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18/01/2017

Aimez toujours les belles-lettres, je vous en conjure, c'est un plaisir de tous les temps, et per deos immortales , il n'y a de bon que le plaisir ; le reste est fumée

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Au point de croix, ça détend

 

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices 26 [janvier 1762]

Avez-vous Monseigneur daigné recommencer Héraclius 1, que j'eus l'honneur d'envoyer à Votre Éminence il y a un mois ? vous avez pu vous faire lire le commentaire en tenant la pièce, c'est un amusement . Dites-moi donc quand j'ai raison et quand j'ai tort, c'est encore un amusement .

En voici un autre . C'est mon œuvre des six jours qui est devenu un œuvre de six semaines . Vous verrez que j’ai profité des avis que vous avez bien voulu me donner . Il n'y a que ce poignard qu'on jette toujours au nez, mais je vous promets de vous le sacrifier . J’aime passionnément à consulter, et à qui puis-je mieux m'adresser qu'à vous ? Aimez toujours les belles-lettres, je vous en conjure, c'est un plaisir de tous les temps, et per deos immortales 2, il n'y a de bon que le plaisir ; le reste est fumée, vanitas vanitatum 3 et afflictio spiritus 4.

Quand vous aurez lu ma drogue, Votre Éminence veut-elle avoir la bonté de l'envoyer à M. le duc de Villars à Aix ? Il a vu naître l'enfant, il est juste qu'il le voie sevré, en attendant qu'il devienne adulte .

Je fus tout ébahi ces jours passés, quand le roi m'envoya la pancarte du rétablissement d'une pension que j'avais autrefois, avec une belle ordonnance . Cela est fort plaisant car il y aura des gens qui en seront fâchés . Ce ne sera pas vous Monseigneur qui daignez m'aimer un peu et à qui je suis bien tendrement attaché avec bien du respect .

V.

Je me flatte que votre santé est bonne, il n'en est pas de même de celle du roi de Prusse, ni même de la mienne . Je m'affaiblis beaucoup . »

1 Ou plutôt Rodogune ; voir les réponses de Bernis (Besterman D10299 et D10307) et la lettre du 30 janvier 1762 à Pinot Duclos : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-4-122811448.html

. C'est Duclos qui avait Héraclius . Voir aussi lettre V, à partir de la page 18 : http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1949_num_56_1_1869

2 De par les dieux immortels .

3 Vanité des vanités ; Ecclésiaste, I, 2 .

4 Tourment de l'esprit ; Ecclésiaste, II, 22 .

 

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