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16/05/2014

je suis très en état de ne craindre personne

... Hormis moi !

 J'assure mes arrières !

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« A Élie Bertrand

premier pasteur

à Berne

30 mars [1759]

Mon cher ami, vos tremblements 1 sont partis et je partirai moi le plus tôt que je pourrai pour venir remercier M de Freydenrik et messieurs les curateurs, et surtout vous . Mme Denis et moi nous ferons ce voyage agréable le plus tôt que nous pourrons .

Nous sommes fort loin de craindre les brouillons que nous connaissons très bien ; et je suis très en état de ne craindre personne . Hélas mon ami j'ai plus de terrain que Genève et je suis le maître chez moi . Le chef des polissons 2 est mon vassal . J'ai des créneaux et des […]3 et peut-être avant qu'il soit peu le peuple dont vous me parlez aura besoin de moi . En attendant il gagne honnêtement avec moi et il est très soumis dans mon antichambre . C'est un M. Desmal,4 homme de beaucoup d'esprit , qui a fait L’Optimisme ou Candide et qui se moque encore plus que moi des sots . Mon cher ami, vivons tranquilles et aussi heureux qu'il est possible dans notre court pèlerinage .

Les jésuites échapperont, n'en doutez pas ; et peut-être dans un an ils seront tout puissants en Portugal comme ils le furent en France après l'assassinat de Henri IV .

Le roi de Prusse m'a écrit des choses bien extraordinaires . C'est un singulier homme, et ce siècle est un étrange siècle .

On dit que Haller se repent beaucoup d'avoir montré mes lettres et les siennes . Il a raison de se repentir . »

2 Vernet .

3 Un mot court avec un d au milieu a été fortement rayé .

4 Démad ; que V* le 1er avril 1759, dans une lettre au directeur du Journal Encyclopédique, Rousseau, déclare être son « frère M. Démad, actuellement capitaine dans le régiment de Brunsvik ».

 

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