16/06/2010
cet animal-là est un vilain gnome.
http://www.youtube.com/watch?v=7GN1I7M3yCc
« A François-Augustin Paradis de Moncrif
Je n'avais, mon cher sylphe,[Moncrif, auteur de Zélindor, roi des Silphes, 1745] supplié Mme de Luynes de présenter ma rhapsodie [poème La Bataille de Fontenoy] à la reine , que parce qu'il paraissait fort brutal d'en laisser paraître tant d'éditions sans lui en faire un petit hommage. Mais je vous prie de lui dire très sérieusement que je lui demande pardon d'avoir mis à ses pieds une pauvre esquisse que je n'avais jamais osé faire donner au roi.
Enfin Sa Majesté ayant bien voulu que je lui dédiasse sa bataille, j'ai mis mon grain d'encens dans un encensoir un peu plus propre, et le voici que je vous présente. C'est à présent que vous pouvez dire hardiment à la reine que cela vaut mieux que la maussaderie de notre ami le poète Roy [Discours au roi sur le succès de ses armes, 1745, de Pierre-Charles Roy, contenant ce vers : « Et suivant son caprice adjuger les lauriers »]. Je ne crois pas qu'aucun de ceux que j'ai si justement célébrés soit fort content que cet honnête homme ait dit en style d'huissier priseur que j'ai adjugé des lauriers selon mon caprice. Mais c'est une des moindres peccadilles de M. le chevalier de Saint-Michel. Mon aimable sylphe, cet animal-là est un vilain gnome.
Vale, je vous aime de tout mon cœur.
V.
Il a fait une petite satire dans laquelle il dit de moi :
Il a loué depuis Noailles
Jusqu'au moindre petit morveux
Portant talon rouge à Versailles.[i]
On débite cette infamie avec les noms de M. d'Argenson, Castelmoron et d'Aubeterre en notes.[V* précise que l'auteur de la satire a « mis en marge … les d'Aubeterre et les Castelmoron »]
Vous êtes engagé d'honneur à faire connaître à la reine ce misérable. Si je n'étais pas malade, j'irais me jeter à ses pieds. Je vous supplie instamment de lui faire ma cour. Comptez que je vous aimerai toute ma vie .
16 juin [1745] au soir »
i C'est ici,
La Requête du curé de Fontenoy au roi, en réalité de Jean-Henri Marchand . V* justifiait le 3 juin, à Cideville, son éloge de Noailles : « Il était délicat de parler de M. le maréchal de Noailles, l'ancien du maréchal de Saxe, n'ayant pas le commandement. Les deux vers qui expriment qu'il n'est point jaloux, et qu'il ne regarde que l'intérêt de la France, sont un petit trait de politique …; ces allusions aux faits qu'on ne doit pas dire hautement, mais qu'on doit faire entendre, ce sont là … ces petites finesses qui plaisent aux hommes comme vous ... »
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