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17/03/2009

Mme Denis et moi, nous baisons plus que jamais

baiser cochon.jpg

Qui s'est laissé tenter par le titre de cette note ?? Lachez votre mulot et reconnaissez humblement votre curiosité , battez votre coulpe (et lachez cette pieuvre qui ne vous a rien fait, je n'ai pas dit "votre poulpe !")!

Oui, vous comme moi, nous sommes tentés par les titres bien avant tout . Poids des mots, choc des photos, vous connaissez la pub . D'où ce baiser cochon ci dessus !

Reconnaissez aussi qu'on peut faire battre des montagnes et abuser l'auditeur en extrayant une phrase ou un extrait de phrase de son contexte, tout en restant fidèle au dire ou écrit originel. Des journalistes et autres, politiciens mal embouchés et gens de mauvaise foi, sont passés rois dans l'art de l'extrait qui ment. Que la langue leur pèle !!!

 

Pour un peu ( ou plutot pour beaucoup, si j'étais tenté ) je proposerais mes services à un journal (-papier imprimé sensé apporter de l'information-) people (in french : pipole)! Vendre du vent est une activité qui "ne connait pas la crise" (comme chantait le regretté Bashung).Qui sème le vent récolte des pépètes : proverbe du XXIème siècle après celui-qui-est-qui-était-qui sera ..... déçu ....!

http://www.youtube.com/watch?v=jGqHgV5SOFA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            Divins anges,

 

                            Vraiment vous avez raison, j’aime mieux Que servirait de naître ? parce que cela nous regarde tous tant que nous sommes, et Qu’eût-il servit de naître ne regarde que Pandore. Le vivre au lieu de naître m’avait terriblement embarrassé. La main du charmant secrétaire s’était méprise, et ce ne sera jamais qu’à sa main qu’on pourra reprocher des erreurs.

 

                            J’ai reçu la Gazette littéraire, et j’en suis fort content : l’intérêt que je prenais à cet ouvrage, et la sagesse à laquelle il est condamné me faisaient trembler ; mais malgré sa sagesse il me plait beaucoup. Il me parait que les auteurs entendent toutes les langues ; ainsi ce ne sera pas la peine que je fisse venir des livres d’Angleterre [il en faisait des comptes-rendus]. Paris est plus près de Londres que Genève, mais Genève est plus près de l’Italie ; je pourrais donc avoir le département de l’Italie et de l’Espagne, si on voulait. J’entends l’espagnol beaucoup plus que l’allemand, et les caractères tudesques me font un mal horrible aux yeux qui ne sont que trop faibles .Je pense donc que pour l’économie et la célérité, il ne serait pas mal que j’eusse ces deux départements, et que je renonçasse à celui d’Angleterre. C’est à M. le duc de Praslin [patron de la « Gazette Littéraire de l’Europe » ]à décider. Je n’enverrai jamais que des matériaux qu’on mettra en ordre de la manière la plus convenable ; ce n’est pas à moi, qui ne suis pas sur les lieux, à savoir précisément dans quel point de vue on doit présenter les objets au public .Je ne veux que servir et être ignoré.

 

                            A l’égard des Roués, je n’ai pas encore dit mon dernier mot et je vois avec plaisir que j’aurai tout le temps de le dire

 le-baiser-klimt.jpg

                            Mme Denis et moi, nous baisons plus que jamais les ailes de nos anges. Nous remercions M. le duc de Praslin de tout notre cœur. Les dîmes [qu’il sera dispensé de payer au curé de Ferney] nous feront supporter nos neiges.

 

                            Je suis enchanté que l’idée des exemplaires royaux au profit de Pierre, neveu de Pierre, rie à mes anges. Je suis persuadé que M. de Laborde, un des bienfaiteurs, l’approuvera [ le roi avait acheté 200 exemplaires des Commentaires sur Corneille, V*suggère d’en donner 150 au père de Marie-Françoise Corneille ] .

 

                            Nous nous amusons toujours à marier des filles, nous allons marier avantageusement la belle-sœur de la nièce à Pierre [Marie-Jeanne Dupuits, sœur du mari de Marie –Françoise , qui épouse Pajot de Vaux ] .Tout le monde se marie chez nous, on y bâtit des maisons de tous côtés, on défriche des terres qui n’ont rien porté depuis le déluge, nous nous égayons, et nous engraissons un pays barbare, et si nous étions absolument les maîtres nous ferions bien mieux. Je déteste l’anarchie féodale, mais je suis convaincu par mon expérience, que si les pauvres seigneurs châtelains étaient moins dépendants de nosseigneurs les intendants, ils pourraient faire autant de bien à la France que nosseigneurs les intendants font quelquefois de mal, attendu qu’il est tout naturel que le seigneur châtelain regarde ses vassaux comme ses enfants.

 

                            Je demande pardon de ce bavardage ; mais quelquefois je raisonne comme Lubin [personnage d’opéra comique], je demande pourquoi il ne fait pas jour la nuit. Mes anges, je radote quelquefois ; il faut me pardonner, mais je ne radote point quand je vous adore

 

 

                            Voltaire

14 mars 1764. »