonne année, c’est-à-dire quatre ou cinq bonnes pièces nouvelles, quatre ou cinq bons acteurs, et, de plus, tous les plaisirs possibles.

J’ai reçu le paquet dont vous m’honorez du 13 de décembre. Voilà, je crois, la première fois qu’un pauvre auteur a été d’accord en tout avec ses critiques. Tout sera comme vous le désirez. Les trois quarts au moins de vos ordres sont prévenus, et vous serez ponctuellement obéis sur le reste ; mais les affaires de Genève ne laissent pas de m’embarrasser. La cessation de presque tout le commerce, qui ne se fait plus que par des contrebandiers, la cherté horrible des vivres, le redoublement des gardes des fermes, la multiplication des gueux, les banqueroutes qui se préparent, tout cela n’est point du tout poétique . On ne vivait point ainsi en Scythie.

Je ne crois point du tout qu’on se batte, mais je crois qu’on souffrira beaucoup. Si on se battait, ce serait bien pis ; on pourrait bien mettre alors le feu à la ville, et alors toutes les dettes sont payées.

Je pense encore (entre nous) qu’on aurait pu prévenir tout ce tracas ; mais, quand les choses sont faites, ce n’est pas la peine de dire ce qu’on aurait pu faire.

Les délais de Beaumont, les maudites et plates affaires dont il a été chargé si longtemps, nous ont été très funestes . Cependant, son mémoire est signé de dix avocats ; on l’imprime enfin ; mais on craint le parlement de Toulouse, et je ne vois pas pourquoi on le craint. On ne veut donner le mémoire qu’aux juges . On n’ose pas le donner au public, dont pourtant la voix dirige les juges dans des affaires si criantes. Il me semble qu’il faut avoir pour soi la clameur publique. Voyez ce qu’à produit le cri de la nation dans l’affaire des Calas. Mais enfin, je ne suis pas sur les lieux, et je m’en rapporte à ceux qui voient les choses de plus près. Je me flatte que vous aurez un exemplaire du mémoire en même temps que M. le vice-chancelier. M. le duc de Choiseul nous a promis de nous faire donner M. Chardon pour rapporteur.

Vous l’en ferez souvenir, mes divins anges.

Respect et tendresse. »

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