Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/07/2021

Je me connais trop bien pour n’être pas modeste

... C'est dit ! et je reste cependant v.t.h.e.t.o.s .

Cela rend modeste de voyager. On voit quelle petite place on occupe dans le  monde. Gustave Flaubert. | Ma-Citation.com

Dédicace à tous ceux qui sont sur les routes pour ce premier gros départ en vacances

 

 

« A Jacques Lacombe

Au château de Ferney, par Genève, 29è mars 1766 1

Je vous ai plus d’une obligation, monsieur : celle de vos soins, celle de vos présents, et celle de votre préface 2, de laquelle vous me faites un peu rougir, mais dont je ne vous dois pas moins de reconnaissance. Je crois vous avoir déjà dit 3 qu’ayant quitté la profession des Patrus 4 pour celle des Estiennes, vous vous tireriez mieux d’affaire en imprimant vos ouvrages que ceux des autres. Je doute que le petit recueil que vous avez bien voulu faire de tout ce que j’ai dit sur la poésie ait un grand cours ; mais, du moins, ce recueil a le mérite d’être imprimé correctement, mérite qui manque absolument à tout ce qu’on a imprimé de moi.

Au reste, vous me feriez plaisir d’ôter, si vous le pouviez, le titre de Genève ; il semblerait que j’eusse moi-même présidé à cette édition, et que les éloges que vous daignez me donner dans la préface ne sont qu’un effet de mon amour-propre. Je me connais trop bien pour n’être pas modeste ; je ne suis pas moins sensible à toutes les marques d’amitié que vous me donnez ; que ne puis-je être à portée de vous témoigner l’estime, la reconnaissance et l’amitié, avec lesquelles j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1L'édition de Kehl amalgame des fragments de cette lettre et des lettres du 5 avril et du 25 juin 1766, datant le tout du 26 mai 1766 . On donne ici l'édition Cayrol .

2 Celle de Poétique de M . de Voltaire, ou Observations recueillies de ses ouvrages, concernant la versification française [etc.], 1766, ouvrage anonyme : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001100994982

4 Olivier Patru a été un avocat célèbre dont les Plaidoyers ont été publiés en 1670 et suiv. V* possède ses Œuvres diverses, 4è édition, Paris , 1732 : https://www.google.fr/books/edition/Plaidoyers_et_oeuvres_diverses_de/ujl1cKAk40YC?hl=fr&gbpv=1&pg=PP7&printsec=frontcover

Les commentaires sont fermés.