14/09/2014
cela ne peut ni se comprendre, ni être assez déploré ; une faute de jugement fait donc le deuil et la ruine de la France !
... J'ose espérer que ceci ne s'appliquera pas aux décisions/indécisions/vals(es) hésitations gouvernementales .
« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg
Par Genève au château de Tournay
pays de Gex 14 août 1759
Ma douleur, madame, est encore plus forte que ma maladie . Il faut que mon état me permette au moins de dicter mes sentiments , si je ne peux les écrire moi-même . Je partage toute votre inquiétude . Vous avez sans doute dépêché un exprès pour vous informer du sort de monsieur votre fils . J'ai été saisi à la nouvelle de cette abominable journée 1, s'il est vrai que M. de Contades ait exposé son armée à une batterie de 80 canons , comme on le dit, cela ne peut ni se comprendre, ni être assez déploré ; une faute de jugement fait donc le deuil et la ruine de la France ! Vos chagrins dans ce moment occupent toute mon âme . Si vous avez un moment à vous , je vous demande en grâce d'envoyer chercher Collini et de m'instruire par lui de l'état de votre fils et du vôtre . Adieu, madame, ceux qui disent que tout est bien, sont des fanatiques bien haïssables . Ce que je souffre de corps et d'esprit, m'empêche de vous en dire davantage, mais je n'en suis pas moins sensible à tout ce qui vous touche, et personne ne vous est attaché, madame, avec un plus tendre respect que moi .
L'ermite des Délices V. »
1 Dans la bataille de Minden, du 1er août 1759, dans laquelle l'armée française sous les ordres du marquis de Contades subit une défaite décisive de la part de l'armée anglo-allemande commandée par Ferdinand de Brunswick . Mais la façon dont V* présente les faits est inexacte . C'est l'infanterie anglaise qui, quoique exposée au feu de l'artillerie de Contades, défit la cavalerie française et l'aurait peut-être mise en déroute sans l'indiscipline de Lord George Sackville .
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