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21/01/2017

il espère que Dieu le conservera pour être le fléau des fanatiques et des barbares

... Qui donc ? Evidemment Donald Trump, lequel compte  plus certainement sur Wall Street que sur Dieu, si j'ai bien compris ses premières déclarations .

Quarante cinquième président US ! Et dire qu'il va falloir lui dérouler le tapis rouge, bloquer la circulation, déployer des forces spéciales pour sa sécurité, le nourrir , l'écouter, signer des accords (j'adore la fiction, et parfois la réalité dépasse la fiction), lui serrer la main, faire la bise à sa dame, faire comme si ... Nos candidats à la présidentielle devraient bien intégrer ça dans leurs programmes, et ce n'est qu'une des innombrables couleuvres qu'il (le président) devra avaler ; bon appétit !

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Le sauveur US king size mod. 45 (oui, comme le Colt )

 

 

«  A Nicolas-Claude Thieriot

26è janvier 1762, aux Délices

Le frère ermite embrasse tendrement les frères de Paris. Il a un peu de fièvre, mais il espère que Dieu le conservera pour être le fléau des fanatiques et des barbares. Ni lui ni M. Picardin ne sont contents de l’altération du texte du Droit du Seigneur ; et il espère que, quand il s’agira d’imprimer, le texte sacré sera rétabli dans toute sa pureté.

Je suis enthousiasmé du petit livre de l’inquisition ; jamais l’abbé Mords-les n’a mieux mordu, et la préface est un des meilleurs coups de dents qu’ait jamais donné Protagoras 1.

Je suis d’ailleurs très mécontent de frère Thieriot, dont les lettres sont toujours instructives, et qui écrit une fois en six mois. Ce frère aura pourtant, dans six mois, un ouvrage d’un de nos frères de la propagande qui pourra lui être utile 2, et faire prospérer la vigne du Seigneur.

Allons donc, paresseux, écrivez-moi donc comment on a reçu la réplique foudroyante de l’abbé de Chauvelin aux jésuites 3. Quelles nouvelles du tripot de la comédie ? quelle tragédie jouera-t-on ? quelles sottises fait-on ? envoyez-moi donc celles de Piron 4, puisque j’ai lu celles de Gresset 5

V.»

 1 Voltaire nous apprend ici que d’Alembert est auteur de la préface du Manuel des inquisiteurs, de Morellet.

2 C’est-à-dire que Voltaire donnera à Thieriot le produit d’un de ses ouvrages.

3 Réplique aux apologies des jésuites.

 

il est bien bavard, bien rhéteur, bien entortillé, et vous présente toujours sa pensée comme une tarte des quatre façons ; cependant il faut le commenter

... Et c'est là qu'on se dit que le métier de journaliste n'est pas rose tous les jours !

Mais qui est ce "il" ? 

Qui vous voudrez, selon vos accointances politiques ; chacun voyant midi à sa fenêtre, je vous laisse encadrer qui vous voulez (par opposition au proverbial : "celui-là, je ne peux pas l'encadrer !" ) .

Notre bienveillante télévision qui cherche à nous instruire a (encore ! ) diffusé un débat de candidats bavards à défaut d'être créatifs ...

 

... -Personne ne sortira de cette pièce avant que nous n'ayons pu répondre à ces deux questions:
 a) Qui a organisé cette réunion? b) Dans quel but ?

 http://emagicworkshop.blogspot.fr/2015/06/voutch-outch-ou...

 

 

« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville

26è janvier 1762, aux Délices

Je vous jure, mon cher marquis, que le Droit du Seigneur, qu’on intitule sottement l’Ecueil du Sage, est une pièce meilleure sur le papier qu’au théâtre de Paris ; car à ce théâtre on a retranché et mutilé les meilleures plaisanteries ; votre nation est légère et gaie, je l’avoue ; mais pour plaisante, elle ne l’est point du tout. Vous n’avez pas, depuis le Grondeur 1, un seul auteur qui ait su seulement faire parler un valet de comédie. Je conviens que l’intérêt et le pathétique ne gâtent rien ; mais sans comique point de salut. Une comédie où il n’y a rien de plaisant n’est qu’un sot monstre. J’aime cent fois mieux un opéra-comique que toutes vos fades pièces de La Chaussée. J’étranglerais mademoiselle Dufresne 2 pour avoir introduit ce misérable goût des tragédies bourgeoises, qui est le recours des auteurs sans génie. C’est à ce pitoyable goût qu’on doit le retranchement des plaisanteries du Droit du Seigneur. Je m’intéresse fort à cette pièce ; je sais qu’on me l’attribue, mais je vous jure qu’elle est d’un académicien de Dijon 3. Regardez-moi comme un malhonnête homme si je vous mens. Je vous prie, vous et vos amis, de le dire à tout le monde ; nous jouerons incessamment cette pièce sur un théâtre charmant, que vous devriez bien venir embellir de vos talents admirables.

On dit que mademoiselle Dubois n’a pas joué Atide en fille d’esprit, et que Brizard est à la glace : ce n’est pas ainsi que nous jouons la comédie chez nous. Comptez qu’à tout prendre, notre tripot vaut bien le vôtre. Mademoiselle Corneille joue Colette comme si elle était l’élève de mademoiselle Dangeville , c’est une laideron très jolie et très bonne enfant ; j’ai fait en elle la meilleure acquisition du monde; monsieur son oncle me fatigue un peu , il est bien bavard, bien rhéteur, bien entortillé, et vous présente toujours sa pensée comme une tarte des quatre façons ; cependant il faut le commenter ; vous êtes sans doute sur la liste ; ce sont les Cramer qui sont chargés des détails ; pour moi, je ne me mêle que d’être un très pesant commentateur, beaucoup moins pour le service de l’oncle que pour celui de la nièce. Entre nous vive Racine , malgré sa faiblesse. »

2 Mlle Quinault ou Dufresne la jeune .

3 V* ne ment pas , – ou presque pas, – il est effectivement membre de l'académie de Dijon .