13/02/2013
Un jour, rois, papes, empereurs font des ligues, demain ils seront ennemis mortels
... Nous verrons bien quand le nouveau pape sera sous tiare comment il se comportera avec les soi-disant grands de ce monde .
Combien vont tenir parole ?
« A M. Jean-Robert TRONCHIN
à Lyon
Aux Délices 7 décembre [1757].
Vous devez savoir la journée des dix-sept ponts jetés en même temps sur l'Oder, des treize attaques faites à la fois aux retranchements prussiens, et du sang répandu pendant six heures, et des Prussiens battus, et de leurs canons pris, et de leur retraite dans Breslau, et de Breslau bloquée. J'attends de Vienne un plus ample détail. Voilà ce qu'on m'a marqué en gros et à la hâte, à l'arrivée des postillons cornant du cor et annonçant dans Vienne, le 25 novembre, cette grande affaire du 22, qui nous venge et qui nous humilie.
Je serai bien stupéfait si on veut écouter à Versailles des propositions du roi de Prusse; ce qu'on y craint le plus, après le feu roulant, c'est de donner le plus léger ombrage à l'impératrice. On ne peut plus séparer ce qu'un moment a uni. Le roi de Prusse peut encore donner une bataille, dire des bons mots, plaire aux vaincus, et déchirer des draps pour faire des bandages aux blessés; c'est ce qu'il fit le 5 novembre au soir mais, à la fin, il faut qu'il succombe, à moins qu'on ne se conduise comme en 1742. Je ne sais encore nulle nouvelle positive de la fidélité des Hanovriens et des Hessois mais il est bien sur que, sans les Autrichiens, nous serions perdus.
Qui aurait dit au cardinal de Richelieu que les Français devraient un jour leur salut en Allemagne aux armes autrichiennes, l'eût bien étonné. Cosi va il mondo.
Fan' lega oggi Re, papi, imperadori,
doman' saranno capitani 'nimici. 1
Le bled renchérit . Ainsi trouvez bon que je mette dans votre escarcelle un petit billet d'Andalousie de 4386 livres tournois .
Permettez que je mette les incluses dans votre paquet .
Les arbres viendront bien à propos avant que j'aille, à Lausanne et que je sois tout suisse.
Je vous embrasse du meilleur de mon âme . Ainsi fait Mme Denis .
V.
A propos ne vous ai-je pas dit que demeurant à la campagne j'envoie quelquefois mes lettres trop tard à la ville et que vous les recevez l'ordinaire d'après ? »
1 Vers adaptés de l'Arioste, dans l'Orlando furioso : Ainsi va le monde, Un jour, rois, papes, empereurs font des ligues, demain ils seront ennemis mortels .
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je plaindrais fort de pauvres troupes éloignées de leur pays
... S'il s'agissait de troupes de civils réfugiés loin de leurs pays en guerre , civils affamés par des meutes de leurs concitoyens sans foi (même s'ils disent se battre au nom de la religion) ni loi (autre que celle des armes ) .
« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.
Aux Délices, 5 décembre [1757].
Le petit Gayot 1, madame, ne nous apprend rien mais pourquoi ne m'apprenez-vous pas que, le 22, les serviteurs de Marie- Thérèse ont attaqué, en treize endroits, les retranchements des Prussiens sous Breslau, les ont tous emportés, et ont gagné une bataille meurtrière et décisive qui nous venge et qui redouble notre honte ? Les Français sont heureux d'avoir de tels alliés. Si le roi de Prusse avait les mains libres, je plaindrais fort de pauvres troupes éloignées de leur pays, n'ayant point de maréchal de Saxe à leur tête, et ayant appris à faire très-mal le pas prussien, tout étourdis et tout sots de paraître devant leurs maîtres, qui leur enseignent le pas redoublé en arrière. Le roi de Prusse m'avait écrit, trois jours avant la bataille du 5
Quand je suis voisin du naufrage,
Je dois, en affrontant l'orage,
Penser, vivre, et mourir en roi.
Nous n'avons pas voulu qu'il mourût; mais les généraux autrichiens le veulent. Portez-vous bien, madame, vous et votre digne amie. Mme Denis, qui se porte mieux, vous présente ses obéissances très-humbles. »
1 Ou Gaiot : voir lettre du 2 septembre 1753 à la comtesse de Lutzelbourg : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f121.image.r=gayot.langFR
et du 3 septembre 1753 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/02/j...
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12/02/2013
Nous autres drôles de Français, nous sommes plus expéditifs; notre affaire est faite en cinq minutes
- ... - Euh ! faites excuse, m'sieur ! Parlez pour vous !
