Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/12/2008

tir au 44 : deux coups ! zut, loupé!

« A François-Louis Allamand

Pasteur de l’église à Bex [1709-1784 pasteur à Ormont, professeur de grec]

 

         Je suis venu , Monsieur, me faire marmotte à Montriond pour l’hiver, après avoir essuyé mon petit tremblement de terre tout comme un autre [le 9 décembre]. Le meilleur des mondes possibles me parait une mine. Je plains comme vous, les Portugais ; mais les hommes se font encore plus de mal sur leur petite taupinière que ne leur en fait la nature. Nos guerres égorgent plus d’hommes que les tremblements de terre n’en engloutissent. Si on n’avait à craindre dans ce monde que l’aventure de Lisbonne[tremblement de terre du 1er novembre 1755], on se trouverait encore passablement bien. Au reste on dit que la moitié de cette ville est encore sur pied. On commence toujours par faire le mal ou le bien plus grand qu’il n’est. Je crois que Lisbonne a encore moins l’apparence du bouleversement que les abîmes et les rochers où vous êtes. Si vous pouviez quitter votre antre pour venir dans mon trou de marmotte, nous raisonnerions ensemble du mal physique et du mal moral dans le temps de relâche que mes maux physiques peuvent me donner. Je serais charmé de voir comment une imagination aussi brillante que la vôtre a pu conserver son feu dans le pays des frimas. Vous me paraissez ressembler au vin de Champagne qui n’en est que mieux quand il est à la glace.

Je vous embrasse en philosophe sans cérémonie à mon ordinaire.

        

         Voltaire à Montriond près de Lausanne

         16 décembre 1755 »

 

« les hommes se font encore plus de mal sur leur petite taupinière que ne leur en fait la nature. Nos guerres égorgent plus d’hommes que les tremblements de terre n’en engloutissent » c’est ce qui a sans doute passé dans la tête du journaliste lanceur de chaussures qui a mon grand regret a manqué sa cible (manque d’entrainement sans doute !). Il y a quelques décennies le rondelet Nikita Kroutchev s’était contenté de frapper son bureau à l’ONU avec son 42 fillette , « gross skandal » (mais pas petite sandale), grosse trouille pour certains, petits résultats en définitive ; Nikita, c’est vrai, il n’y a pas de mal à s’offrir ce plaisir quand on a suffisamment de bombes nucléaires pour rayer l’adversaire de la carte et à tout prendre les dégâts sont pour le moral U.S.. GWB , malgré sa coquetterie dans le regard , a esquivé. Double vue !? Aurait-il été alerté par une senteur suspecte ? Une prescience de l’attentat ? Je n’aimerais pas en ce moment faire partie de ses gardes du corps, les coups de pied au c..  doivent pleuvoir, et le chômage en étrennes programmées.

Qu’on fiche la paix à l’homme aux pieds nus, sa colère est légitime ;  le poids des mots ne suffit pas toujours, le choc des godasses est souvent nécessaire pour des têtes à claques dirigeant des pays soit disant développés et modèles.

         Je peux vous confirmer que depuis 1755 le  « pays des frimas » est toujours fidèle à sa réputation, mais que certains de ses habitants –comme Babeth, pour ne pas la nommer - ont le cœur généreux et offrent un agréable moment à un collègue (im)méritant. La lutte contre le froid chez moi prend une tournure spéciale : laissons pousser la barbe ! Je ne suis pas encore plausible en père Noël, ni en Robert Hue, mais plutôt nain de jardin ascendant Simplet !