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02/05/2024

Le maraud a quelquefois le bec retors et la griffe tranchante ; mais aussi on n’a jamais débité des mensonges avec une impudence aussi effrontée

... Voltaire semble bien avoir connu Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour , pour ne citer que ces deux malfaisants , en adjoignant le mou Jordan Bardella dit "le dégonflé" et la harpie Marine Le Pen .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet

19 octobre 1768

Il faut amuser ses anges tant qu’on peut, c’est mon avis. Sur ce principe, j’ai l’honneur de leur envoyer ce petit chiffon 1 qui m’est tombé par hasard entre les mains.

Mais de quoi s’est avisé M. Jacob Tronchin de dire à M. Damilaville que j’avais fait une tragédie ? Certainement je ne lui en ai jamais fait la confidence, non plus qu’au duc et au marquis Cramer. Si vous voyez Jacob, je vous prie de laver la tête à Jacob. L’idée seule que je peux faire une tragédie suffirait pour tout gâter. Je vais, de mon côté, laver la tête à Jacob 2.

Mais pourquoi n’avez-vous pas conservé une copie des Guèbres ? Je suis si indulgent, si tolérant, que je crois que ces Guèbres pourraient être joués ; mais la volonté de Dieu soit faite !

Je pense 3  qu’il était nécessaire que j’écrivisse au président sur le beau portrait qu’on a fait de lui : on disait trop que j’étais le peintre.

On a imprimé cet ouvrage sous le nom d’un marquis de Bélestat, qui demeure dans ses terres en Languedoc . Mais enfin celui qui l’a fait imprimer m’a avoué qu’il était de La Beaumelle : je m’en étais bien douté. Le maraud a quelquefois le bec retors et la griffe tranchante ; mais aussi on n’a jamais débité des mensonges avec une impudence aussi effrontée. Le président sera sans doute bien aise que ces traits soient partis d’un homme décrié.

Comment pourrai-je vous envoyer le Siècle de Louis XIV et le précis du suivant 4, poussé jusqu’à l’expulsion des révérends pères jésuites ? Mon culte de dulie ne finira qu’avec moi. »

3 Voir la lettre du13 septembre 1768 à Hénault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/26/m-6491423.html

4 L’édition de 1768 du Siècle de Louis XIV.

La division est déjà, dit-on, parmi ces insulaires, qui préfèrent leur pauvreté et leur anarchie à un gouvernement juste et modéré qui les enrichirait

...Telle fut la Corse connue de Voltaire : "Je ne connais que des boucs et des chèvres qui voulussent s’y établir." Outre les bergers correspondants j'y ajouterai quelques vedettes-people tant du monde artistique que politique , pour mémoire , à savoir : https://mymusic-pro.com/1511-star-en-corse-2023/

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« A François-Gabriel Le Fournier, chevalier de Wargemont 1

À Ferney, 18è octobre 1768

Je vous remercie, monsieur, des détails que vous avez eu la bonté de me donner 2. J’y ai été d’autant plus sensible que tout ce qui concerne cette gloire m’est confirmé de tous côtés. Vous vous êtes conduit avec autant de sagesse que de valeur. Si tout le monde suit votre exemple, on sera bientôt le maître absolu de la Corse. La division est déjà, dit-on, parmi ces insulaires, qui préfèrent leur pauvreté et leur anarchie à un gouvernement juste et modéré qui les enrichirait.

Vous voyez sans doute souvent M. le marquis de Chauvelin 3. Je respecte trop ses occupations pour lui écrire ; mais je vous supplie d’avoir la bonté de lui dire que je m’intéresse à son succès plus qu’à celui d’une pièce de théâtre. Mon avis est que les Corses viennent lui parler, et ils seront bientôt soumis. J’aimerais mieux ; qu’il réussit en les persuadant qu’en les tuant : car, après tout, si on les égorge tous tant qu’ils sont, qui diable voudra habiter l’île ? Je ne connais que des boucs et des chèvres qui voulussent s’y établir.

J’ai un bon ami parmi ceux qui s’exposent tous les jours à être canardés par les Corses, c’est le major du régiment d’Eptingen, homme de beaucoup d’esprit et excellent officier. Mais de tous ceux qui font cette rude campagne, celui à qui je suis le plus dévoué, et qui a pour moi le plus de bonté, c’est vous sans contredit.

J’ai l’honneur d’être, avec les plus respectueux sentiments, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

2 Sur la Corse, où était le comte.

3 Également en Corse.