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05/08/2015

les sottises qui règnent dans la plupart des têtes viennent encore plus de la faiblesse du cœur que de celle de l'esprit

... Mis en ligne le 14/11/2020 pour le 5/8/2015

 

"A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

à Angoulême

6è août 1760 aux Délices

près de Genève

Je crois , monsieur, avoir plus besoin de M. Tronchin, que le jeune homme dont vous me parlez ; ma santé s'affaiblit tous les jours, et c'est ce qui m'a privé de l'honneur de vous répondre plus tôt ; si vous venez dans nos quartiers, le triste état où je suis ne m'empêchera pas de sentir le bonheur de vous posséder ; j'ai peur que vous ne soyez bien mal logé dans la petite maison que j'occupe à un demi-quart de lieue de Genève ; mais on tâchera par toutes les attentions possibles de suppléer à ce qui nous manque .

Il parait, par les lettres dont vous m'honorez, que vous n'avez besoin du secours de personne pour mépriser les idées absurdes dont le monde est infatué ; les sottises qui règnent dans la plupart des têtes viennent encore plus de la faiblesse du cœur que de celle de l'esprit . Je serai enchanté de voir en vous une âme courageuse et éclairée ; pardonnez à un pauvre malade s'il donne si peu d'étendue aux sentiments que vous inspirez ; il espère se dédommager d'une si courte lettre par le bonheur de vous recevoir chez lui . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire."

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