J'ose espérer que je ne suis pas aussi expéditif en "affaire" . On me l'aurait dit, non ?
- ... ?!!
- Ah ! vous vouliez parler de guerre, de batailles, de retraites expéditives ? Bon , j'en prends bonne note , je ne joue pas sur ce terrain là, mon service actif les armes à la main a atteint sa date de péremption , heureusement . Il est d'autres plaisirs plus estimables sur cette terre comme l'amour , pour n'en citer qu'un . Je vous laisse croire que les guerres sont justes et ne prennent qu'un instant dès lors que ce sont des Français qui les mènent . Portez-vous bien et regardez des deux côtés avant de traverser !
Tout feu tout flamme
« A M. Jean Le Rond d'ALEMBERT.
Aux Délices, 6 décembre [1757].
Je reçois, mon très-cher et très-utile philosophe, votre lettre du 1er de décembre. Je ne sais si je vous ai assez remercié de l'excellent ouvrage 1 dont vous avez honoré la mémoire de Dumarsais, qui sans vous n'aurait point laissé de mémoire, mais je sais que je ne pourrai jamais vous remercier assez de m'avoir appuyé de votre éloquence et de vos raisons, comme on dit que vous l'avez fait à propos du meurtre infâme de Servet, et de la vertu de la tolérance, dans l'article Genève. J'attends ce volume avec impatience. Des misérables ont été assez du sixième siècle pour oser, dans celui-ci, justifier l'assassinat de Servet, ces misérables sont des prêtres 2. Je vous jure que je n'ai rien lu de ce qu'ils ont écrit; je me suis contenté de savoir qu'ils étaient l'opprobre de tous les honnêtes gens. L'un de ces coquins a demandé au conseil des Vingt-Cinq de Genève communication de ce procès qui rendra Calvin à jamais exécrable; le conseil a regardé cette demande comme un outrage. Des magistrats détestent le crime auquel le fanatisme entraîna leurs pères, et des prêtres veulent canoniser ce crime ! Vous pouvez compter que ce dernier trait les rend aussi odieux qu'ils doivent l'être. J'en ai reçu des compliments de tous les honnêtes gens du pays.
Quel est donc cet autre jeune prêtre qui veut vous faire passer pour usurier 3 ? Est-ce que vous auriez emprunté à usure à la bataille de Kollin 4, lorsque votre Prussien paraissait devoir mal payer les pensions? Mais vous m'avouerez qu'à la bataille du 5 5 tout le monde dut vous avancer de l'argent. Voici un nouveau rabat-joie pour les pensions, arrivé le 22 devant Breslau 6. Les Autrichiens nous vengent et nous humilient terriblement. Ils ont fait à la fois treize attaques aux retranchements prussiens, et ces attaques ont duré six heures; jamais victoire n'a été plus sanglante et plus horriblement belle. Nous autres drôles de Français, nous sommes plus expéditifs; notre affaire est faite en cinq minutes.
Le roi de Prusse m'écrit toujours des vers, tantôt en désespéré, tantôt en héros; et moi, je tâche d'être philosophe dans mon ermitage. Il a obtenu ce qu'il a toujours désiré, de battre les Français, de leur plaire, et de se moquer d'eux, mais les Autrichiens se moquent sérieusement de lui. Notre honte du 5 lui a donné de la gloire, mais il faudra qu'il se contente de cette gloire passagère trop aisément achetée. Il perdra ses États avec ceux qu'il a pris, à moins que les Français ne trouvent encore le secret de perdre toutes leurs armées, comme ils firent dans la guerre de 1741.
Vous me parlez d'écrire son histoire, c'est un soin dont il ne chargera personne; il prend ce soin lui-même. Oui, vous avez raison, c'est un homme rare. Je reviens à vous, homme aussi célèbre dans votre espèce que lui dans la sienne j'ignorais absolument la sottise dont vous me parlez, je vais m'en informer, et vous me ferez lire le Mercure 7.
Je fais comme Caton, je finis toujours ma harangue en disant Deleatur Carthago 8. Comptez qu'il y a des traits dans l'Éloge de Dumarsais qui font un grand bien. Il ne faut que cinq ou six philosophes qui s'entendent pour renverser le colosse. Il ne s'agit pas d'empêcher nos laquais d'aller à la messe ou au prêche; il s'agit d'arracher les pères de famille à la tyrannie des imposteurs, et d'inspirer l'esprit de tolérance. Cette grande mission a déjà d'heureux succès. La vigne de la vérité est bien cultivée par des d'Alembert, des Diderot, des Bolingbroke, des Hume, etc. Si votre roi de Prusse avait voulu se borner à ce saint œuvre, il eût vécu heureux, et toutes les académies de l'Europe l'auraient béni. La vérité gagne, au point que j'ai vu, dans ma retraite, des Espagnols et des Portugais détester l'Inquisition comme des Français.
