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04/03/2015

Ajoutez-y quelques centaines de mille pauvres diables de monades au diable d'enfer

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« A Jean-Henri-Samuel FORMEY.
[vers le 1er mars 1760]1
J'aime votre concitoyen 2 ; il me procure le plaisir d'avoir de vos nouvelles. Je voudrais bien voir l'enduit de poix-résine 3 dont vous avez embaumé ce fou de Maupertuis, avec sa petite perruque et sa loi de l'épargne. Avez-vous bien exalté son âme ?
J'ai peur que vos corps ne meurent de faim à Berlin.
Je ne sais comment vous envoyer l'Almanach 4 de Priam et d'Hector, que votre Troyen m'a envoyé pour vous. Quand votre guerroyant philosophe daigne m'écrire par Michelet, je fourre tous les paquets possibles dans le mien ; mais il m'écrit par d'autres voies lorsqu'il me fait cet honneur. Je ne peux, en conscience, vous envoyer par la poste un Almanach qui vous coûterait plusieurs florins d'empire ; je ménage votre bourse par le temps qui court. La France est ruinée comme la Prusse. Voilà à quoi se réduisent les beaux exploits du meilleur des mondes possibles. Ajoutez-y quelques centaines de mille pauvres diables de monades au diable d'enfer. »

1 Formey, qui a imprimé cette lettre dans ses Souvenirs, tome 1er, page 303, n'en donne pas la date; mais il dit qu'elle accompagnait une lettre de Grosley du 20 février 1760. (Beuchot)

Formey, en écrivant à Algarotti en mars 1760 , cite cette lettre, reçue deux jours auparavant, d'où la date proposée . Formey explique : « Un autre envoi [voir lettre du 6 janvier 1760 à Formey : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/12/pour-moi-je-ne-mourrai-point-entre-deux-capucins.html] de M. Grosley, avec une lettre du 20 février, me valut encore une apostille de Voltaire . » Il confirme le 20 avril 1760 que la lettre du 20 février lui avait été expédiée par V* ; voir Algarotti, XVI, 324-325 .

2 Grosley, Champenois (voir page 378 ,http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f381.image.r=9%20septembre.langFR

), pouvait être appelé concitoyen ou compatriote de Formey, dont la famille était originaire de Vitry en Champagne.

3 L '« enduit de poix résine » est L’Éloge de M. de Maupertuis, lu dans l'assemblée publique du 24 janvier 1760 . V* ne conserva ni cet ouvrage ni aucune des nombreuses publications de Formey . Voir : http://data.bnf.fr/12025873/johann_heinrich_samuel_formey/

4 Le volume des Éphémérides troyennes pour 1759, in-12 ; publication annuelle d'intérêt historique et archéologique . Alphonse Roserot :« Les Éphémérides Troyennes, publication anonyme de notre compatriote Grosley, constituent le plus ancien almanach historique de la ville de Troyes. Imprimées dans cette ville, d'abord par la veuve de Louis-Gabriel Michelin, de 1757 à 1760, puis par Michel Gobelet, de 1761 à 1768, elles forment une collection de douze volumes petit in-12 1. Ces volumes ne sont pas très communs; les premières années sont même très rares, surtout les deux premières. On y trouve des notices historiques, biographiques, statistiques et la description des principaux monuments et œuvres d'art de la ville de Troyes et des environs. »

 

 

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