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16/03/2019

Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois

... Les guerres de religions se suivent et se ressemblent quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse ; le fanatique qui a frappé en Nouvelle-Zélande hier est d'une espèce qui, elle,  n'est pas en voie de disparition, hélas . A quand la tolérance et la raison ?

https://www.lci.fr/international/en-direct-attentat-de-ch...

 

 

« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel 1

Au château de Ferney

le 24 février 1764 2

Monseigneur,

L’aveugle remercie Votre Altesse Sérénissime pour les roués 3 et autres martyrs ; votre bonne œuvre pourra être récompensée dans le ciel, mais elle n’y sera pas plus louée qu’elle l’est sur la terre On va juger incessamment le procès que la pauvre famille Calas intente à leurs juges. Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois. La raison a beau élever son trône parmi nous, le fanatisme dresse encore ses échafauds, et il faut bien du temps pour que la philosophie triomphe de ce monstre entièrement .

J’ai encore à remercier Votre Altesse Sérénissime d’avoir donné la préférence aux acteurs français sur les châtrés italiens. Je n’ai jamais pu m’accoutumer à voir les rôles de César et d’Alexandre fredonnés en fausset par un chapon. Vous avez bien raison de faire plus de cas de votre cœur et de votre esprit que de vos oreilles. Que n’ai-je de la santé et de la jeunesse , j’irais à Cassel, et n’irais pas plus loin.

Agréez le profond respect, etc.

Voltaire. »

2 V* répond à une lettre du 6 février 1764 dans laquelle Frédéric écrit : « J'ai reçu avec tout le plaisir imaginable votre lettre avec le Traité sur la Tolérance […] Le sort de cette pauvre famille des Calas m'a touché jusqu'au fond de l'âme […] J'ai eu soin de vous faire remettre par un marchand de Genève, un petit secours […] Que je serais charmé si je pouvais espérer de vous voir ici à ma cour ! […] J'ai vu représenter Olympie à Manheim qui m'a fait un plaisir infini, et en dernier lieu sur mon théâtre les comédiens français nous ont donné Sémiramis où Mme Baron et M. Plante que vous connaissez se sont surpassés . Je suis fort content de ma troupe, et je puis dire qu'il y a quatre sujets qui sont excellents, d'abord ces deux que je viens de vous nommer , et ensuite Mlle Evrard et Mme Verteuil . »

3Les roués ici ne font pas allusion à la pièce Le Triumvirat, mais aux Calas .

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