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31/08/2023

elle assemblerait dans sa grand’salle, des idolâtres, des musulmans, des grecs, des latins, des luthériens, qui tous deviendraient ses enfants

... Marine Le Pen ? Elle n'est pas tsarine, impératrice, elle n'est que le cheffaillon d'un parti parmi d'autres avec quelques millions de sympatisants , des aigris ; elle joue sur la division, le sectarisme, et ça a dû lui faire mal au ventre de participer, comme bien d'autres, à la rencontre président- chefs de partis .

Cette "réunion" ne donnera pas d'"enfants" au président , on n'est pas dans le monde des Bisounours, les râleurs restent des râleurs , tant pis pour eux .

https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/08/31/rencontr...

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

29 janvier [1768] 1

Madame,

On dit qu’un vieillard, nommé Siméon, en voyant un petit enfant, s’écria dans sa joie : Je n’ai plus qu’à mourir puisque j’ai vu mon salutaire 2. Ce Siméon était prophète, il voyait de loin tout ce que ce petit Juif devait faire.

Moi qui ne suis ni juif, ni prophète, mais qui suis aussi vieux que Siméon, je n’aurais pas deviné en 1700 qu’un jour la raison, aussi inconnue au patriarche Nicou qu’au Sacré Collège, et aussi malvoulue 3 des papas et des archimandrites que des dominicains, viendrait à Moscou, à la voix d’une princesse née en Allemagne, et qu’elle assemblerait dans sa grand’salle, des idolâtres, des musulmans, des grecs, des latins, des luthériens, qui tous deviendraient ses enfants.

C’est ce triomphe de la raison qui est mon salutaire ; et en qualité d’être raisonnable, je mourrai sujet, dans mon cœur, de Votre Majesté impériale, bienfaitrice du genre humain.

Je suis retiré auprès de la petite ville de Genève, où il n’y a pas vingt mille habitants, et la discorde règne depuis quatre ans dans ce trou, dans le temps que Catherine seconde, qui est bien la première, réunit tous les esprits dans un empire plus vaste que l’Empire romain.

Je ne suis pas en tout de l’avis du respectable auteur de l’Ordre essentiel des sociétés 4 ; je vous avoue, madame, qu’en qualité de voisin de deux républiques, je ne crois point du tout que la puissance législatrice soit, de droit divin, copropriétaire de mes petites chaumières ; mais je crois fermement que, de droit humain, on doit vous admirer et vous aimer.

Feu l’abbé Bazin disait souvent qu’il craignait horriblement le froid, mais que s’il n’était pas si vieux, il irait s’établir au midi d’Astrakan, pour avoir le plaisir de vivre sous vos lois.

J’ai rencontré ces jours passés son neveu, qui pense de même. Le professeur en droit Bourdillon 5 est dans les mêmes sentiments ; ce pauvre Bourdillon s’est plaint à moi amèrement de ce qu’on l’avait trompé sur l’évêque de Cracovie . Je l’ai consolé en lui disant qu’il avait raison sur tout le reste, et que l’événement l’a bien justifié. Votre Majesté Impériale ne saurait croire à quel point ce pédant républicain vous est attaché, toute souveraine que vous êtes.

Je ramasse, madame, toutes les sottises sérieuses ou comiques de feu l’abbé Bazin et de son neveu, et même celles qu’on leur attribue ; il y en a qu’on n’oserait envoyer au pape, mais qu’on peut mettre hardiment dans la bibliothèque d’une impératrice philosophe. Ce recueil assez gros partira 6 dès qu’il sera relié.

L’empereur Justinien et le grand capitaine Bélisaire 7 ont été impitoyablement déclarés damnés par la Sorbonne. J’en ai été très affligé, car je m’intéressais beaucoup à leur salut. Je ne sais pas encore bien positivement si votre Église grecque est damnée aussi ; je m’en informerai, madame, car je vous suis encore plus attaché qu’à l’empereur Justinien. Je souhaite que vous viviez encore plus longtemps que lui.

