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07/05/2022

Le compositeur a brouillé les chiffres

...  Et il n'est pas le seul ! L'inénarrable Mélenchon, calife auto-proclamé, est incollable sur le nombre de voix remportées par toutes les mouvances de gauche et dans le même temps fait le boniment pour placer son programme totalement inepte financièrement parlant . Menteur compulsif ou crétin confirmé ? Métia métia !

NDLR- Rédigé le 8 mai pour parution le 7 mai 2022.

 

« A Gabriel Cramer

[janvier 1767 ?] 1

On a envoyé ce matin trois grands articles par le commissionnaire Dalloz 2.

On renvoie les feuilles f et g à M. Cramer .

Le compositeur a brouillé les chiffres à la page 93, il faut réformer son erreur .

Il est important qu'on ait une conversation avec M. Cramer et on ne peut lui parler tant qu’il est à cheval dans les rues . »

1 La date semble indiquée par l'allusion aux activités politiques de Cramer .

2 Ce Dalloz, de Ferney, sert aussi à Mme Denis pour porter à Hennin une lettre du 7 janvier 1767 . V* écrit Dallot ce qui indique la prononciation des mots en oz .

06/05/2022

Tout notre petit couvent vous embrasse

... pape François ! Que votre genou ( mou ; maladie professionnelle  due aux génuflexions , comme les carreleurs ) guérisse au plus vite et que vous quittiez votre papamobile d'intérieur : https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-franco...

 

NDLR- Rédigé le 8 mai pour parution le 6 mai 2022.

 

« A Henri Rieu

[janvier 1767]

Mon cher ami, je vous prie de me renvoyer la lettre que je vous ai écrite dans laquelle se trouve le modèle de ce que le contrôleur de Collonges doit écrire au contrôleur de Saconnex . C'est une pièce dont j'ai absolument besoin . Je commence à croire que les dames et surtout les hommes qui sont partis de Genève ont très mal fait . J'embrasse M. Colladon bon pour mon très cher Corsaire . Pourquoi ne venez-vous pas dîner et coucher chez nous ? Tout notre petit couvent vous embrasse.

V. »

05/05/2022

Si vous voulez, mon cher président, quelques exemplaires du recueil fait par les Cramer, je vous en ferai tenir sans exiger seulement une bouteille de bourgogne

... Mais prendrez-vous seulement le temps, M. Macron, de lire Voltaire ? Et l'histrion Mélenchon ?

 

NDLR-Rédigé le 8 mai pour parution le 5 mai 2022.

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

15è janvier 1767 , à Ferney 1

Mon cher président, il est vrai que je suis environné de deux fléaux : dix pieds de neige et des dragons 2 ; toute communication avec Genève est interrompue ; nous éprouvons la plus cruelle disette, et j’ai cent bouches à nourrir par jour. Je ne réponds pas des filles de Tournay, mais je réponds des bois qui sont encore plus vieux que moi, et beaucoup plus gros, et en fort petite quantité 3 ; il n’y a que les taillis qui soient la proie du soldat, et M. le président de Brosses ne m’a point laissé de taillis. Il n’y a pas, Dieu merci, dans son bouquet, qu’il appelle forêt, de quoi faire deux moules de bois pour me chauffer. J’ai dix fois plus de bois à Ferney qu’il n’y en a à Tournay, et il faut que j’en achète pour quatre mille francs par an. Si M. de Brosses m’avait connu, il aurait eu des procédés plus généreux avec moi. J’aimais Tournay, je me serais plu à l’embellir selon ma coutume. J’ai bâti onze maisons à Ferney, parmi lesquelles il y en a de très jolies, et qui produisent des lods considérables 4. J’ai augmenté le nombre des charrues et quadruplé celui des habitants. J’en aurais usé ainsi à Tournay ; j’aurais eu son amitié, et il aurait retrouvé après ma mort la plus jolie terre de la province. Mais je l’ai entièrement abandonnée. J’ai donné le château pour rien à mes libraires, et le rural à un Suisse, qui m’en rend environ dix-sept cents livres, en comptant ce qu’il fournit en nature 5. Il y a quatre ans que je n’y ai mis le pied. M. de Brosses me l’a vendue à vie, à l’âge de soixante et six ans, quarante-cinq mille livres. J’ai fait en ma vie de plus grandes pertes.

