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10/07/2025

Je me mets entièrement entre vos mains. Vous savez qu'il n'y a rien à risquer avec moi et combien je vous suis attaché

... On dirait bien du Bardella auprès de maîtresse Marine, en ces temps troublés judiciairement pour le RN qui, décidément, n'est pas doué pour agir honnêtement dès qu'il s'agit de gros sous : https://www.youtube.com/watch?v=-IFw26A-Res&ab_channe...

Ces gugusses ont du mal à digérer l'absence d'impunité . Et ça voudrait gérer une nation ! 

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu

M. de Voltaire a l'honneur d'envoyer à monsieur de Laleu un certificat de vie qui sera un des derniers . Il sera pénétré jusqu'à son dernier moment des bontés que monsieur de Laleu a eues pour lui, et il lui réitère les remerciements les plus sensibles . Mme Denis se joint à lui pour lui exprimer les mêmes sentiments .

Monsieur de Laleu est supplié de trouver bon :

1° Que les cent louis qu'il a prêtés à Mme Denis soient sur le compte de son oncle . Comme aussi les cinquante louis que monsieur de Laleu veut bien avancer ce mois-ci pour Mme Denis .

2° M. de Voltaire ayant donné à sa famille ce qui lui est dû par M. le maréchal de Richelieu et par la succession de Guise, il lui reste à peine de quoi fournir à la dépense de sa maison, jusqu’à ce qu'il soit pleinement arrangé avec M. le duc de Virtemberg . Mais ses rentes de Paris étant suffisantes pour remplir cet objet, il compte que n'ayant aucune dette il pourra subsister honorablement grâce aux bontés que Monsieur de Laleu veut bien avoir .

3° La seule dette qu'il ait à Paris est une somme de 338 livres . Il est obligé d'envoyer à Paris une lettre de change de pareille somme, que lui présentera le sieur Faÿ ; il espère que monsieur de Laleu aura la bonté de la faire payer .

4° L'honoraire qu'on doit à monsieur de Laleu ne pourra jamais péricliter, puisqu'il y aura toujours, en quelque temps qu'il meure six mois à recevoir, et que ses rentes de Paris se montent à plus de cinquante mille livres, et qu'il n'a pas un sou de dettes .

5° Il est difficile, avec la dépense qu'il est obligé de faire à Ferney, qu'il puisse actuellement donner à Mme Denis sa nièce autant qu'il le voudrait . Elle a laissé à Paris quelques dettes . Il revenait à M. de Voltaire vingt-sept mille livres pour le compte que monsieur de Laleu eut la bonté d'envoyer . On ne croit pas que sur ces vingt-sept mille livres M . de Voltaire et Mme Denis en aient pris plus de quinze . Ainsi , on supplierait monsieur de Laleu de permettre qu'on tirât sur lui quelque chose au mois de mars pour Mme Denis, en cas que cela ne le gênât point 1.

6° M. de Voltaire a pris pour ce mois de février cent soixante et quinze louis d'or sur les correspondants de M. de La Borde .

Voici, monsieur, un état de ma situation . Je me mets entièrement entre vos mains. Vous savez qu'il n'y a rien à risquer avec moi et combien je vous suis attaché . Vous ne doutez pas de la reconnaissance avec laquelle j'ai l'honneur d'être pour le peu de temps qui me reste à vivre,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

« A Guillaume-Claude de Laleu Secrétaire

du roi, Notaire

rue Sainte-Croix-de-la- Bretonnerie

à Paris

Monsieur, je vous prie de vouloir bien payer au sieur Louis Faÿ, porteur de la présente, la somme de trois cent trente-huit livres, valeur reçue dudit sieur . Vous obligerez votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

A Ferney ce 2è février 1770. 2»

1 Mme Denis écrit le 4 février 1770 à de Laleu : « Faites ce que vous pourrez, je me recommande à vous parce que je sais que l'on vous tire quelquefois outre mesure . Vous me donnerez ce que vous pourrez et je vous en serai toujours très obligée . Mon oncle se porte assez bien et j’ai lieu d’en être fort contente . Il a toujours ses deux originaux [Adam et Durey] ; je vis bien avec eux, et je ne crois pas qu'il me propose de sitôt un voyage à Paris . »

Laleu envoya douze cent livres, ainsi que l'atteste le reçu signé « Denis », fondé de pouvoir de Mme Denis .

2 Endossé  « pour acquit ».