Que Votre Majesté Impériale daigne agréer le profond respect, l’admiration, et l’attachement inviolable du vieux solitaire, moitié Français, moitié Suisse, cousin-germain du neveu de l’abbé Bazin. »

1 Le manuscrit est incomplet et daté du 19 ; on a donc suivi le texte de Kehl.

2 Évangile de Luc, II, 30: https://saintebible.com/luke/2-30.htm

3 Malvoulu, à qui on veut du mal, est un mot rare, employé pourtant par Saint-Simon et admis par l'Académie dans l'édition de son Dictionnaire de 1798 .

4 L’économiste Lemercier de la Rivière, que Catherine appela en consultation. (Georges Avenel)

Sur cet ouvrage, voir lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/j...

5 Le pseudo-Bourdillon, donc V* (voir lettre du 25 août 1767 à Vorontsov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/04/13/j... ) , dans son Essai historique sur les dissensions des églises de Pologne, a cité, vers la fin de l'ouvrage, l'évêque de Cracovie Kajetan Soltyk comme un évêque tolérant . L'évêque ayant été emprisonné entre-temps, il n'était plus question qu'il fût tolérant . Aussi V* corrigea-t-il son erreur dans les éditions suivantes de son ouvrage .

Voir Emmanuel Rostworowski : « Voltaire et la Pologne », Studies […] 1968, LXII, 116, note.

6 Il devait partir le 15 mars 1768 ; voir lettre du 15 novembre 1768 à Catherine II : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-35511192.html

7 Le Bélisaire , de Marmontel.

30/08/2023

Le vieux solitaire

...Le cerf Vincent n'est plus l'hôte de la forêt de Chaux : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche...

Souhaitons en voir d'autres d'aussi beaux encore .

 

 

« A George Keate 1

Le vieux solitaire malade fait bien ses compliments à monsieur Keate .

28è janvier 1768. »

il fera du bien aux âmes dévotes et indévotes

... Quoi donc ? le port de l'abaya, bien sûr !

Les dévotes pourront se permettre, vieilles championnes de l'hypocrisie, et jeunes  frimeuses, toutes les fantaisies de lingerie , bien camouflées, toute honte bue, et secrètement heureuses  de servir Allah et contenter Mohammed .

Les indévotes pourront narguer les dévotes, continuer à se fringuer à leurs goûts, au besoin comme l'as de pique, clairement, sans fausse pudeur , en toute liberté sans la condamnation imbécile des sales barbus et des respectueuses traditionalistes bornées .

Que nos ministres cessent de perdre du temps -et le nôtre-  sur la signification du port de cette tenue alors qu'aucune règle islamique n'y oblige ; c'est juste un choix de quelques pisseuses qui veulent se faire remarquer, crise de l'adolescence oblige, et inculture crasse . Ces pimbèches ne renonceront pas à leurs Iphones et selfies pourtant condamnables , incultes Tartufes vous dis-je .

 

 

« A Henri Rieu

27 février [janvier] 1768 1

Mon cher corsaire, voici le saint temps de Pâques ; il est bon que Pellet imprime le sermon que je vous envoie . Je le crois très édifiant et je m’imagine qu'il fera du bien aux âmes dévotes et indévotes . Je vous prie, mon cher ami, qu'on ne perde pas un moment . Je vous embrasse du milieu de mes neiges . »

1 Moland : lettre 10323 . La date est fixée par l'allusion à Pellet et à un sermon – qui ne peut être le Sermon du rabbin Akib, 1762 ; en 1762 V* n'était pas en relation avec Pellet et Rieu ; voir la lettre du 22 janvier 1768 à Marmontel ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/27/pourquoi-me-donner-ce-qui-est-d-un-autre-n-ai-je-pas-assez-d-6458411.html ) et surtout celle du 11 février 1768 à Moultou où il est question du Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an 1768 . Néanmoins, il est possible que le mois de février soit le bon, d'autant plus que Pâques tombe le 3 avril en 1768 . peut-on dire, en janvier « voici le saint temps de Pâques » ?

