18/08/2009
tant de mauvais Français ...qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés
"Il fait trop chaud pour travailler ..." et comme chantaient les Parisiennes : http://www.youtube.com/watch?v=H8OzttrTLEY&NR=1
Complètement rétro, OK, mais du tonus et le cri du coeur !
Voyez plutot ce qui me tente :
Et pourtant, comme le bon caravanier qui traverse le désert, la langue comme du carton, des mirages plein les yeux, nous amenons les visiteurs à bon port, à savoir la douce fraicheur du vestibule du Château de Volti (dit Voltaire ; venez-y nombreux, à Ferney-Voltaire 01210 France, près de Genève -CH- et de Gex -France-. Pub gratuite !!! )
Ah ! Volti, je reconnais bien ton esprit plein de magnifique espoir : "opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture" ! . Dieu t'entende !...
« A René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson
Permettez-vous, Monseigneur, que je fasse passer à M. Ch. [Chauvelin] vos sentiments généreux ? Ce sera une consolation pour lui, et un nouvel honneur pour vous. Gros de Boze [directeur du commerce des livres] a tort de ne vous avoir pas marqué de quoi il était question. Il devait pressentir qu’on lit à la hâte ces sortes de brochures et que le trait dont il était question pouvait vous échapper [Il s’agit des Lettres d’un pair de Grande Bretagne à Milord l’archevêque de Cantorbéri sur l’état présent des affaires de l’Europe… Londres , de Langlet-Dufresnoy. V* affirmera le 19 aout qu’il y est « dit tout net que M. Chauvelin eut 100 000 guinées des Anglais pour le traité de Séville » et que la responsabilité de l’impression est rejetée sur d’Argenson.]. C’est par parenthèse un petit piège que vous ont tendu ici ceux qui devaient supprimer ce misérable et calomnieux ouvrage. Au reste j’ai une voie sûre et toute naturelle pour vous faire connaitre à M. Ch. ce que vous pensez. Mais je ne veux point faire cette démarche sans votre permission. En voici une autre qui pourrait avoir votre approbation et votre protection.
J’ai envie de ne point jouir du bénéfice d’historiographe sans le desservir. Voici une belle occasion. Les deux campagnes du roi méritent d’être chantées, mais encore plus d’être écrites [ l’Histoire de la guerre de 1741 qui deviendra le Précis du Siècle de Louis XV]. Il y a d’ailleurs en Hollande tant de mauvais Français qui inondent l’Allemagne d’écrits scandaleux, qui déguisent les faits avec tant d’impudence, qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés, qu’il est nécessaire d’opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture. Mon idée ne serait pas que vous demandassiez pour moi la permission d’écrire les campagnes du roi ; peut-être sa modestie en serait alarmée et d'ailleurs je présume que cette permission est attachée à mon brevet. Mais j’imagine que si vous disiez au roi que les impostures qu’on débite en Hollande doivent être réfutées, que je travaille à écrire ses campagnes, et qu’en cela je remplis mon devoir, que mon ouvrage sera achevé sous vos yeux et sous votre protection, enfin si vous lui représentez ce que j’ai l’honneur de vous dire avec la persuasion que je vous connais, le roi m’en saura quelque gré, et je me procurerai une occupation qui me plaira, et qui vous amusera. Je remets le tout à votre bonté. Mes fêtes pour le roi sont faites [La Princesse de Navarre et Le Temple de la gloire], il ne tient qu’à vous d’employer mon loisir.
Je n’entends point parler de la Russie [par l’intermédiaire d’Alion, ambassadeur de France en Russie, V* fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg ; il a aussi demandé pour sa future Histoire de l’empire de Russie des « particularités intéressantes » de la vie de Pierre le Grand]. Oserai-je vous supplier de vouloir bien me recommander à M. d’Alion ?
Vous me protégez au midi, daignez aussi me protéger au nord, et puisse la paix habiter les quatre points cardinaux du monde et le milieu.
Mme du Châtelet vous fait mille compliments.
Voltaire
17 août 1745.
Et après quelques ouzos bien tassés essayez ceci : http://www.dailymotion.com/video/x2f4_comment-danser-le-s...
Comment, ce n'est pas Zorba le Grec ?
