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26/01/2014

si j'étais plus jeune je ferais l'impossible pour me damner avec vous ou avec madame votre fille

... Petit canaillou !

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« A Louise-Suzanne Gallatin

Vaudenet 1

[vers le 5 janvier 1759]

Par l'enchainement des causes secondes, madame, il arrive que de neuf chevaux de carrosse nous n'en avons aujourd'hui pas un 2. Pour Dieu, tâchez de venir dîner avec nous à deux heures . Nous raisonnerons, ma chère voisine . J'ai à cœur ce chemin autant que vous . J'ai écrit à M. de Brosses 3. Je suis prêt à donner cinq cents livres, mais il faut qu'il y consente . Je ne conçois pas qu'il puisse refuser un consentement qui ne lui coûte rien . Les difficultés et les petitesses me révoltent, je l'en croit incapable . Il faut que j'aie l'honneur de vous parler . Vous savez que je ne vais jamais dans votre ville hérétique . Je ne veux point me damner . Cependant si j'étais plus jeune je ferais l'impossible pour me damner avec vous ou avec madame votre fille . Ce m'est tout un . Mille respects .

V.

J'ai fait attendre le porteur ; j'en demande très humblement pardon, mais nous gobelottions 4 avec les amis de M. et de Mme Gallatin et nous buvions à leur santé . Je leur présente mes respects . Je mets dans ce paquet l'écrit en question . J'attends la réponse de M. De Brosses . Je me charge de tout le chemin de Prégny à Tournay ; et j'entrerai dans les dépenses du chemin de Prégny à Genève, en conséquence des sentiments magnanimes que le président ne manquera pas de me témoigner , car il est attaché à M. et à Mme Gallatin Vaudenet comme moi . Tout ce qui me fâche c'est qu'ils ne soient pas venus manger avec leurs amis, un dindon aux truffes de Ferney tendre comme un pigeonneau, et gros comme l'évêque de Genève . Quand aurons-nous l'ami Gauffecourt ? Je lui arrange un appartement .

Mille tendres respects ,

l'ermite V. »

2 Mme Denis écrit le 3 janvier 1759 à Gabriel Cramer : « Je suis désolée, monsieur de ne point voir Mme Cramer et je ne sais par où m'y prendre pour y parvenir ; nous n'allons point à Lausanne . Mon oncle y a envoyé ce matin Jean-Louis [Wagnière] et Maton ce qui nous prend trois chevaux et les quatre autres sont à Ferney . Je vous avoue qu'il est triste d'avoir huit chevaux et d'être toujours à pied, il ne nous reste que l'étalon […]

Je serai quatre jours sans chevaux […] parce que mon oncle fait voiturer des bois de charpente . »

4 « Ce mot est bas et signifie boire et grenouiller dans quelque cabaret ou autre lieu . »

 

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