29/08/2023

il importe beaucoup que les juges ne s'accoutument pas à se jouer de la vie des hommes

... Qu'en dites-vous Me Dupont-Moretti ?

 

« A Etienne-Noël Damilaville

27 janvier 1768 1

Mon cher ami, il y a deux points importants dans votre lettre du 18, celui de M. le duc de Choiseul et celui de M. d'Ormesson. Je pris liberté d'écrire [à] M. le duc de Choiseul, il y a plus de deux mois, à la fin d'une lettre de six pages , ces propres paroles « J'aurais encore la témérité de supplier de recommander un mémoire d'un de mes amis intimes à monsieur le contrôleur général, si je ne craignais que la dernière aventure de monsieur le chancelier ne vous eût dégoûté. Mais, si vous m'en donnez la permission, j'aurai l'honneur de vous envoyer le mémoire ; c'est pour une chose très juste, et il ne s'agit que de lui faire tenir sa promesse. » M. le duc de Choiseul ne m'a point fait de réponse à cet article.

Quant à M. d'Ormesson, puisque vous m'apprenez qu'il est le fils de celui que j'avais connu autrefois, je lui écris une lettre qui ne peut faire aucun mal, et qui peut faire quelque bien. En voici la copie 2.

A l'égard des nouveautés de Hollande, que M. Brossier 3 peut vous faire tenir pour votre petite bibliothèque, il m'a dit qu'il ne pouvait vous les envoyer dans les circonstances présentes qu'autant qu'il serait sûr que vous les recevriez : il craint qu'il n'y en ait quelques-unes de suspectes, et qu'elles ne vous causent quelques chagrins. Comme j'ignore absolument de quoi il s'agit, je ne puis vous en dire davantage.

Notre peine, mon cher ami, ne sera pas perdue, si M. Chardon rapporte enfin l'affaire de Sirven. Que ce soit en janvier ou en février, il n'importe ; mais il importe beaucoup que les juges ne s'accoutument pas à se jouer de la vie des hommes.

On dit qu'il y a en Hollande une relation du procès et de la mort du chevalier de La Barre, avec le précis de toutes les pièces adressées au marquis Beccaria 4. On prétend qu'elle est faite par un avocat au Conseil ; mais on attribue souvent de pareilles pièces à des gens qui n'y ont pas la moindre part. Cela est horrible. Les gens de lettres se trahissent tous les uns les autres par légèreté. Dès qu'il paraît un ouvrage, ils crient tous :C'est de lui! c'est de lui! Ils devraient crier au contraire Ce n'est pas de lui, ce n'est pas de lui! Les gens de lettres, mon cher ami, se font plus de mal que ne leur en font les fanatiques. Je passe ma vie à pleurer sur eux.

Adieu! Consolons-nous l'un l'autre de loin, puisque nous ne pouvons nous consoler de près.

M. Brossier enverra incessamment ce que vous demandez 5.

Voici une lettre d'une fille de Sirven pour son père »

1Une copie du XIXè siècle a été faite d'après édition C. L. suivie ici .

2 Cette lettre manque et sa copie aussi .

3 Sans doute Boursier .

5A propos de cette phrase, Beuchot qui reproduit la première édition, prétend qu'il avait en main une copie contemporaine avec la signature « Ecrlinf », accompagnée d'une note : « Comme le patriarche s'était accoutumé à signer toutes ses lettres par abréviature Ecrlinf, les commis de la poste, occupés à lire les lettres des honnêtes gens pour leur instruction et pour celle du gouvernement, s’étaient imaginé pendant longtemps que ces lettres étaient d'un M. Ecrlinf demeurant en Suisse ». Tout ceci serait peut-être plausible si toutes les lettres de V* étaient signées « Ecrlinf », ce qui est loin d'être le cas . En outre les commis en question n'étaient nullement aussi stupides que le prétend la note . Ils n'avaient , depuis longtemps, aucun mal à identifier et à déchiffrer les lettres de V*.

c'est une tyrannie contre laquelle je ne peux avoir qu'une indignation stérile

... C'est en gros ce que diront les chefs.fes des partis d'opposition s'ils ont un tantinet de réflexion, car stériles ils/elles sont et ont une fâcheuse tendance à jouer les Calimero bornés . Advienne que pourra après la rencontre avec le président : https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/inv...

