13/08/2024
j’irai au-devant de lui en chantant : hozanna filio Belzebuth
... Mais il y a tant de fils de Belzebuth que j'en deviendrai aphone avant d'en voir le dernier en chantant plutôt enfin leur disparition .
« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey, etc.
à Dijon
4è février 1769 à Ferney
Mon cher président, les marques de votre souvenir me sont toujours bien chères. Ne viendrai-je donc jamais vous en remercier à Dijon ? Ne verrai-je point cette Académie dont je vous regarde comme le fondateur 1? Il y a quinze ans que j’habite la campagne : il faudra bien qu’enfin j’aille vous embrasser à la ville, et que je vous remercie, vous et M. Legouz 2, de l’adoucissement qu’il a mis aux prétentions de votre confrère le président De Brosses, qui faisait tant de cas de mes meubles, et qui, par mégarde et sans y penser, avait mis dans son contrat que tout lui appartiendrait et qu’il dépouillerait mes héritiers 3.
Si mon cher Isaac 4 va au printemps en Provence, je suis sur la route ; j’irai au-devant de lui en chantant : hozanna filio Belzebuth !5
Adieu, mon cher président. Ne manquez pas surtout, je vous en prie, d’assurer M. Legouz de ma tendre reconnaissance ; ce sont des sentiments que je conserverai pour vous et pour lui toute ma vie.
V. »
1 C’est Hector-Bernard Pouffier qui a fondé l'académie de Dijon en 1740 ; mais Ruffey a pris une part importante à la réforme de 1759 qui lui a donné un nouveau départ . Voir Marcel Bouchard, L'Académie de Dijon et le premier discours de Rousseau, 1950, p. 16 et 21 : https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://excerpts.numilog.com/books/9782402632027.pdf&ved=2ahUKEwjGsY_fzO-HAxWX2gIHHakEMOwQFnoECBgQAQ&usg=AOvVaw07n8ZyLtLSK0Fg2Gbt4Zl4
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mie_des_sciences,_arts_et_belles-lettres_de_Dijon
2 Voir lettre du 24 août 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/07/28/il-est-bon-de-fixer-le-public-par-un-nom-de-peur-que-le-mien-5830890.html
3 Cette dernière phrase, depuis votre confrère, a été omise dans la première impression de cette lettre, qui fait partie des Lettres inédites publiées par C.-N. Girault, Dijon, 1819 in-8°. Elle a été restituée par M. Foisset.
4 Le marquis d’Argens.
5 Hosannah au fils de Belzebuth .D'après l'évangile de Matthieu, XXI, 9 : https://www.aelf.org/bible/Mt/21
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