03/11/2011
j'ai toujours envisagé la retraite comme le port où il faut se réfugier après les orages de cette vie
Le " port" qu'évoque Volti, ici, se trouve à l'horizon , -ligne qui recule quand on avance, -à l'image de ces projets présidentiels sarkozyens qui ont le mérite de démontrer l'aspect démagogique du personnage, aspect que certains candidats dénoncent, tout en faisant de même .Seuls les malades atteints d'Alzheimer peuvent encore se laisser berner .
Il n'y a pas que les religions qui promettent le paradis, les politiciens sont même assez forts pour le faire connaitre sur terre . Mais il y a longtemps que je ne crois plus à la poupée qui tousse, et au candidat désintéressé .
"Grande politique de la fin de vie " promise par un individu qui, par la politique, mène la grande vie .
Bast'd !!...
« A Monsieur le maréchal duc de Richelieu
Au château de Prangins, près de Nion, au pays de Vaud, le 5 janvier [1755]
Je vous souhaite, monseigneur, la continuation durable de tout ce que la nature vous a prodigué ; je vous souhaite des jours aussi longs qu'ils sont brillants, et je ne souhaite à moi chétif que la consolation de vous revoir encore . Il fallait , pour arriver ici, m'y prendre un peu de bonne heure . Le mont Jura est couvert de neige au mois de janvier, et vous savez que je ne pouvais demeurer dans une ville où l'homme le plus considérable 1 n'avait pas seulement daigné me recevoir avec bonté, mais avait encore publié son peu de bienveillance . Je suis loin de me repentir d'un voyage qui m'a procuré le bonheur de vous retrouver ; bonheur trop court pour moi , après lequel je soupirais depuis si longtemps .
J'ose espérer qu'on ne m'enviera pas la solitude que j'ai choisie, et qu'on trouvera bon que je ne la quitte que pour vous faire encore ma cour, quand vous reviendrez dans votre royaume 2. Vous savez que j'ai toujours envisagé la retraite comme le port où il faut se réfugier après les orages de cette vie . Vous savez que je vous aurais demandé la permission de finir mes jours à Richelieu , s'il eût été dans la nature d'un grand seigneur de France de pouvoir vivre sans dégoût dans son propre palais ; mais votre destinée vous arrête à la cour pour toute votre vie .
Un homme tel que vous jamais ne s'en détache ;
Il n'est point de retraite ou d'ombre qui le cache
Et , si du souverain la faveur n'est pour lui,
Il faut ou qu'il trébuche, ou qu'il cherche un appui .3
Ce sont des vers de Corneille que vous me citiez autrefois, et que sans doute vous vous rappelez encore . Appelez-moi du fond de mon asile, quand il vous plaira ; et, tant que j'aurai des forces, je viendrai encore jouir du plaisir de vous renouveler le tendre respect et l'inviolable attachement que j'ai pour vous .
On ne dira pas que je n'aime point ma patrie, puisque celui qui lui fait le plus d'honneur est celui qui peut tout sur moi .
Mme Denis partage mes sentiments et vous présente les mêmes hommages . Elle paraît bien ferme dans la résolution de supporter ma solitude . Les femmes ont plus de courage qu'on ne croit . »
1 Le cardinal de Tencin .Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/11/19/c...
3 Othon, I, 1.Les vers originaux sont : « … ou qu'il périsse ou qu'il prenne un appui . » http://fr.wikipedia.org/wiki/Othon_(Corneille)
et : http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_1...
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