Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/09/2023

La vie est trop courte, et les affaires trop longues

... Bel Regrettable exemple : vingt-deux ans pour juger l'affaire de fichage racial d'Adecco : https://www.streetpress.com/sujet/1695805410-geant-interi...

France, ta justice fout le camp !

guide_discris.jpg

https://www.gouvernement.fr/un-guide-interministeriel-et-un-livret-pour-lutter-contre-les-discriminations

 

 

« Au Conseil suprême de Montbéliard

A Ferney 17è janvier 1768 1

Messieurs,

J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu m'écrire en date du 10 février . La vie est trop courte, et les affaires trop longues . J'ai l'honneur de vous envoyer un mémoire net et facile qui peut tout terminer en un moment . Si l'absence du fermier dont vous me parlez dure encore, vous n'avez qu'à lui envoyer à signer le modèle de la soumission qu'il doit faire . Il vous enverra cette soumission pure et simple, et vous aurez la bonté de me la faire tenir en droiture, ces papiers ne faisant pas un paquet considérable .

Il ne tient qu'à vous, messieurs, d'arranger sur votre mémoire ce que chaque fermier doit me payer dans le courant de cette année tant pour la somme de 51242 livres à moi due aujourd’hui, que pour les quartiers suivants dont le premier écherra le dernier de mars prochain . Cet arrangement n'exige aucun frais que ceux d'un port de lettre .

À l'égard du service que j'ai le bonheur de rendre à Mgr le duc de Virtemberg, voici en quoi il consiste, s'il peut réussir .

Un Genevois qui se retire du commerce consent de prêter à Son Altesse Sérénissime soixante et dix mille livres à cinq pour cent pour deux années , l'intérêt de ces deux années prélevé sur le capital prêté . Il ne demande que deux billets de 35 000 livres de la main de Son Altesse Sérénissime payables au porteur ; l'un au 1er mars 1769, l'autre au 1er mars 1770 . Supposé que cet argent soit reçu au 1er mars 1768, il veut que je me rende caution saisissable, et il ne veut d'autre caution en effets que des délégations acceptées par vos fermiers et régisseurs.

Ce n'est donc que sur ces délégations et soumissions des fermiers que cet argent sera prêté . Tout ce que je crains c'est que ces longueurs que l'on met dans toute cette affaire ne rebutent le Genevois . Vous jugez bien, messieurs, de quelle importance il est que vous finissiez . Jamais Mgr le duc de Virtemberg ne retrouvera un pareil emprunt à Genève . M. Jeanmaire doit être instruit qui si l'on s'adressait aux banquiers de cette ville, il en coûterait douze à quatorze pour cent par an .

Si Mgr le duc de Virtemberg daigne entrer dans ces petits détails, je vous supplie de lui envoyer copie de ma lettre .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

messieurs,

votre humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

N. B. – Il faudra que Son Altesse Sérénissime ait la bonté de faire les deux billets en ces termes : Je paierai au mois de mars 1769 à l'ordre de M. Jacquelot trente-cinq mille livres de France valeur reçue comptant .

Plus, un autre billet, conçu de même pour le mois de mars 1770 . Vous pourrez, messieurs, me confier ces deux billets . Je les renverrai, si par hasard l'affaire manquait . »

1 L'édition Rossel date à tort cette lettre du 18 .

Les commentaires sont fermés.