Macte animo, generose puer; sic itur ad astra. 9
Autrefois on aurait dit Sic itur ad ignem. 10
Je suis fâché des simagrées de Dumarsais à sa mort.11 On a imprimé que ce provincial Deslandes, qui a écrit d'un style si provincial l'Histoire critique de la philosophie, avait recommandé, en mourant , qu'on brûlât son livre Des grands hommes morts en plaisantant. Et qui diable savait qu'il eût fait ce livre?12 Mme Denis vous fait mille compliments. Le bavard vous embrasse de tout son cœur. Voyez-vous quelquefois l'aveugle clairvoyante 13? Si vous la voyez, dites-lui que je lui suis toujours très-attaché. »
1Voir lettre du 2 décembre 1757 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/08/les-agneaux-que-vous-croyez-tolerants-seraient-des-loups-si.html
3 Dans le Choix littéraire, (1755-60, vingt-quatre volumes in-8-), dont Vernes était l'éditeur, à l'occasion de l'article ARRÉRAGES (de l'Encyclopédie), on accusait d'Alembert de favoriser l'usure ..Vernes portait son accusation injustifiée dans une « Lettre sur la dissertation suivante [Sur l'amour de l'estime] » .Voyez la lettre de d'Alembert dans le Mercure de décembre 1757, page 97. (Beuchot.)
4 La bataille de Kollin, à la suite de laquelle le roi de Prusse, battu par le maréchal Daun, et poursuivi par le prince Charles de Lorraine, recula sur la montagne des Géants, après avoir levé le siège de Prague, essaya vainement de défendre les défilés pour garder ses communications avec la Saxe et la Silésie, et fit sa retraite sur Bautzen et Gôrlitz .
5 La bataille de Rosbach, gagnée par Frédéric, le 5 novembre, sur les armées impériale et française.
6 Les Prussiens y avaient été battus, et s'étaient retirés; la ville se rendit le 24 aux Autrichiens.
7 On y avait imprimé la lettre du 26 mars 1757 à Thieriot : voir page 194 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f197.image
8 Il faut détruire Carthage . Ici on peut voir en Carthage la superstition ou la religion . On sent venir l'Ecrasons l'infâme .
11 Dans la biographie de Du Marsais dans l'Encyclopédie on lit : « Il tomba malade au mois de juin de l'année dernière . Il s'aperçut bientôt du danger où il était et demanda les sacrements, qu'il reçut avec beaucoup de présence d'esprit et de tranquillité : il vit approcher la mort en sage qui avait appris de ne la point craindre .»
12 André-François Boureau Deslandes, né à Pondichéry en 1690, mort à Paris le 11 avril 1757 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Fran%C3%A7ois_Boureau-Deslandes
Il avait publié tous ses livres anonymement , comme son Histoire critique de la philosophie par M. D***, et le livre qui a pour titre Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant, par M. D***.
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Je vous envoie la lettre d'une folle que je ne connais pas
... Et moi pas davantage !
Les seules folles qui m'écrivent sont des spammeuses, avec bien sûr les spammeurs de bas étage . Heureusement peu nombreux dans ma BAL , j'exécute leur éradication écologiquement, à la main, sans pesticide autre que le "procrire" qui , hélas, ne tient pas le coup indéfiniment . C'est fou le nombre de lots que je rejette dédaigneusement prudemment, les héritages à la mie de pain enchanteurs sont agrémentés d'une réponse claire ("connards"), et les coachings retournés avec quelque mot malsonnant que je vous épargne .
« A M. Élie BERTRAND.
Aux Délices, 5 décembre [1757].
Je crois que les Prussiens seraient bien plus capables de venir en France, mon très-cher philosophe, que les huîtres à l'écaille du Malabar d'être venues 1sur l'Apennin 2. Chaque science a son roman, et voilà celui de la physique. Si les poissons des Indes étaient arrivés chez nous, comme nos missionnaires vont chez eux, ils y auraient peuplé, et on les trouverait ailleurs que sur nos montagnes. J'avoue qu'il y a quelquefois des vérités bien peu vraisemblables 3; par exemple, que vingt mille Prussiens aient battu quarante-cinq mille hommes, et n'aient eu que quatre-vingt-douze morts. La honte des Français et des Cercles devient encore plus humiliante, depuis que les Autrichiens viennent d'escalader, en treize endroits, les retranchements des Prussiens, sous les murs de Breslau, et de remporter une victoire complète 4. Le comte de Daun nous venge et nous avilit. Le roi de Prusse m'avait écrit une lettre toute farcie de vers, trois 5 jours avant la bataille de Mersbourg; il me disait:
Quand je suis voisin du naufrage,
11 faut, en affrontant l'orage,
Penser, vivre, et mourir en roi.