 

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

Avocat à Genève

27è janvier 1768 à Ferney 1

Monsieur,

La règle est, si je ne me trompe, en Angleterre, qu'on est payé sans difficulté des fonds mis en banque par un testateur, sur l'exhibition légale du testament . Ainsi supposé que l’héritier ait en main le testament dont il s'agit, il n'a nul besoin de s'adresser à Brandebourg .

Si au contraire on a refusé de délivrer le testament à Berlin, et si le testateur a des héritiers dans cette ville, il n'est pas douteux qu'ils n'aient la préférence.

S'il n'y a point d'héritier à Berlin c'est le roi qui hérite ; le procès alors est entre l'héritier français et le roi prussien ; or ce roi est accoutumé à gagner ses procès contre tous les Français . Tout ce que je pourrais tenter c'est d'obtenir qu'il partageât avec l'homme pour lequel vous vous intéressez . En ce cas, il faudrait que vous eussiez la bonté de m'envoyer un mémoire bien détaillé, que je prendrais la liberté de lui recommander .

Quant à Mlle Lucadou 2, c'est une tyrannie contre laquelle je ne peux avoir qu'une indignation stérile . M. le duc de Choiseul paraît très las de ne pouvoir rien obtenir de M. de Saint-Florentin .

Vous connaissez, monsieur, mes sincères et respectueux sentiments pour vous.

V. »

1 Végobre a noté sur la manuscrit : « Reç[u] le d[it] jour / Rép[ondu] le 29 d[udit]. »

nous ne demandons point d'éclat, nous ne voulons que justice

... Ainsi aurait pu s'exprimer Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères à propos de l'aide à apporter à l'Ukraine :

https://www.leparisien.fr/international/direct-guerre-en-ukraine-la-russie-dit-avoir-dejoue-de-nouvelles-attaques-de-drones-ukrainiens-29-08-2023-WUKFBT4KWFCCNPXT4W3JJMHWC4.php

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

23è janvier 1768

Mon cher ange, c'est une grande consolation pour moi que vous ayez été content de M. Dupuits. Il me paraît qu'il vaut mieux que le Dupuis de Des Ronais 1. Je souhaite à M. le duc de Choiseul que tous les officiers qu'il emploie soient aussi sages et aussi attachés à leur devoir. Je l'attends avec impatience, dans l'espérance qu'il nous parlera longtemps de vous.

Que je vous remercie de vos bontés pour Sirven ! Il faut être aussi opiniâtre que je le suis, pour avoir poursuivi cette affaire pendant cinq ans entiers, sans jamais me décourager. Vous venez bien à propos à mon secours. Je sais bien que cette petite pièce n'aura pas l'éclat de la tragédie des Calas mais nous ne demandons point d'éclat, nous ne voulons que justice.

Votre citation du chien qui mange comme un autre du dîner qu'il voulait défendre est bien bonne; mais je vous supplie de croire par amitié, et faire croire aux autres par raison et par l'intérêt de la cause commune, que je n'ai point été le cuisinier qui a fait ce dîner 2. On ne peut servir dans l'Europe un plat de cette espèce qu'on ne dise qu'il est de ma façon. Les uns prétendent que cette nouvelle cuisine est excellente, qu'elle peut donner la santé, et surtout guérir des vapeurs. Ceux qui tiennent pour l'ancienne cuisine disent que les nouveaux Martialo 3 sont des empoisonneurs. Quoi qu'il en soit, je voudrais bien ne point passer pour un traiteur public. Il doit être constant que ce petit morceau de haut goût est de feu Saint-Hyacinthe. La description du repas est de 1728. Le nom de Saint-Hyacinthe y est; comment peut-on, après cela, me l'attribuer? quelle fureur de mettre mon nom à la place d'un autre! Les gens qui aiment ces ragoûts-là devraient bien épargner ma modestie.

