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01/05/2025

Vous avez fait une manœuvre de grand politique, en ne vous trouvant point au rendez-vous

... Vladimir Poutine , aux obsèques papales, voila une absence plus remarquable qu'une présence, vous n'êtes pas venu grossir les rangs des quelques chefs de gouvernements et d'Etats réputés pour leurs exactions davantage que par leur charité chrétienne . Cependant je vois cette absence comme une marque de lâcheté, la trouille de se faire éviter comme un pestiféré ou de se faire trucider en territoire étranger . Vlad tu es de plus en plus comme l'horrible Vlad l'Empaleur , le Sanglant ; le pieu de bois se rapproche de ta poitrine ; méfiat !

 

 

« A Charles Bordes

30 octobre 1769

Si j’en avais cru mon cœur, je vous aurais remercié plus tôt, mon très cher confrère. Vous avez fait une manœuvre de grand politique, en ne vous trouvant point au rendez-vous. Je suis persuadé qu’on aurait fait valoir en vain les louanges prodiguées dans la pièce 1 aux pontifes, gens de bien et tolérants. Il y a des traits qui auraient déplu à l’architriclin 2, tout homme de bien et tolérant qu’il est.

M. de La Verpilière 3 ne risque certainement pas plus à faire représenter cette pièce que de me donner à souper à Lyon, si j’étais homme à souper ; mais je crois toujours qu’il est bon d’en différer la représentation jusqu’au départ du primat : alors soyez très sûr que je partirai, et que je viendrai vous voir mort ou vif. Si je meurs à Lyon, ses grands vicaires ne me refuseront pas la sépulture ; et, si je respire encore, ce sera pour vous ouvrir mon cœur, et pour voir, s’il se peut, les fruits de la raison éclore dans une ville plus occupée de manufactures que de philosophie.

Si vous avez ces fragments de Michon et de Michelle 4, qu’on vous a tant vantés, je vous demande en grâce de me les envoyer. Le titre m’en paraît un peu ridicule. On dit que c’est une satire contre trois conseillers au parlement. Je soupçonne un très grand seigneur d’en être l’auteur, mais je ne puis lui pardonner de n’avoir pas le courage de l’avouer ; ce procédé est infâme. J’ai bien de la peine à croire qu’une satire sur un tel sujet soit aussi bonne qu’on le dit. Ceux qui font courir leurs ouvrages sous le nom d’autrui sont réellement coupables du crime de faux : mais il s’agit de confronter les écritures. Tout ce que je puis vous dire, c’est que je ne connais ni Michon ni Michette, ni les trois conseillers au parlement dont il est question ; et que l’auteur, quel qu’il soit, est un malhonnête homme s’il m’impute cette rapsodie. Adieu, mon cher confrère ; je vous embrasse toujours avec le désir de vous voir. »

1 Les Guèbres.

4 C’était un poëme contre Michaut de Montaron de Monblin et Michel Lepelletier de Saint-Fargeau (voyez lettre de d'Alembert du 9 novembre 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7706 ) ; La Harpe en rapporte quelques vers dans sa Correspondance littéraire. On l’attribua à Voltaire, puis à Turgot, mais Condercet en était l’auteur. On trouve cette pièce dans la lettre de Condorcet à Turgot du dimanche de Pâques, avril 1770 ; voirles Œuvres de Condorcet, édition de 1847-49, tome Ier, page 165. On avait dit à Voltaire, et il croyait en effet, que Turgot en était l’auteur.

Voir note 3 de la lettre de d'Alembert du 15 octobre 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7688