01/05/2020
assurément je vous remercie de tout mon cœur de l'amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions
... Mam'zelle Wagnière .
« A Claude-Germain Le Clerc de Montmercy
10 février 1765 1
Je vous remercie bien tard, mon cher confrère en Apollon, mais assurément je vous remercie de tout mon cœur de l'amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions . Il est vrai que j'ai peu d'obligation à M. Robinet . C'est un grand indiscret, sans doute, que ce M. Robinet qui publie ainsi les secrets des gens qu'il ne connait pas, et le tout pour vingt-cinq louis d'or ; en vérité, c'est trop payé . Encore s'il avait imprimé fidèlement mes secrets, il n'y aurait que demi-mal ; il ressemble aux honnêtes gens qui pendent les autres en effigie ; ils ne s'embarrassent pas que le portrait soit ressemblant . Les beaux vers que vous avez bien voulu faire pour moi me consolent ; vous faites mon apothéose quand d'autres me damnent . Ma santé et ma vue s’affaiblissent tous les jours . Je serais bien fâché de mourir sans avoir pu souper entre vous et M. Damilaville, à qui j'adresse ce petit billet pour vous . Je supprime toutes les cérémonies, le sentiment ne les admet pas.
V. »
1 La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue . Voir lettre du 12 décembre 1764 à Montmercy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/14/le-plus-dangereux-des-metiers-de-ce-monde-est-donc-celui-d-aimer-la-verite.html
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L'ouvrage paraît plutôt la production d'un politique oisif, que d'un ministre vieilli dans les grandes affaires
... 1er mai oblige, je ne travaille pas !
Quelle différence avec hier, ou demain ?
Aucune .
N'en concluez pas que le "politique oisif" est votre serviteur , ma flemme ne consistant aujourd'hui qu'à vous laisser le soin/travail de trouver le nom du "ministre vieilli" , je sais qu'on n'a que l'embarras du choix en France, de toute éternité .
Petit a parte : certains esprits supérieurs (c'est indéniable ! ) prônent un concert de casseroles pour remplacer les défilés ; je leur suggère de prendre Sarkozy comme chef d'orchestre .
Personnellement je préfère ceci : Cameron Carpenter : https://www.arte.tv/fr/videos/097203-000-A/cameron-carpen...
A cet âge, vieille tige, les clochettes sont tombées
« [A Valbéne ?]1
Le septuagénaire de Ferney doit monsieur, une réponse à votre lettre ingénieuse et pleine de raisons séduisantes 2 . Une fluxion sur les yeux et son âge ne lui permettent pas toujours de s'acquitter de ses devoirs aussi promptement qu'il le désirerait .
Si vous joignez à mes doutes sur le testament politique de Richelieu, 1° que le manuscrit de cet ouvrage n'a jamais été vu ni par ses héritiers, ni par les ministres qui lui succédèrent ; 2° qu'il fut mis sous presse trente ans après sa mort, sans avoir été connu auparavant ; 3° que le style est différent de celui des autres écrits du cardinal ; 4° que l'ouvrage fourmille d'idées et expressions peu convenables à un grand ministre qui parle à un grand roi ; 5° que l'éditeur ou le faussaire lui fait signer son nom d'une manière qu'il n'employa jamais ; 6° que cet éditeur ne dit ni de qui il tient le manuscrit, ni en quelles mains il avait été déposé , vous aurez quelques soupçons sur son authenticité .
L'ouvrage paraît plutôt la production d'un politique oisif, que d'un ministre vieilli dans les grandes affaires . En le relisant avec attention, vous finirez par penser comme moi sur un livre très médiocre, qu'on a voulu accréditer par un nom illustre .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, etc., etc .
Au château de Ferney, 10 février 1765 .»
1D'après l'édition L. M. C. [Louis Mayeul Chaudon] , « Réponse inédite de M. de Voltaire », Bulletin polymathique du Museum d'instruction publique de Bordeaux, nov. 1815, qui a servi de source à la copie manuscrite, et qui par conséquent, a été suivie . Cette lettre répond à une « Lettre à M. de Voltaire, sur les doutes touchant l’authenticité du testament du cardinal de Richelieu » publiée ibid, et suivie de la note suivante : « Cette lettre écrite à Voltaire par un gentilhomme d’Avignon fut composée par son ami M. l'abbé C..., auteur du Nouveau dictionnaire historique ». Le même Bulletin polymathique a publié dans son numéro précédent , d'octobre 1815 une lettre du même « gentilhomme » à Voltaire avec la réponse ; voir lettre du 11 novembre 1763 à Valbène : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/05/l... .
C'est pourquoi il a été préféré désigner Valbène comme destinataire plutôt que l'abbé Mayeul-Chaudon, comme le fait Besterman .
2 Voir note ci-dessus ; cette lettre est datée d’Avignon, le 10 décembre 1764 (Bester. D. 12235).
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