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argenson, boze, chatelet, français, russie
19/06/2009
Les gens en place sont pour la plupart de grands misérables. Ils ne savent pas ce qu’on gagne à faire du bien.
Grand calme ces jours-ci au château . Trop calme.
Le beau temps est pourtant de la partie. Serait-ce un contrecoup du Bac ? Mobilisation générale des neurones, soutien accru des futures élites de la nation !
Point de distraction, fut-elle éducative, en dehors du sacro-saint « Programme » de terminale ?
La Fête à Voltaire du 27 juin se prépare gentiment, les comédiens prennent leurs marques (bisous à Pierrette !-) ) dans le parc . http://www.ferney-voltaire.net/fr/manif06.php
Je fais une commande spéciale de soleil dès à présent pour être sûr d’être livré à temps …
Hier en rentrant du travail(tard), sur le poste de la Fiesta ( et non pas en rentrant de fiesta sur le poste de travail !), La Jeanne de Brassens : Ah ! que c’est beau et bon ! Profitez-en aussi : http://radio.aol.fr/music/Georges+Brassens/_/Jeanne
"...la première des instructions d’un ministre c’est de plaire." : reste à savoir : à qui ? A son supérieur, un divin président ou un roi de droit divin ? Aux misérables gens du peuple pour lesquels il doit trouver les lois et règlements qui feront son bonheur ? (bonheur du peuple et bonheur du ministre ne faisant pas toujours bon ménage, ne nous attendons pas à des merveilles ! )...
"Il est doux, ... de regarder les épreuves d'autrui ."Volti, tu n'es jamais à cours de citations qui font mouche ... Il est vrai que tu es devenu une source dans ce domaine :
http://www.dicocitations.com/auteur/4559/Francois_Marie_A...
« A René-Louis de Voyer de Paulmy, Marquis d’Argenson , Conseiller d’Etat, rue de Vendôme au Marais à Paris.
Si j’avais l’honneur d’être auprès de mon cher monarque [Frédéric], savez-vous bien, Monsieur, ce que je ferais ? Je lui montrerais votre lettre, car je crois que ses ministres ne lui donneront jamais de si bons conseils. Mais il n'y a pas d’apparence que je voie du moins de si tôt mon messie du Nord. Vous vous doutez bien que je ne sais point quitter mes amis pour les rois ; et je l’ai mandé tout net à ce charmant prince que j’appelle Votre Humanité au lieu de l’appeler Votre Majesté. A peine est-il monté sur le trône qu’il s’est souvenu de moi pour m’écrire la lettre la plus tendre, et pour m’ordonner, ce sont ses termes, de lui écrire toujours comme à un homme et jamais comme à un roi [Frédéric est roi depuis le 31 mai ; il écrit à V* le 6 juin : « Ne voyez en moi… qu’un citoyen zélé… Pour Dieu, ne m’écrivez qu’en homme, et méprisez avec moi les titres, les noms… »]. Savez-vous que tout le monde s’embrasse dans les rues de Berlin, en se félicitant sur les commencements de son règne ? Tout Berlin pleure de joie, mais pour son prédécesseur personne ne l’a pleuré que je sache [ dans ses Mémoires, V* donne des exemples de la dureté et brutalité de Frdéric-Guillaume envers son peuple et sa famille.]. Belle leçon pour les rois. Les gens en place sont pour la plupart de grands misérables. Ils ne savent pas ce qu’on gagne à faire du bien.
J’ai cru faire plaisir, Monsieur, au roi, à vous, et à M. de Valori [ambassadeur de France en Prusse] en lui transcrivant les propres paroles de ce ministre dont vous m’avez fait part : il commence son règne comme il y a apparence qu’il le continuera, partout des traits de sa bonté etc. J’ai écrit aussi à M. de Valori. J’ai fait plus encore, j’ai écrit à M. le baron de Keizerling, favori du roi, et je lui ai transcrit les louanges non suspectes qui me reviennent de tous côtés de notre cher Marc-Aurèle prussien, et surtout les quatre lignes de votre lettre. Vous m’avouerez qu’on aime d’ordinaire ceux dont on a l’approbation et que le roi ne saura pas mauvais gré à M. de Valori de mon petit rapport, ni M. de Valori à moi. Des bagatelles établissent quelquefois la confiance, et la première des instructions d’un ministre c’est de plaire.
