13/04/2016
je n'aime pas ces fureurs étudiées, ces déclamations
... De même que Nuit debout me fait irrésistiblement penser au Nuit grav' des paquets de cigarette : mise en garde bidon, ça pique les yeux un moment, ça part en fumée, ça pollue, ça ne sert à rien .
Ou "comment se faire entendre dans le bordel ambiant !"
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI
4 mai [1761]
Les divins anges auront de l'Oreste tant qu'ils voudront . J'ai relu les fureurs, je n'aime pas ces fureurs étudiées, ces déclamations . Je ne les aime pas même dans Andromaque . Je ne sais ce qui m'est arrivé, mais je ne suis content ni de ce que je fais , ni de ce que je lis . Il y a surtout une consultation d'avocat pour Mlle Clairon qui est du style des charniers Saint-Innocent 1. J'ai pardonné à l’archidiacre, j'oublie Fréron, mais Omer me le paiera .
Les jésuites sont bien impudents d'oser dire que frère La Valette ne faisait pas le commerce, et qu'il ne vendait que les denrées du cru . Je connais un homme d'honneur, un brave corsaire qui l'a vu, déguisé en matelot , courir les colonies anglaises et hollandaises, et qui l'a accompagné dans un voyage à Amsterdam .
Je suis encore plus indigné de tout ce que je vois, que de tout ce que je lis . Je regrette fort le chevalier d'Aydie 2 car il était bien fâché contre le genre humain . Je crois que je n'aime que mes anges et Ferney .
M. le duc de Choiseul m'a écrit une fort jolie lettre 3, mais il est si grand seigneur que je n'ose l'aimer .
Le cardinal de Bernis est à Lyon . Je ne l'ai pas prié de venir dans mon joli séjour . Je ne suis pas arrangé encore, et il est cardinal .
Je vous demanderai encore grâce, de lire Le Droit du seigneur ou L’Écueil du sage . Je vous dis qu'il faut que vous ayez des âmes de bronze si vous n'en êtes pas contents . Il est vrai que c'est toute autre chose que ce que vous avez vu – mais songeons à Oreste . J'y travaille dans l'instant . »
1 Voir lettre du 22 avril 1761 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/04/01/m-damilaville-me-mande-qu-il-y-a-quelque-breche-a-votre-roto-5782839.html
2 Sur le chevalier d'Aydie, voir page 158 : https://books.google.fr/books?id=8YpJAAAAMAAJ&pg=PA158&lpg=PA158&dq=chevalier+d%27aydie+et+voltaire&source=bl&ots=irG7pl25Nu&sig=KPsXWmD07BjHS9JvRBL9vRipF7k&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiwrfzbiIrMAhVK6RQKHePbBl8Q6AEIHTAA#v=onepage&q=chevalier%20d%27aydie%20et%20voltaire&f=false
et lettre à Thieriot du 24 février 1733 : page 237 : et lettre du 25 décembre 1735 à Thieriot page 462-464 : https://books.google.fr/books?id=6Gk_AQAAMAAJ&pg=PA463&lpg=PA463&dq=chevalier+d%27aydie+et+voltaire&source=bl&ots=eMsCuguOce&sig=Src8vf6x2oDSJim3yYzWOhSC7YE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi4jKTLiYrMAhUC0xQKHa54AHQQ6AEIKjAD#v=onepage&q=chevalier%20d%27aydie%20et%20voltaire&f=false
et : http://mondomicile.centerblog.net/535-le-chevalier-aydie-...
3 Du 23 avril 1761 : « Je vous demande mille pardons, mon cher solitaire, d'avoir été si longtemps sasn vous écrire ; j'en suis d'autant ^plus fâché que mon silence forcé occasionne nécesssairement la rareté de vos lettres et que je vous assure que, dans la nombre de celles que je suis dans le cas d elire, les vôtres avaient la préférence [...] »
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