Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/12/2013

nowadays the earth is cover'd with blood and mangled carcasses, almost every month . Let the happy madmen who say that what is, is well, be confounded

... The happy madmen doivent être une espèce en voie de disparition , je pense , au train où vont les choses . Et j'en fus un .

 Au passage, je salue admirativement Voltaire qui sut apprendre l'anglais en quelques mois d'immersion britannique, ce qui est beaucoup plus efficace que les cours dispensés au lycée ( voir le classement de la France, au travers de ses étudiants/élèves au niveau mondial, on rit jaune à Paris pendant qu'on s'éclate à Shangaï )

 

keith lord marischal.jpg

 

« A George Keith, dixième comte Marischal 1

Aux Délices 4 octobre [novembre 1758]

Mylord, when I ran last years into profecies, like Isaïab and Jeremiah, I did think I should weep this year over your worthy brother . I learn'd his death 2 and that of kings' sister at a time . Nature and war work on together your king's calamities . The lost of marechal Keite is a great one . All your philosophy can not remove your grief . Philosophy assuages the wound and leaves the heart wounded . This present war is the most hellish that war ever fought . Your lordship saw formerly one battle a year at the most . But nowadays the earth is cover'd with blood and mangled carcasses, almost every month . Let the happy madmen who say that what is, is well, be confounded . T'is not so indeed with twenty provinces exhausted and with three hundred thousand men murdered .

I wish your lordship the peace of mind necessary in this lasting hurricane of horror . I enjoy a calm and delightfull life, that Federic will never taste of . But the more happy I am the more I pity kings . I hope you were as happy as I am, were you not a tender brother 3.

Conservez vos bontés milord à un philosophe campagnard qui sera toujours pénétré pour vous du plus tendre respect .

V »

3 « Milord, quand ces dernières années, comme Isaïe et Jérémie, je me suis risqué dans les prophéties, je ne pensais pas que j'aurais à pleurer cette année votre estimable frère . J'ai appris en même temps sa mort et celle de la sœur du roi . La nature et la guerre travaillent en même temps au malheur de votre roi . La perte du maréchal Keith y contribue grandement . Toute votre philosophie ne peut étouffer votre peine . La philosophie apaise la blessure mais laisse le cœur blessé . La guerre présente est la plus funeste de celles qui aient jamais été menées . Autrefois votre Seigneurie voyait au plus une ba&taille par an . Mais maintenant c'est presque chaque mois que la terre se couvre de sang et de cadavres défigurés . Que les fous heureux qui disent que tout est bien soient confondus . Certes, il ne peut en être ainsi quand vingt provinces sont épuisées et trois cent mille hommes assassinés . Je souhaite à votre Seigneurie la paix de l'âme nécessaire dans ce perpétuel ouragan d'horreur . Je jouis d'une vie calme et délicieuse, que Frédéric ne goûtera jamais . Mais plus je suis heureux, plus j'ai pitié des rois . Je vous souhaiterais d'être aussi heureux que moi si vous n'étiez pas un frère plein de tendresse . »

 

Les commentaires sont fermés.