08/01/2009
Malcomprenants je vous aimeeuh !!
Je ne connais pas Jérôme Garcin, lui n'a pas l'honneur et l'avantage de me connaitre. Il a le droit , sur invitation de France Inter à 20h10 le 7 janvier 2009, de dire ce que mon prère lqualifiait de "boeufferies" . Jugez plutôt celui qui, dans le monde de ceux qui parlent sans se comprendre eux-mêmes pour le plaisir d'épater la galerie par la profondeur de leur analyse et de leur connaissance de plus célèbres qu'eux (on ne sait jamais, dans ce monde bling-bling, ça peut servir !!) ; celui qui , parlant de Françoise Sagan qui coupait la viande de Sartre lorsqu'ils déjeunaient (ensemble, bien sûr !), Sagan bafouillante à son habitude et Sartre quasi aveugle, se pose la question tout à fait surréaliste de savoir comment avec de tels handicaps de tels êtres réussissaient à se comprendre ! Sagan que je sache n'était ni sourde ni aveugle, Sartre n'était ni sourd ni muet, comment diable me direz-vous étaient -ils capables de communiquer ? That is the question ! And the answer is :"Garcin tu as du fromage blanc entre les oreilles, arrête de péter plus haut que .... Réfléchis deux secondes (une seconde par neurone ) et va épater la galerie ailleurs . Tu me gonfles."
Pour revenir aux bonnes habitudes, voici la lettre du jour de qui vous savez .
"A René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson
J'ai été un mois en route, Monsieur, de Berlin à Bruxelles . J'ai appris en arrivant votre nouvel établissement et vos peines [ succédant à son frère comme chancelier du duc d'Orléans et soupçonné d'avoir contribué à sa disgrâce ]. Voilà comme tout est dans le monde. Les deux tonneaux de Jupiter ont toujours leur robinet ouvert . Mais enfin , Monsieur, ces peines passent parce qu'elles sont injustes, et l'établissement reste . J'en ai quitté d'assez brillant et assez avantageux . On [ Frédéric II ] m'offrait tout ce qui peut flatter . On s'est faché de ce que je n'ai point accepté . Mais quels rois, quelles cours, et quels bienfaits valent une amitié de dix années ? [ avec Emilie du Châtelet ]. A peine m'auraient-ils servi de consolation si cette amitié m'avait manqué .
J'ai eu tout lieu dans cette occasion de me louer des bontés de M. le Cardinal de Fleury . Mais il n'y a rien pour moi dans le monde que le devoir sacré qui m'arrête à Bruxelles [ procès où Emilie veut être reconnue héritière de marquis de Trichâteau ]. Plus je vis, plus tout ce qui n'est pas liberté et amitié me parait un supplice . Que peut prétendre de plus le plus grand roi de la terre ? Voilà pourtant ce qui est inconnu des rois et de leurs esclaves dorés .
Vos affaires vous auront-elles permis , Monsieur , de lire un peu à tête reposée l'ouvrage du Salomon du Nord [ l'Anti-Machiavel ] et celui de la reine de Saba [ traité de physique d'Emilie ] ? Je ne doute pas du jugement que vous aurez porté sur les Institutions physiques . C'est assurément ce qu'on a écrit de meilleur sur la philosophie de Leibnits, et c'est une chose unique en son genre . Le livre du roi de Prusse est aussi singulier que le sien. Mais je voudrais que vos occupations et vos bontés pour moi pussent vous permettre de m'en dire votre avis . J'oserais souhaiter encore que vous me marquassiez si on ne désire pas qu'après avoir écrit comme Antonin l'auteur vive comme lui . Je voudrais enfin quelque chose que je pusse lui montrer . Il m'a parlé souvent de ceux qui font le plus honneur à la France, il a voulu connaître leur caractère et leur façon de penser . Je vous ai mis à la tête de ceux dont on doit rechercher le suffrage . Il est passionné pour la gloire . Je l'ai quitté, il est vrai, je l'ai sacrifié, mais je l'aime ; et pour l'honneur de l'humanité je voudrais qu'il fût à peu près parfait comme un roi peu l'être.
Le sentiment des hommes de mérite peut lui faire beaucoup d'impression . Je lui enverrais une page de votre lettre, si vous le permettiez . Son expédition de la Silésie [ F II envahit la Silésie le 16 décembre 1740 ] redouble l'attention du public sur lui . Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes . S'il se conduit mal je briserai la trompette que j'ai entonnée .
M. de Valori n'a pas à se plaindre de la façon dont le roi de Prusse pense pour lui . Il le regarde comme un homme sage et plein de droiture . C'est sur quoi M. de Valori peut compter . Puisse-t-il rester longtemps dans cette cour, et puissent les couteaux qu'on aiguise de tous côtés se remettre dans le fourreau ! Mais qu'il y ait guerre ou paix je ne songe qu'à l'amitié et à l'étude . rien ne m'ôtera ces deux biens . Celui de vous être attaché sera pour moi le plus précieux . il y a à Bruxelles deux coeurs qui sont à vous pour jamais . Mon respectueux dévouement ne finira qu'avec ma vie .
Volt.
Bruxelles, 8 janvier 1741."
Je n'ai pu m'empécher de penser à Obama en lisant ceci :"Son expédition ... redouble l'attention du public sur lui . Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes . S'il se conduit mal je briserai la trompette que j'ai entonnée ." J'ai traduit : "Son élection redouble l'attention... Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes ( proportionnellement à la taille des USA, c'est vite fait !) . S'il se conduit mal : il se fera descendre par tous ceux qui l'on encensé, le retournement de veste est banal dans notre monde régit par la mode ."
" Plus je vis, plus tout ce qui n'est pas liberté et amitié me parait un supplice . Que peut prétendre de plus le plus grand roi de la terre ? Voilà pourtant ce qui est inconnu des rois et de leurs esclaves dorés ." : il me semble entendre en écho Brassens, Brel et quelques autres . Tant pis pour les hommes de pouvoir et leurs cours de happy people , ils n'ont que ce qu'ils méritent, du pognon et des ulcères ! Serais-je anar ??
"puissent les couteaux qu'on aiguise de tous côtés se remettre dans le fourreau !" : écoutez bandes d'affreux , un homme vous parle !!!
09:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, garcin, sartre, sagan, obama, argenson
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