Les affaires me paraissent bien brouillées en Allemagne et partout, et je crois qu’il n’y a pas que le conseil de la trinité qui sache ce qui arrivera dans la petite partie de notre petit tas de boue qu’on nomme Europe. L’empereur voudrait attaquer les Borbonides, mais sa Pragmatique le retient [la Pragmatique Sanction rendue en 1713 par l’empereur Charles VI pour assurer à sa fille Marie-Thérèse la couronne d’Autriche était garantie par les puissances européennes.]. La Saxe et la Bavière disputeront sa succession [les maris des nièces de l’empereur sont électeurs de Saxe et de Bavière]. Bergues et Juliers est une nouvelle pomme de discorde, sans compter les Goths, Wisigoths et Gépides qui pourraient danser dans cette rubrique de barbares.
Dulce mari magno turbantibus aequora ventis
E Terra magnum alterius spectare laborem.
[Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots, de regarder de la terre les rudes épreuves d’autrui.]
Débrouille qui voudra ces fusées ; moi je cultive en paix les arts, bien fâché que les comédiens aient voulu à toute force donner cette Zulime, que je n’ai jamais regardée que comme de la crème fouettée, dans le temps que j’avais quelque chose de meilleur à leur donner [Mahomet]. J’ai eu l’honneur de vous en montrer les prémices.
Si me Marce tuis vatibus insere
Sublimi feriam sidera vertice.
[Si, Marcus, tu me donnes une place parmi tes poêtes, j’irai jusqu’au ciel toucher de ma tête les astres.]
Mme du Châtelet vous fait mille compliments. Vous connaissez mon tendre et respectueux attachement.
V.
A Bruxelles ce 18 juin 1740. »
Je quitte le clavier pour aller tirer quelques flèches avant la pluie ...
17:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argenson, valori, brassens, jeanne
16/06/2009
empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger
Donneurs de sang bénévoles de Gex : vous êtes formidables. Vous avez été 168 à répondre favorablement et vous présenter à la collecte de Gex (01170), dont 10 nouveaux.
Vous avez sans doute été sensibilisés, en plus des efforts locaux, par la campagne du dimanche 14 qui était à l’honneur des donneurs de sang du monde entier.
Hier soir, l’équipe de collecte de l’EFS (Établissement Français du Sang) était K.O debout et celle de l’amicale des donneurs de Gex qui assure l’intendance fatiguée et heureuse.
Donneurs nouveaux, donneurs anciens, soyez fidèles au don, au moins deux fois par an.
Passez d’excellentes vacances, et revenez en pleine forme pour les collectes futures, dont celle du 14 septembre à Gex.
http://www.rhonealpes.dondusang.net/donami/sang.php
Volti, lui ne connut que la saignée qui ne profite à personne, pas même raisonnablement à lui ! En revanche il fût un remarquable donneur d'espoir pour beaucoup...
« A René-Louis de Voyer de PAULMY, marquis d’Argenson
Eh ! bien, Monseigneur, vous aurai-je bientôt assez importuné, assez assommé de mes paquets [dont la cinquième édition du poême sur La Bataille de Fontenoy] pour les princesses du Nord ? Que direz-vous de mon influence ? Tantôt, c’est pour la princesse de Suède [Ulrique, sœur de Frédérique, qui avait épousé le prince héritier de Suède et venait d’inviter Voltaire], tantôt c’est pour la csarine. Vous êtes bien heureux que je vous sauve le roi de Prusse cette fois- ci. Vous auriez vraiment un paquet pour le pape si vous étiez à Paris. Je suis comme l’Arétin, en commerce avec toutes les têtes couronnées, mais il s’en faisait payer pour les amadouer. Recevez mes très humbles excuses pour cet énorme paquet que vous pourrez faire partir par la première flotte que vous enverrez à la pêche à la baleine.
