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18/02/2013

elle ne croit pas qu'il reste un seul Français en Allemagne dans six mois elle peut se tromper

... La crise du chomage n'est pas encore au point de chasser tous les travailleurs frontaliers français d'outre-Rhin , nicht wahr Angela ?

 Knecht s'en occupe !

 pas un seul français en allemagne knecht.png

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN,

à Lyon

Délices, 11 [décembre 1757] au soir.
Vous savez sans doute que la ratification de la capitulation de Stade n'arriva de la cour à M. le maréchal de Richelieu que le 12 novembre .1Les Hanovriens se sont crus en droit de ne la pas tenir, surtout après la belle aventure de l'armée de Soubise. M. de Linar ne signifia à M. le maréchal de Richelieu que le 28 la rupture totale. Les Hanovriens, les Hessois avec les Brunswickois qui se laissent entraîner, étaient le 28 à Harbourg, au nombre de trente-huit mille hommes, et M. de Richelieu n'en avait encore que trente mille. On parle d'un corps de dix mille Prussiens qui vient renforcer encore l'armée ennemie. La saison est dure pour les Français, le danger est grand, l'absence de Chevert 2 triste, l'exemple de l'armée de Soubise funeste.
Iliacos intra muros peccatur et extra. 3
Madame la margrave me mande, du 29,4 qu'elle ne croit pas qu'il reste un seul Français en Allemagne dans six mois elle peut se tromper, et son frère aussi. De tous côtés la crise est violente. Bonsoir, mon cher ami. »

1  Allusion à la convention de Klosterzeven que les anglais décidèrent finalement de ne pas ratifier .

2 François de Chevert qui fut brillant durant la campagne de 1742-1743, notamment en s'assurant une capitulation honorable lors de sa reddition de Prague le 21 janvier 1743 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Chevert et http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2012/01/08/francois-de-chevert/

3 Horace, Epîtres I,II,16 : on fait des fautes à l'intérieur des remparts de Troie, et à l'extérieur .

 

 

restés dans la ville, obligés de ne point servir de toute la guerre. Ce sont là les plus heureux soldats

... Et les moins protégés civils .

 

Soldats au repos.jpg

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN,

à LYON

Délices, 10 décembre 1757.
Vous savez sans doute le général prussien de Bevern fait prisonnier de guerre par le général Beck, 1 le 22 novembre, Breslau rendu au prince Charles de Lorraine le 23, et les trois bataillons prussiens qui étaient restés dans la ville, obligés de ne point servir de toute la guerre. Ce sont là les plus heureux soldats du roi de Prusse.

Je reçois une lettre de madame la margrave, et des compliments de monsieur son frère, à qui il faudra en faire bientôt de très-grands de condoléance. Madame la margrave ne savait pas encore la perte de Breslau, et elle croyait la bataille indécise. Le roi de Prusse était certainement allé en Lusace. Où irait-il à présent? Retournera-t-il pour se joindre aux Hanovriens contre M. de Richelieu ? Ira-t-il se faire tuer par les Autrichiens ?
Madame la margrave témoigne la plus sensible reconnaissance pour les sentiments de la personne respectable 2 que vous voyez quelquefois.

Je voudrais que son frère s'abandonnât entièrement à ses conseils, et que, voyant sa gloire affermie et ses États perdus, il se remît entièrement et de bonne foi à l'arbitrage du roi 3. S'il s'obstine, il risque à la fin d'être mis au ban de l'empire, à moins que le diable ou nos sottises ne lui donnent encore des ressources. Bonsoir mon cher ami .

Nous demandons encore 200 louis par le messager .

V.»

2 Le cardinal de Tencin .

3 Louis XV .