Sérieusement, vous me feriez le plus sensible plaisir d'engager M. Suard à ne point mettre cette misère sur mon compte. C'est une action d'honnêteté et de charité de ne point accuser son prochain quand il est encore en vie, et de charger les morts à qui on ne fait nul mal. En un mot, mon cher ange, je n'ai point fait et je n'aurai jamais fait les choses dont la calomnie m'accuse.

Les envieux mourront, mais non jamais l'envie 4. Ayez la bonté , je vous prie , de parler à M. Suard s'il vient chez vous 5.

Puis-je espérer que mon cher Damilaville aura le poste qui lui est si bien dû ? Il est juste qu'il soit curé après avoir été vingt ans vicaire.

J'ai une autre grâce à vous demander; c'est pour ma Catherine. Il faut rétablir sa réputation à Paris chez les honnêtes gens. J'ai de fortes raisons de croire que MM. les ducs de Praslin et de Choiseul ne la regardent pas comme la dame du monde la plus scrupuleuse ; cependant je sais, autant qu'on peut savoir, qu'elle n'a nulle part à la mort de son ivrogne de mari : un grand diable d'officier aux gardes Préobazinsky, en le prenant prisonnier, lui donna un horrible coup de poing qui lui fit vomir du sang; il crut se guérir en buvant continuellement du punch dans sa prison, et il mourut dans ce bel exercice 6. C'était d'ailleurs le plus grand fou qui ait jamais occupé un trône. L'empereur Venceslas n'approchait pas de lui.

A l'égard du meurtre du prince Yvan, il est clair que ma Catherine Catherine n'y a nulle part. On lui a bien de l'obligation d'avoir eu le courage de détrôner son mari, car elle règne avec sagesse et avec gloire; et nous devons bénir une tête couronnée qui fait régner la tolérance universelle dans cent trente-cinq degrés de longitude. Vous n'en avez, vous autres, qu'environ huit ou neuf, et vous êtes encore intolérants. Dites donc beaucoup de bien de Catherine, je vous en prie, et faites-lui une bonne réputation dans Paris.

Je voudrais bien savoir comment Mme d'Argental s'est trouvée de ces grands froids . Je suis étonné d'y avoir résisté. Conservez votre santé, mon divin ange je vous adore de plus en plus.

V. »

 

1 Allusion au Dupuis de la pièce Dupuis et Des Ronais, de Charles Collé, 1759 : https://books.google.fr/books?id=lks6AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=dupuis&f=false

Ce Dupuis n'est qu’une pâle copie du véritable Dupuis de Robert Challe ; le « vieux Dupuis » et surtout du neveu de celui-ci, « Dupuis le libertin », auquel on se demande si V* ne songe pas aussi ; voir les Illustres françaises, respectivement Histoire de M. des Ronais et de Mlle Dupuis, et Histoire de Dupuis et de Mme de Londé.Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Illustres_Fran%C3%A7aises

2 Le Dîner du comte de Boulainvilliers .

3 François Massialot , auteur d'un célèbre raté de cuisine, Le Cuisinier royal et bourgeois, 1691,cuisinier que Voltaire a nommé dans le vers 37 du Mondain : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Mondain

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108571q/f10.item

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Massialot

5 Cette phrase biffée sur la copie Beaumarchais manque dans toutes les éditions.

6 V* remarque dans les Notebooks (II, 335), à la date du 19 janvier 1766 : « Le comte Rewusky m'a assuré que Pierre III n'est mort que pour avoir bu continuellement du punch dans sa prison. » Au reste tout ce paragraphe est un des meilleurs exemples de l'admiration portée par V* à Catherine et par-delà à la Russie .