Vous verrez par la lettre ci-jointe à cachet volant que j’adresse à M. d’Alion [Jean-louis d’Usson de Bonac, ambassadeur de France en Russie, par qui il fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg, étant déjà de celles de Londres, d’Edimbourg et Berlin], de quoi il s’agit, vous verrez que je veux des protections depuis Rome jusqu’à Pétersbourg, mais que surtout il me faut la vôtre. Ayez donc la bonté de me recommander à M. d’Alion comme le plus vieux serviteur que vous ayez.
Je n’ai pas encore entendu parler de M. l’abbé de Tolignan, quoiqu’il ait les portraits du saint Père encore dans sa poche [V* recevra le portrait de Benoit XIV, à qui il disait qu’il lisait ses œuvres ; les médailles reçues en août, il dédiera Mahomet au pape]. J’ai peur qu’il soit un peu fâché, car chacun est jaloux, à ce que je vois, de sa petite négociation [pour lui procurer les médailles ; Tolignan était un ami de Mlle du Thil amie de Mme du Châtelet ; le cardinal Acquaviva et l’abbé de Canillac s’étaient aussi entremis].
Je vous prépare une fête [Le Temple de la Gloire] pour votre retour. J’y couronnerai le roi de lauriers. En attendant vous recevrez une septième édition de Lille, et voici la sixième faite à Paris, de ce petit monument que j’ai élevé à la gloire de notre monarque. Dîtes-lui-en un peu de bien et empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger [expression qui revient quand il est question de faire la paix en Europe].
Eh ! bien, il pleut donc des victoires ! Le roi de Prusse bat nos ennemis [bataille de Friedberg 8 juin 1745], et fait des épigrammes contre eux. Oh ! la belle et glorieuse paix que vous ferez !
Voltaire
16 juin 1745 au soir. »
Pour les amateurs de BD, avec un relent historique pourquoi pas !Benoit xiv et ses contemporains dans de "folles" (comme les herbes sauvages, indisciplinées ) aventures.Je l'ai pas encore lue, qu'en dites-vous, si vous connaissez ?
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://ombres.stryg...
16:04 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voltaire, argenson, benoit, frederique, paix, suède, gex, sang
08/01/2009
Malcomprenants je vous aimeeuh !!
Je ne connais pas Jérôme Garcin, lui n'a pas l'honneur et l'avantage de me connaitre. Il a le droit , sur invitation de France Inter à 20h10 le 7 janvier 2009, de dire ce que mon prère lqualifiait de "boeufferies" . Jugez plutôt celui qui, dans le monde de ceux qui parlent sans se comprendre eux-mêmes pour le plaisir d'épater la galerie par la profondeur de leur analyse et de leur connaissance de plus célèbres qu'eux (on ne sait jamais, dans ce monde bling-bling, ça peut servir !!) ; celui qui , parlant de Françoise Sagan qui coupait la viande de Sartre lorsqu'ils déjeunaient (ensemble, bien sûr !), Sagan bafouillante à son habitude et Sartre quasi aveugle, se pose la question tout à fait surréaliste de savoir comment avec de tels handicaps de tels êtres réussissaient à se comprendre ! Sagan que je sache n'était ni sourde ni aveugle, Sartre n'était ni sourd ni muet, comment diable me direz-vous étaient -ils capables de communiquer ? That is the question ! And the answer is :"Garcin tu as du fromage blanc entre les oreilles, arrête de péter plus haut que .... Réfléchis deux secondes (une seconde par neurone ) et va épater la galerie ailleurs . Tu me gonfles."
Pour revenir aux bonnes habitudes, voici la lettre du jour de qui vous savez .
"A René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson
J'ai été un mois en route, Monsieur, de Berlin à Bruxelles . J'ai appris en arrivant votre nouvel établissement et vos peines [ succédant à son frère comme chancelier du duc d'Orléans et soupçonné d'avoir contribué à sa disgrâce ]. Voilà comme tout est dans le monde. Les deux tonneaux de Jupiter ont toujours leur robinet ouvert . Mais enfin , Monsieur, ces peines passent parce qu'elles sont injustes, et l'établissement reste . J'en ai quitté d'assez brillant et assez avantageux . On [ Frédéric II ] m'offrait tout ce qui peut flatter . On s'est faché de ce que je n'ai point accepté . Mais quels rois, quelles cours, et quels bienfaits valent une amitié de dix années ? [ avec Emilie du Châtelet ]. A peine m'auraient-ils servi de consolation si cette amitié m'avait manqué .
