21/04/2021
Je vous souhaite, [ ...] des jours aussi heureux qu'on peut en avoir quand on n'a plus de passions
... Le minimum syndical, en quelque sorte ! A ce stade, c'est juste de la survie .
« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand
à Saint-Joseph
à Paris
Ah ! Madame, madame, qu'avez-vous fait ? Vous laissez courir une lettre 1 qui me brouille avec les gens que j'aime, et qui m'aimaient . Peut-on trahir ainsi son confrère ? Car dans les temps de neige vous savez que je suis votre confrère en aveuglement, et votre maître en souffrance ; soyez donc ma disciple en discrétion . S'il fallait laisser courir des lettres, ce serait les vôtres qu'il faudrait publier ; elles sont écrites avec cette imagination naturelle et charmante qui dit toujours beaucoup sans prétendre à rien. Si j'avais de la vanité je la mettrais à les avoir reçues . Je suis persuadé que les copies qui courent des miennes ne sont pas fidèles ; je le dirai hautement . Vous savez que vous m'avez déjà mis dans la disgrâce de Montcrif 2, voulez-vous me brouiller avec toute l'Académie et la philosophie ? Je commence l'année par vous gronder ; j'espère, si je vis, ne la pas finir de même . Je vous souhaite, à M. le président Hénault et à vous, des jours aussi heureux qu'on peut en avoir quand on n'a plus de passions .
1er janvier 1766 à Ferney. »
1 Lettre du 6 novembre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/27/il-faut-bien-pourtant-que-les-francais-valent-quelque-chose-puisque-des-etr.html
V* lui demandait de la brûler .
2 Voir lettre du 27 janvier 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/04/on-n-est-occupe-que-des-enormes-sottises-qu-on-fait-de-tous-cotes-le-raison.html
et la réponse de Mme Du Deffand : page 283 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k206388r/f530.item.texteImage
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