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06/04/2022

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé

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« A Pierre-Michel Hennin, Résident

de France

En son hôtel

à Genève

Vendredi au soir, 2è janvier 1767 à Ferney

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé, et Argatifontidas 1, un peu embarrassé. Vous allez être, mon cher conciliateur, chargé d’un lourd fardeau que vous porterez légèrement et avec grâce, car on ne peut nier que les trois Grâces ne soient chez vous 2. Je suppose que c’est vous, mon cher résident, qui m’avez envoyé un paquet de M. le duc de Choiseul ; voici la réponse 3, et voici encore des balivernes 4 pour M. le duc de Praslin.

Je vous prie de mettre tout cela dans votre paquet de la cour demain samedi.

Je pourrais bien dans quelques jours aller rendre à monsieur l’ambassadeur sa visite, à Soleure. Je vous prie, à tout hasard, de vouloir bien m’envoyer un passeport 5, car voilà les troupes qui vont border Versoy.

Maman et toute ma famille vous embrassent tendrement.

Nous sommes ici la victime des troubles de Genève, car nous n’avons point l’honneur de vous voir. Nous savons que le peuple vous aime, mais nous vous aimons sûrement davantage. »

1 Le chevalier de Taulès.

2 Allusion au tableau des Trois Grâces, de Carle Van Loo. (Note de Hennin fils.)

Voir lettre du 1er janvier 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/21/c-est-etre-paye-dans-la-monnaie-qu-on-a-frappee-6311171.html

3 Elle manque .

4 L' « Essai sur les proscriptions », ou la dédicace des Scythes , ou les deux ensemble .

5  Le plan des médiateurs a été rejeté par le Conseil de Genève le 15 décembre 1766, la France établit alors le blocus de la République .

Voir réponse de Hennin : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1767/Lettre_6647

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