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10/09/2020

Faites beau bruit, vous et les frères

... de Charlie Hebdo !

Trop de silence tue : https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo...

Il faut persévérer contre l'infâme et non simplement l'oublier : https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo...

Où en est l'enquête sur les attentats de « Charlie Hebdo » et de l'Hyper  Cacher ?

Disparus mais vivifiants

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

20è mai 1765

Voici, mon cher frère, deux petits croquis de Donat Calas. J’aurais désiré qu’on l’eût fait un peu plus ressemblant, et qu’on n’eût pas sacrifié une chose si importante à l’idée de le représenter dans une attitude douloureuse qui défigure son joli visage. Si vous voulez vous servir de ce dessin, recommandez au peintre de faire Donat le plus joli qu’il pourra. Vous saurez d’ailleurs, mon cher frère, que vous avez carte blanche pour mettre votre frère au rang de ceux qui contribuent à la façon de cette estampe. Ce monument éternisera la plus horrible des injustices, la plus belle réparation, et la générosité de votre zèle vertueux.

Il semble que plus les philosophes font de bien, plus on s’efforce de les persécuter. On a saisi le ballot qui contenait le bel ouvrage de notre cher Archimède . L’autre aura le même sort . La Philosophie de l’Histoire, que tous les gens sensés trouvent très sage, ne sera pas épargnée. Tout est suspect de la part de ceux qui rendent à la nation de vrais services. Je crains bien de n’avoir jamais l’Encyclopédie . Mon âge, ma mauvaise santé, et la fureur des jansénistes, me priveront de la consolation de lire ce grand ouvrage. Ne pourrais-je pas, par votre crédit, obtenir qu’on m’en fît parvenir trois tomes ? je garderais religieusement le secret.

Si vous voyez le véritable prophète Élie, dites-lui, je vous en prie, que nous sommes réduits à faire signer dans Gex une procuration aux filles de Sirven, pour sommer le greffier du parlement toulousain de délivrer copie de l’arrêt qui confirme l’injuste sentence ; et si le greffier refuse, nous enverrons acte de son refus.

Je trouve que cette cause peut faire au moins autant d’honneur à l’éloquence de M. de Beaumont que la cause des Calas. Cette fureur épidémique, qui a persuadé tous les tribunaux d’une province que la loi des protestants est parricide, est un sujet digne d’un citoyen tel que lui. Quiconque arrache une branche du fanatisme fait une plaie à l’arbre dont il se sent jusque dans ses racines.

Rendons encore ce service à l’humanité dans l’affaire des Sirven, et demeurons inébranlables dans celle d’écr. l’inf.

Je pense que désormais il est à propos que vous m’écriviez à Lyon, sous l’enveloppe de  M. Camp, banquier ; la curiosité des méchants sera trompée. Dites à frère Archimède qu’il en fasse autant. Nous pourrons jouir de la consolation de nous ouvrir nos cœurs ; le mien est à vous jusqu’au dernier moment de ma languissante vie.

Ècr l'inf. 

N.B. – Soutenez constamment que l’abbé Bazin est le véritable auteur de la Philosophie de l’Histoire. Comment n’en pas croire son neveu ? quelle fureur de m’imputer jusqu’à l’ouvrage d’un théologien antiquaire ! persécutera-t-on toujours l’auteur de la chrétienne Zaïre ? Faites beau bruit, vous et les frères. »

 

 

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