24/03/2014
Les principaux membres du gouvernement ont mis à ma disposition un exemplaire du libelle qu'ils ont fait saisir
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Aleria ?
« A Jean-Alphonse Rosset de Rochefort
[16 february 1759 1
Sir, the letter with wich you honour me does not permit me to doubt for an instant that you will conform, like your confrères, to the wise and peaceful views of the lords curators and of the sovereign council . The principal members of the state have placed at my disposal a copy of the libel wich they caused to be seized at Lausanne . I consider it to be a defamatory and punishable libel, since it has been printed without the name of the bookseller and without permission, and attacks the reputation of several persons . I am in my right in instuting criminal proceedings against the publisher for having frequently mentioned my name in this libel , for having imputed to me works wich I never composed, and for having lavished on me the most scurrilous insults and the most infamous calumnies .
It is obvious that the aim of the miserable publisher of this insolent libel is to bring out, under cover of several pieces already printed, a new letter on Saurin, wich letter the Mercure Suisse wisely refused to insert .
The question ,sir, is not to know whether the minister Saurin, who died so long ago, merited the hangman's rope or not ; but it is necessary not to endeavour to defame by every means an innocent family at present comprising eleven members ; and the council of Berne will not permit it . You have too much reason, justice, and humanity to wish to defend a punishable libel printed by a scondrel who is decreed at Geneva to be liable to arrest for a public theft .
I hope that the sentiments of friendship wil be joined to the pressing motives of religion, peace, honesty, and decency . I have the honour to be, etc .]
1Comme la lettre du 11 février 1759 [http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/10/your-prudence-seconds-the-governement-perfectly-i-do-not-dou-5318498.html], celle-ci n'est connue que par sa traduction anglaise publiée par Read qui avait eu la connaissance du manuscrit alors en possession de la famille Grenier .
« Monsieur, la lettre dont vous m'honorez ne me permet pas de douter un moment que vous vous conformiez , comme vos confrères, aux sages et paisibles vues des Curateurs et du Souverain Conseil . Les principaux membres du gouvernement ont mis à ma disposition un exemplaire du libelle qu'ils ont fait saisir à Lausanne . Je le considère comme diffamatoire et punissable, puisqu'il a été imprimé sans nom de libraire et sans permission, et qu'il attaque la réputation de plusieurs personnes . Je suis fondé à entamer des poursuites criminelles contre l'éditeur pour avoir fréquemment mentionné mon nom dans ce libelle, pour m'avoir imputé des œuvres que je n'ai jamais composées, et pour m'avoir prodigué les insultes les plus grossières et les calomnies les plus infâmes . Il est clair que le but du misérable éditeur de cet insolent libelle est de publier, à la faveur de plusieurs pièces déjà imprimées, une nouvelle lettre sur Saurin, lettre que le Mercure suisse a sagement refusé d'insérer . La question , monsieur, n'est pas de savoir si le ministre Saurin , qui est mort depuis si longtemps, méritait ou non la corde . Mais il faut qu'on ne s’efforce pas de diffamer par tous les moyens une famille innocente qui compte actuellement onze personne ; et le Conseil de Berne ne le permettra pas . Vous avez trop de raison, de justice et d'humanité pour vouloir protéger un libelle punissable, imprimé par un coquin qui est décrété d'arrestation à Genève pour un vol public . J'espère que vos sentiments d'amitié s'ajouteront à de pressants motifs de religion, de paix , d'honnêteté et de décence . J'ai l'honneur d'être, etc. »
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