Présentez, je vous prie, mes tendres respects à M. l’ancien premier président de La Marche.

Je n’ai jamais fait qu’un bon marché, c’est avec M. Pourchet 6 ; je lui ai envoyé de mauvais ouvrages qu’il m’avait demandés, et il m’a donné de bon vin. Si vous voulez, mon cher président, quelques exemplaires du recueil fait par les Cramer, je vous en ferai tenir sans exiger seulement une bouteille de bourgogne ; mais je ne pourrai vous les envoyer reliés, parce qu’il n’y a plus moyen de faire travailler un seul ouvrier de Genève. En vous remerciant de la bonté avec laquelle vous avez parlé de moi à M. le chevalier de Boufflers. Ne m’oubliez pas auprès de M. Le Gouz 7.

V. »

1 Edition Correspondance inédite, 1836, éditeur TH. Foisset (auteur des notes suivantes)

2 La frontière de France était garnie de troupes, à raison des troubles qui agitaient Genève malgré notre médiation. (Th. F.)

3 Ceci a trait sans doute à quelques nouveaux abus de jouissance à Tournay, dont M. de Brosses avait entretenu M. de Ruffey, qui en avait écrit à Voltaire. (Th. F.)

4 Les lods étaient un droit pécuniaire dû au seigneur lorsqu’un immeuble dépendant de sa terre changeait de main par vente, échange ou donation. (Th. F.)

5 Voltaire varie continuellement sur cette évaluation. (Th. F.)

6 Le nom de Pourcher est assez répandu et celui dont il est question n'a pu être identifié à coup sûr . Je trouve un M. Pourcher, ingénieur en chef du canal du Charolais, mort en 1778, auteur de planches géographiques gravées par Monnier.

7 Bénigne Le Gouz de Garland, né à Dijon en 1695, mort le 17 mars 1774, avait étudié avec Voltaire au collège de Clermont, aujourd’hui de Louis-le-Grand. (Th. F.)

04/05/2022

Voici , monsieur, bien des matériaux après quoi j'espère vous procurer une tragédie

... Laquelle, je ne sais, mais notre monde n'en manque pas : https://www.francetvinfo.fr/societe/8-mai/direct-suivez-l...

 

NDLR- Rédigé le 8 mai pour parution le 4 mai 2022.

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

14è janvier 1767 1

Les comédiens, monsieur, demandent que vous ayez la bonté de leur donner des exemplaires de la tragédie du Triumvirat . Cependant, ils sont absolument hors d'état de jouer cette pièce . Il n'y a d'acteurs que M. Lekain, et quand même il y aurait des comédiens ce ne serait pas le temps de la jouer . Si vous leur envoyez des exemplaires, je vous prie de corriger à la main quelques fautes essentielles comme page 29 , J'irai chercher Pompée, pour J'irais chercher Pompée, et, page 138, Mintiane pour Minturne .

Les autres corrections qui sont sur le compte de l'auteur, serviraient pour une nouvelle édition, et alors on pourrait la jouer avec deux comédiens dont on dit beaucoup de bien, et qui vont débuter incessamment .

Je vous prie de m'envoyer trois exemplaires à M. Damilaville, quai Saint-Bernard . Faites coller, je vous prie, un petit papier blanc, sur deux de ces volumes, l'un pour M. Thieriot, l'autre pour M. Leclerc de Montmercy.

Je vous conseille, et je vous prie encore une fois de sacrifier le reste de l'édition, et d'en faire une nouvelle corrigée et augmentée, et qui soit en plus petit caractère, et avec moins de blanc ; cela diminuera vos frais .

Comptez que Les Scythes sont à vous, et je voudrais que vous puissiez me faire l'honneur d'imprimer tous mes ouvrages .

