Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/06/2017

Des deniers comptant sont les premiers des arbitres

... Et toutes les manifestations syndicales en sont une preuve plus qu'évidente .

 

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

16 juillet [1762] 1

J'ai reçu, mon respectable magistrat, le mémoire que vous avez bien voulu me confier . Je ne veux pas douter que vos arbitres ne fassent rendre ce qui est dû à un père et à un bienfaiteur . Il me paraît qu’entre un père et un fils summum jus, summa injuria 2.

Vous avez pris tous deux le parti de la conciliation . Je serais bien étonné si cette affaire ne finissait pas par une commission de monsieur votre fils à vos volontés et par une transaction amiable entre vous et lui .

Il me paraît que la restitution des fruits de l'année 1761, le prix de la coupe des bois vous appartiennent . J'ignore si monsieur votre fils n'a rien à redemander de ses biens maternels . Votre mémoire n’éclaircit pas cette difficulté, et sans doute, vous ne laisserez pas subsister cette source de procès, qui pourraient un jour troubler votre famille . Les autres objets de discussion sont peu de chose, et doivent être abandonnés à votre générosité et à la résignation noble et respectueuse de monsieur votre fils .

Je me flatte que votre arrangement sera bientôt fait , puisqu'il est entre les mains des arbitres les plus éclairés et les plus intègres .

Je prévois bien que monsieur votre fils n'ayant pas d'argent comptant à vous donner, vous souffrirez des délais . Que ne puis-je venir à présent avec l'argent à la main entre le père et le fils ! Des deniers comptant sont les premiers des arbitres . Peut-être serai-je assez heureux, au mois de septembre, pour venir vous offrir mes services . Je n'en désespère pas ; ce serait pour moi le comble du bonheur de pouvoir vous prouver alors, dans les derniers jours de ma vie, combien je vous respecte et je vous aime .

Vos médailles sont très joliment gravées, les légendes simples et nobles, l'institution utile et digne de vous . Je vous remercie avec tendresse de ce monument de votre cœur et de votre esprit .

Je me flatte que vous avez toujours auprès de vous Mme la marquise de Paulmy . Elle doit vous donner autant de consolation que vous avez éprouvé de chagrin . Je partage l'un et l'autre du fond de mon cœur . Comptez, je vous en conjure, sur mon respect, sur mon zèle, sur une amitié inviolable .

V. »

1 Le manuscrit olographe est passé à la vente Graux à Paris , 11 décembre 1958 .

2 Comble du droit, comble de l'injustice .

 

Les commentaires sont fermés.