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22/10/2010

j'étais incapable d'avoir fait cette ode impertinente que les colporteurs mêmes rougissaient de m'attribuer.

 

 

http://www.deezer.com/listen-5139874

 

feydeau de marville.jpg

Correspondant qui a le bras long, que ce Feydeau de Marville qui au mois de septembre précédent a fait paraitre un édit interdisant la vente et la consommation des ... melons de Paris ! http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://saint-sevin.pag...

Terriblement touche-à-tout que ce lieutenant général de la police !

Vous rappelle-t-il quelques contemporains ? Le parlement européen ? Un président ? Un ministre ?

 

 

 

 

 

« A Claude-Henri Feydeau de Marville

[i]

A Champs ce 22 octobre [1744]

 

Ce n'était pas assez, Monsieur, que les libraires eussent imprimé sous mon nom l'ode aussi punissable que méprisable au sujet de laquelle je vous ai dénoncé la Bienvenu [ii], il faut encore que Prault le libraire imprime et défigure mes véritables ouvrages [iii]. Je suis bien affligé que M. de Crébillon qui a de l'amitié pour moi ait mis son nom [iv]au bas de cette pièce sans m'en avertir, et que Prault ait pu en disposer, sans daigner m'en demander la permission.

 

Je suis trop jaloux de votre estime, Monsieur, pour n'avoir pas l'honneur de vous envoyer l'ouvrage tel que le roi l'a reçu et tel qu'il a daigné l'honorer de son approbation [v]. Il eut la bonté de dire qu'on voyait bien que celui-là était de moi, et que j'étais incapable d'avoir fait cette ode impertinente que les colporteurs mêmes rougissaient de m'attribuer.

 

Oserais-je vous supplier, Monsieur, d'ajouter vos bontés à celles du roi, d'envoyer chercher Prault le père, et de l'engager à réparer la double faute qu'il a faite, d'imprimer mon ouvrage sans mon consentement et de l'imprimer si mal ? Votre place, Monsieur, et votre goût vous engagent à protéger les arts. Ainsi j'ose me flatter que vous pardonnerez à mon importunité, et que vos bontés justifieront la confiance que j'ai en elles.

 

Je vous supplie d'être persuadé du respect et de l'attachement avec lequel je serai toute ma vie

 

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

Voltaire. »

ii V* dénonça la Bienvenu le 31 août ; c'est l'Ode sur les conquêtes du roi, par M. de Voltaire.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5431433v : voir les notes manuscrites .

 

iii Cf. lettre du 11 juillet à d'Argental.

iv L'Approbation , nécessaire pour édition.

v C'est le Discours en vers sur les évènements de l'année 1744.

Page 491 : http://books.google.fr/books?id=H2wjAQAAIAAJ&pg=PA808...

ou page 525 en PDF.

 

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