Je vous embrasse toujours sans cérémonie .

V.

 

J'ai oublié, monsieur,de vous prier d'envoyer un exemplaire corrigé à M. d'Alembert, et un autre à M. de Marmontel .

Voici une nouvelle provision pour votre errata :

page 96, Je n'ai pu vous frapper au milieu des combats,

mettez :

je n'ai pu vous punir.

page 29, pardonne Cicéron, de Rome heureux génie

mettez :

Cicéron, j'outrageai ta cendre et ton génie.

Voici , monsieur, bien des matériaux après quoi j'espère vous procurer une tragédie de M. de La Harpe qui sera moins indigne de vos soins . »

1 Original ;les deux derniers paragraphes sont autographes (Voici une nouvelle provision...)

03/05/2022

Les choses dans ce monde prennent des faces bien différentes ; tout ressemble à Janus ; tout, avec le temps, a un double visage

... Les paris sont ouverts: combien de temps avant l'éclatement de la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale ? Pas chiche de tenir un quinquennat !

NDLR- Rédigé le 7 mai pour parution le 3 mai 2022 .

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de

Florian

rue d'Anjou, au Marais

à Paris

14è janvier 1767 1

Mon cher grand écuyer de Babylone, il est juste qu’on vous envoie les Scythes et les Persans : cela amusera la famille . Notre abbé turc 2 y a des droits incontestables. Vous pourrez prier Mlle Durancy à dîner : elle trouvera son rôle noté dans l’exemplaire que je vous enverrai ; voilà pour votre divertissement du carnaval. Nous répétons la pièce ici ; elle sera parfaitement jouée par M. et Mme de La Harpe, et j’espère qu’après Pâques M. de La Harpe vous rapportera une pièce intéressante et bien écrite.

Nous remercions mon Turc bien tendrement. Mme Denis et moi, nous l’aimons à la folie, puisqu’il a du courage et qu’il en inspire 3 ; c’est une énigme dont il devinera le mot aisément.

Je viens d’écrire à Maurival, ou plutôt de lui faire écrire ; et dès que j’aurai sa réponse j’agirai fortement auprès du prince dont il dépend. Ce prince m’écrit tous les quinze jours ; il fait tout ce que je veux. Les choses dans ce monde prennent des faces bien différentes ; tout ressemble à Janus ; tout, avec le temps, a un double visage. Ce prince ne connait point Maurival, sans doute ; mais il connaît très bien son désastre. Il m’en a écrit plusieurs fois avec la plus violente indignation, et avec une horreur presque égale à celle que je ressens encore. Il y a des monstres qui mériteraient d’être décimés. Je vous prie de me dire bien positivement si le premier mémoire que vous eûtes la bonté de m’envoyer de la campagne 4 est exactement vrai. En cas que le frère de Maurival veuille fournir quelques anecdotes nouvelles, vous pourrez nous les faire tenir sous l’enveloppe de M. Hennin, résident du roi à Genève.

Vous savez que nous sommes actuellement environnés de troupes, comme de tracasseries. Nous mangeons de la vache : le pain vaut cinq sous la livre ; le bois est plus cher qu’à Paris. Nous manquons de tout, excepté de neige. Oh ! pour cette denrée, nous pouvons en fournir l’Europe. Il y en a dix pieds de haut dans mes jardins, et trente sur les montagnes. Je ne dirai pas que je prie Dieu qu’ainsi soit de vous. Florianet5 a écrit une lettre charmante, en latin, à père Adam. Je vous prie de le baiser pour moi des deux côtés. J’embrasse de tout mon cœur la mère et le fils. »

 

1 L'édition de Kehl rattache une partie de cette lettre à une autre très postérieure du 3 avril 1767 .

2 L’abbé Mignot, neveu de Voltaire, travaillait à son Histoire de l’empire ottoman, qui vit le jour en 1771. quatre volumes in-12 : https://data.bnf.fr/fr/14572485/vincent_mignot/

Et voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Mignot

3 Il s’était remué plus que d'Argental pour l’affaire Lejeune et les Recueils nécessaires .

4 Il s'agit du mémoire que V* a utilisé pour écrire la « lettre à lui-même » dont le texte est donné à propos de la lettre du 14 juillet 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/10/06/v... . Celui-ci répond en gros que les informations que V* a reçues reposent sur des « bruits publics », mais seraient « très difficiles à prouver ».

