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12/04/2016

je suis accablé de tant de riens, si surchargé de billevesées, et si faible que vous me pardonnerez

... Et pourtant, ce cher Voltaire n'avait pas encore à se plaindre des riens radiophoniques, télévisuels, internet et presse people . Il n'avait pas sous les yeux les inepties twittées ou fesses-de-bouquées, heureusement . Je ne les ai pas non plus , jouissant encore de ma liberté de lecture et d'un soupçon de jugeotte adjointes au mode d'emploi de la télécommande .

 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

1er mai 1761

Permettez mes anges que je fasse passer par vos mains cette lettre à Duclos ou plutôt à l'Académie en réponse de la proposition que notre secrétaire m'a faite de travailler à donner au public nos auteurs classiques . Il est vrai que j'ai un peu d'occupation, car excepté de fendre du bois, il n'y a sorte de métier que je ne fasse .

Cependant mettez-vous Oreste à l'ombre de vos ailes ?

Pardon encore une fois, mais je n'ai pu m'empêcher de donner beaucoup de temps à cette pièce du temps de François Ier . Ce sujet m'a tourné la tête . Vous dites que c'est à peu près ce que j'ai fait de plus mauvais en ce genre . Mme Denis soutient que c'est ce que j'ai fait de mieux .

Je vous demande pardon ; mais je donne la préférence cette fois-ci à Mme Denis .

Pour Mlle Corneille, elle n'est pas encore dans le secret . Nous lui apprenons toujours à lire, à écrire, à chiffrer, et dans un an nous lui ferons lire Le Cid . Elle n'a pas le nez tourné au tragique . M. de Chimène n'est pas non plus dans la confidence . Il fait jouer cette semaine son Don Carlos à Lyon, et est trop occupé de sa gloire pour qu'on lui confie des bagatelles .

Mes anges je suis accablé de tant de riens, si surchargé de billevesées, et si faible que vous me pardonnerez le laconisme de ma lettre .

N.b. pourtant que j'ai pris la liberté de vous adresser par M. Tronchin ma triste figure pour l'Académie qui la demande 1. N'allez pas faire le difficile comme sur la pièce d'Heurtaud . Ayez la bonté de souffrir cette enseigne à bière . Je la mets sous votre protection, et Heurtaud aussi qui brigue je crois une place d'Arlequin . »

 

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