07/08/2022
Mais tandis que la raison parle, le fanatisme hurle
... Et puis la raison se tait et fait parler les armes : https://www.la-croix.com/Monde/Larmee-israelienne-frappe-...
Et les morts font hurler, et la loi du talion reste maître ! Insensés !
« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin
2è mars 1767
Mon cher philosophe, vous avez dû recevoir dix exemplaires de notre commentaire 1. M. de Servan, avocat général de Grenoble a fait un discours très pathétique sur le même sujet ; il est imprimé, et vous l'avez peut-être vu . La raison et l'humanité commencent à percer de tous côtés . L'impératrice de Russie m'écrit ces propres mots : « Malheur aux persécuteurs, ils méritent d'être mis au rang des furies 2. » Mais tandis que la raison parle, le fanatisme hurle 3. On poursuit Fantet, on en poursuit bien d'autres . M. le Riche se signale en faveur de Fantet ; j'espère qu'il viendra à bout de mettre un frein à la persécution ; après ces petits préliminaires il faut que je vous consulte sur la manière dont on peut se tirer d'affaire dans le cas que je vais vous exposer .
J'ai fait un contrat sous seing privé avec un paysan pour un échange, à condition que le contrat serait rédigé par devant notaire à la première sommation de l'une des parties . Un de ses enfants a consenti au contrat ; ni le père, ni le fils de pouvaient signer, ils ont fait leurs marques en présence de témoins . Je leur a payé cent écus de plus-value .
Lorsque nous étions prêts de faire le contrat par-devant notaire, le paysan est mort . Son fils, qui avait fait sa marque au bas de l'acte, et son frère, tous deux très majeurs, ont joui pendant six ans du champ qui leur a été cédé en échange et de l'argent qui leur a été délivré . Un chicaneur leur a conseillé depuis peu de revenir contre cet acte ; ils me menacent de me faire assigner ; que dois-je faire, mon maître ?
Mme Denis vous fait bien ses compliments ; je vous embrasse de tous mon cœur ; écrasez l'infâme .
Brillon est venu demander au greffe de Porami la déclaration que fit il y a longtemps entre vos mains Ravanas, de ce qu'il devait aux hoirs Brochet pour le loyer de la maison qu'il tient de ces hoirs, laquelle rente Brillon a fait saisir entre les mains dudit Ravanas . Nous n'avons point pu retrouver cette déclaration . Si vous l'aviez encore, voudriez-vous l’envoyer, on vous serait infiniment obligé . »
1 Voir lettre du 13 septembre 1766 à d'Argental : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6497
2 Voir lettre du 27 février 1767 à Catherine II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/07/25/si-vous-voulez-faire-des-miracles-tachez-seulement-de-rendre-6393680.html
3 Le mot est écrit heurle ; Furetière donne encore les deux formes, hurler et heurler .
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