J'ai eu tout lieu dans cette occasion de me louer des bontés de M. le Cardinal de Fleury . Mais il n'y a rien pour moi dans le monde que le devoir sacré qui m'arrête à Bruxelles [ procès où Emilie veut être reconnue héritière de marquis de Trichâteau ]. Plus je vis, plus tout ce qui n'est pas liberté et amitié me parait un supplice . Que peut prétendre de plus le plus grand roi de la terre ? Voilà pourtant ce qui est inconnu des rois et de leurs esclaves dorés .
Vos affaires vous auront-elles permis , Monsieur , de lire un peu à tête reposée l'ouvrage du Salomon du Nord [ l'Anti-Machiavel ] et celui de la reine de Saba [ traité de physique d'Emilie ] ? Je ne doute pas du jugement que vous aurez porté sur les Institutions physiques . C'est assurément ce qu'on a écrit de meilleur sur la philosophie de Leibnits, et c'est une chose unique en son genre . Le livre du roi de Prusse est aussi singulier que le sien. Mais je voudrais que vos occupations et vos bontés pour moi pussent vous permettre de m'en dire votre avis . J'oserais souhaiter encore que vous me marquassiez si on ne désire pas qu'après avoir écrit comme Antonin l'auteur vive comme lui . Je voudrais enfin quelque chose que je pusse lui montrer . Il m'a parlé souvent de ceux qui font le plus honneur à la France, il a voulu connaître leur caractère et leur façon de penser . Je vous ai mis à la tête de ceux dont on doit rechercher le suffrage . Il est passionné pour la gloire . Je l'ai quitté, il est vrai, je l'ai sacrifié, mais je l'aime ; et pour l'honneur de l'humanité je voudrais qu'il fût à peu près parfait comme un roi peu l'être.
Le sentiment des hommes de mérite peut lui faire beaucoup d'impression . Je lui enverrais une page de votre lettre, si vous le permettiez . Son expédition de la Silésie [ F II envahit la Silésie le 16 décembre 1740 ] redouble l'attention du public sur lui . Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes . S'il se conduit mal je briserai la trompette que j'ai entonnée .
M. de Valori n'a pas à se plaindre de la façon dont le roi de Prusse pense pour lui . Il le regarde comme un homme sage et plein de droiture . C'est sur quoi M. de Valori peut compter . Puisse-t-il rester longtemps dans cette cour, et puissent les couteaux qu'on aiguise de tous côtés se remettre dans le fourreau ! Mais qu'il y ait guerre ou paix je ne songe qu'à l'amitié et à l'étude . rien ne m'ôtera ces deux biens . Celui de vous être attaché sera pour moi le plus précieux . il y a à Bruxelles deux coeurs qui sont à vous pour jamais . Mon respectueux dévouement ne finira qu'avec ma vie .
Volt.
Bruxelles, 8 janvier 1741."
Je n'ai pu m'empécher de penser à Obama en lisant ceci :"Son expédition ... redouble l'attention du public sur lui . Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes . S'il se conduit mal je briserai la trompette que j'ai entonnée ." J'ai traduit : "Son élection redouble l'attention... Il peut faire de grandes choses et de grandes fautes ( proportionnellement à la taille des USA, c'est vite fait !) . S'il se conduit mal : il se fera descendre par tous ceux qui l'on encensé, le retournement de veste est banal dans notre monde régit par la mode ."
" Plus je vis, plus tout ce qui n'est pas liberté et amitié me parait un supplice . Que peut prétendre de plus le plus grand roi de la terre ? Voilà pourtant ce qui est inconnu des rois et de leurs esclaves dorés ." : il me semble entendre en écho Brassens, Brel et quelques autres . Tant pis pour les hommes de pouvoir et leurs cours de happy people , ils n'ont que ce qu'ils méritent, du pognon et des ulcères ! Serais-je anar ??
"puissent les couteaux qu'on aiguise de tous côtés se remettre dans le fourreau !" : écoutez bandes d'affreux , un homme vous parle !!!
09:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, garcin, sartre, sagan, obama, argenson