26/12/2012
J'ai été chercher bien loin une retraite
... Loin des yeux, loin du coeur ...
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine d' Hornoy 1
Aux Délices 23 septembre [1757]
Vous voilà donc campagnarde ma chère nièce ; si j'avais imaginé que vous dussiez tant aimer Ornoi , j'aurais moins aimé les Délices et Lausanne . Je vous avoue que j'aurais eu plus de plaisir à bâtir une aile chez vous qu'à embellir des maisons suisses . J'ai été chercher bien loin une retraite . Je l'aurais trouvée avec vous . Mais avec votre permission vous n’êtes pas encore assez philosophe pour renoncer comme moi à Paris .
Vous devez à présent être loin de toutes les nouvelles . Cependant la renommée qui va partout doit être venue vous dire à Ornoi avec quelle promptitude le maréchal de Richelieu a imposé la loi au fier duc de Cumberland . Il n'a plus d'ennemis dans Hanovre, dans la Hesse, dans la Thuringe . Vous ne vous souciez guère de savoir que les Français marchent à Luc 2 , pressé et battu d'ailleurs de tous côtés .
Luc m'écrivait l'autre jour qu'il ne lui restait plus qu'à vendre cher sa vie . Eussiez-vous imaginé il y a trois ans que je serais occupé à le consoler ? Cette révolution est un grand exemple et doit affermir dans la philosophie . Je m'affermis encore davantage dans mon amitié et dans mon estime pour vous . J'embrasse de tout mon cœur le mineur 3 et le grand écuyer 4 qui est devenu grand veneur . Conservez votre santé ce grand bien dont vous devez connaître le prix . Les deux Suisses oncle et nièce sont à vous . »
1 Veuve depuis le 30 avril 1756, elle épousera le 7 mai 1762 le marquis Philippe-Antoine de Claris de Florian .
4 « Le grand écuyer de Cyrus », surnom donné au marquis de Florian depuis que V* lui avait soumis ses plans de char guerrier .
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