Nous verrons comment il soutiendra le revers de Breslau; on pourra donner encore une ou deux batailles avant la fin de l'année.
Je vous envoie la lettre d'une folle que je ne connais pas; il faut que quelqu'un se soit diverti à lui écrire sous mon nom. Comme il est question de vous à la fin de la lettre, et de M. de Vattel 6 votre ami, vous saurez peut-être quelle est cette extravagante. Mille tendres respects, je vous prie, à M. et à Mme de Freudenreich. Bonsoir, mon cher philosophe.
La folle a mis son portrait dans la lettre. Le voici, elle est jolie. La connaissez-vous?
V. »
3 Voltaire restera opposé à la thèse du soulèvement des fonds marins constituant de nos jours des montagnes avec fossiles .
5 Lire vingt-sept. Par la bataille de Mersbourg, Voltaire désigne ici celle du 5 novembre 1757; le village de Rosbach étant à peu de distance de la ville de Mersbourg ou Mersebourg.
6 Elmer de Vattel ou Emmerich de Vattel, publiciste, né en 1714, à Couvet, village du Val-de- Travers, dans le canton de Neuchâtel. .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Emer_de_Vattel
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11/02/2013
on pouvait avoir au printemps une paix glorieuse . Voilà ce que disent les gens du métier . Je n'ai pas l'honneur d'en être
... On n'aura qu'une élection papale, Ben Oit xvi étant démissionnaire (des missionnaires ? ) .
Au Vatican, il y aura tempête dans un verre d'eau de la fontaine de Trévi et crêpage de calottes cardinalices . On va avoir encore droit à des émissions de CO2 qui ne sont pas en odeur de sainteté, quelque soit la couleur .
Quel numéro va sortir de la loterie papale ? Les paris sont ouverts , la revanche du troisième âge est en route, la maison de retraite la plus huppée du monde va avoir un nouveau pensionnaire .
« A Charlotte-Sophie von Altenbourg, comtesse Bentinck
Aux Délices 5 décembre [1757]
Vous prenez des villes, madame, et de grosses garnisons prisonnières de guerre pendant que nous autres Français accompagnés de vos cercles nous perdons des batailles et que nous prenons nos jambes à notre cou quand nous sommes à peu près trois contre un . La perte est grande, la honte plus grande encore . Tout était fini si on avait seulement tenu les Prussiens en échec . Le maréchal ou général Marshall avançait dans le Brandebourg tandis que vous preniez Shwednits et que vous pénétriez en Silésie, et on pouvait avoir au printemps une paix glorieuse . Voilà ce que disent les gens du métier . Je n'ai pas l'honneur d'en être . Je me borne à souhaiter un plein succès au grand homme 1 que vous êtes portée de voir quelquefois . Peut-être a-t-on donné quelque bataille nouvelle au moment que j'ai l'honneur de vous écrire . Car on en donne toutes les quinzaines . Si on avait gagné celle du 5 novembre elle eut été la dernière . C'est un grand malheur et qui pourra coûter encore bien du sang .
Comme j'allais continuer mes doléances et mes prophéties arrive votre lettre du 25 . Dix-sept ponts et treize attaques voilà qui humilie treize fois notre armée de Soubise et qui donne treize couronnes de laurier à votre digne impératrice, au grand homme qui dirige tout et au brave général de Daun qui exécute tout . Je crois qu'enfin malgré la détestable aventure de Mersebourg, votre grand homme viendra à bout de son entreprise . Pourquoi faut-il que la reine de Pologne soit morte avant d'avoir vu vos derniers succès ? Ah madame, madame, vous ne quitterez jamais une cour où l'on se couvre de gloire , vous ne viendrez point dans nos retraites . Je renonce à vous à moins que quelque jour je ne fasse le voyage pour vous reprocher vos perfidies et pour admirer ceux qui vous rendent infidèle .
Mille tendres respects et autant de compliments .
V. »
1 Kaunitz : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wenzel_Anton_von_Kaunitz-Rietberg
Patenté premier ministre fin 1755 par l'impératrice Marie-Thérèse , voir : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/4/10/text/
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