02/05/2022

Je puise ma sensibilité pour les innocents malheureux dans le même fonds dont je tire mon inflexibilité envers les perfides

... C'est clair .

 

NDLR- Rédigé le 7 mai pour parution le 2mai 2022.

 

« A Etienne-Noël Damilaville

14 janvier 1767 1

Votre lettre du 8 de janvier, mon cher ami, m’a remis un peu de baume dans le sang ; c’est le sort de toutes vos lettres. Le président du bureau n’est pas pour les fidèles , mais le chevalier de Chastellux est fidèle . M. de Montyon 2 est fidèle aussi, et c’est beaucoup. Il y a vingt ans qu’on n’aurait pas trouvé les mêmes appuis. Laissez crier les barbares, laissez glapir les Velches ; la philosophie est bonne à quelque chose.

Il se peut faire qu’en brûlant une toise cube de papiers, lorsque je faisais mes paquets, j’aie brûlé aussi le billet de onze cents livres dont vous me parlez 3; mais le remède est entre vos mains.

Je suppose que vous avez déjà donné les trois cents francs à M. Lemberta . Il faut pardonner si on n’a pas encore exécuté tous ses ordres. Il doit deviner la confusion horrible où l’on est . Nous avons des troupes, et nous ne mangeons actuellement que de la vache.

Les Sirven ont de l’argent pour leur voyage et pour leur séjour . Ils sont à vos ordres. Je mourrai content quand nous aurons joint la vengeance des Sirven à celle des Calas.

Envoyez, je vous prie, à M. Lemberta la copie de ma lettre à M. le chevalier de Pezay 4; elle le regarde beaucoup. Rousseau est un scélérat qui périrait par la corde s' il reparaissait sur le territoire de Genève 5 . Il importe de faire connaître entièrement ce misérable . Je puise ma sensibilité pour les innocents malheureux dans le même fonds dont je tire mon inflexibilité envers les perfides. Si je haïssais moins Rousseau je vous aimerais moins. Écrasez l’infâme 6. »

1 L'édition de Kehl expurge la lettre de ce qui concerne Rousseau .

3 Ces quatre mots ne sont pas sur le manuscrit copié .

4 La copie Darmstadt B. porte M. de Pezay .

5 Cette phrase et la suivante manquent sur toutes les éditions ; la copie Darmstadt B. donne seulement Rousseau est un scélérat . Le reste de la phrase est pris d'une autre copie contemporaine .

6 Cette formule finale manque dans la copie Darmstadt .

01/05/2022

J'ai un besoin pressant

... Je reviens ...

NDLR- Rédigé le 7 mai pour parution le 1er mai 2022.

 

« A Gabriel Cramer

chez monsieur Ponchara

à Genève

Mon cher Gabriel, malgré toutes vos discussions politiques sur la manière dont Genève sera toujours une ville libre, à l'abri des lettres de cachet et des édits bursaux, etc., etc., etc., etc., trouvez je vous en supplie un petit moment pour me faire avoir Dion Cassius grec et latin qui est à la bibliothèque . J'ai un besoin pressant de le consulter . Vous me ferez un extrême plaisir de l'envoyer chez Souchay aujourd'hui . Je le rendrai demain . Je vous serai bien obligé .

Un plaisant bruit court que Jean-Jacques est à Genève avec sa sorcière 1.

Mercredi matin [14 janvier 1767] »

1 V* nomme ainsi Thérèse Levasseur dans La Guerre civile de Genève, III, 28 : voir page 29 et 37 : https://books.google.fr/books?id=Gy8HAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=sorci%C3%A8re&f=false