28/08/2023

Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison

... Mais Vladimir Poutine, dégonflé qui se retranche bien à l'abri, tu ne finiras pas doucettement ta détestable vie dans une de tes datchas, attends-toi à une chasse sans fin . Tu es passé maître dans le rôle de capo mafioso, assassin par procuration, ton tour viendra d'être du coté de la gueule du canon , toi et tes soutiens .

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Ferney 22è janvier 1768

En réfutation, monseigneur, de la lettre dont vous m'honorez, du 15 de janvier, voici comme j'argumente. Quiconque vous a dit que j'avais soupçonné ce Gallien d'être le fils du plus aimable grand seigneur de l'Europe est un enfant de Satan. Il se peut que ce malheureux l'ait fait entendre à Genève, pour se donner du crédit dans le monde et auprès des marchands; mais, comme j'ai eu chez moi deux de ses frères, dont l'un est soldat, et dont l'autre a été mousse, il est bien impossible qu'il me soit venu dans la tête qu'un pareil polisson fût d'un sang respectable. C'est encore une autre calomnie de dire que Mme Denis et moi nous ayons mangé avec lui. Mme Denis vous demande justice. Il n'a jamais eu à Ferney d'autre table que celle du maître d'hôtel et des copistes, comme vous me l'aviez ordonné. On lui fournissait abondamment tout ce qu'il demandait; mais on ne lui laissait prendre aucun essor dans la maison, et on se conformait en tout aux règles que vous aviez prescrites. Ses fréquentes absences, qu'on lui reprochait, ne pouvaient être prévenues. On ne pouvait mettre un garde à la porte de sa chambre.

Dès que je sus qu'il prenait à crédit chez les marchands de Genève, je fis écrire des lettres circulaires par lesquelles on les avertissait de ne rien fournir que sur mes billets.

Dès que M. Hennin, résident à Genève, en eut fait son secrétaire, il le fit manger à sa table, selon son usage, usage qui n'est point établi chez moi. Alors Gallien vint en visite à Ferney, il mangea avec la compagnie; mais ni Mme Denis ni moi ne nous mîmes à table, nous mangeâmes dans ma chambre . Voilà l'exacte vérité.

C'est principalement chez M. Hennin qu'il a acheté des montres ornées de carats 1, et des bijoux. Le marchand dont je vous ai envoyé le mémoire ne lui a fourni que le nécessaire. Ne craignez point d'ailleurs qu'il soit jamais voleur de grand chemin. Il n'aura jamais le courage d'entreprendre ce métier, qu'il trouve si noble. Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison. Il partit de Genève le lendemain que le résident l'eut chassé, et dit qu'il allait à Berne ordonner aux troupes de venir investir la ville. Le fond de son caractère est la folie. En voilà trop sur ce malheureux objet de vos bontés et de ma patience. Je dois, à votre exemple, l'oublier pour jamais.

J'ai pris la liberté de vous consulter sur les calomnies d'un autre misérable 2 de cette espèce, qui, dans ses mémoires, a insulté indignement les noms de Guise et de Richelieu en plus d'un endroit. Le monde fourmille de ces polissons qui, nés pour être domestiques, s'érigent en juges des rois et des généraux d'armée, dès qu'ils savent lire et écrire.

Les deux partis de Genève prennent des mesures d'accommodement toutes différentes de l'arrêt des médiateurs. Ce n'était pas la peine de faire venir un ambassadeur de France chez eux, et d'importuner le roi une année entière. Voilà bien du bruit pour peu de chose, mais cela n'est pas rare.

Agréez, monseigneur, mon tendre et profond respect.

V. »

1 De petits diamants d'un carat .

2 La Beaumelle, l'un des nombreux « misérables » ennemis de V* . Voir lettre du 18 janvier 1768 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/26/je-compte-pour-rien-ceux-qui-n-ont-fait-que-vivre-et-vieillir-et-dont-l-his.html