21/02/2013
En fait d'amour, il faut parler et faire
... En de justes proportions, ne pas faire sans parler, ni parler sans rien faire .
Ce que ne semble pas avoir compris Dirty Silly Keutard, d'après le dernier livre paru, écrit par une femme sans foi ni lois, avide de publicité et fric .
Je leur dédie ceci :
« A François de Chennevières
[vers décembre 1757]
Grand merci mon cher confrère de votre petite pastorale .
Vous possédez la langue de Cythère,
Si vos beaux faits égalent votre voix,
Vous êtes maître en l'art divin de plaire ;
En fait d'amour, il faut parler et faire ,
Ce dieu fripon ressemble assez aux rois :
Les bien servir n'est pas une petite affaire .
Hélas ! il est plus aisé mille fois
De les chanter que de les satisfaire .
Il se peut pourtant que vous ayez autant de talents pour le service de Misis que vous en avez pour faire de jolis vers 1. En ce cas je vous fait réparation d'honneur . Si vous avez quelque nouvelle intéressante, je vous prie de m'en faire part quoique en prose . Je vais faire lire Misis à Mme Denis la paresseuse qui n'écrit point mais qui vous aime véritablement . »
1 Voir : http://books.google.fr/books?id=J85sqGU0otIC&pg=PA376&lpg=PA376&dq=Fran%C3%A7ois+de+Chennevi%C3%A8res+misis&source=bl&ots=ZRj1aQS10g&sig=PLmdGmrK34zI2z0X11Asac5WNwE&hl=fr&sa=X&ei=CTUmUamVELO10QW0iIDoAg&ved=0CFoQ6AEwCA#v=onepage&q=Fran%C3%A7ois%20de%20Chennevi%C3%A8res%20misis&f=false
Pour Misis et Glaucé voir page 367 , lien précédent .
16:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je demande aujourd'hui la permission de la robe de chambre
... Puis on terminera la journée par une soirée pyjama , natürlich !
« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
[décembre 1757]
Je demande aujourd'hui la permission de la robe de chambre à Mme d'Epinay . Chacun doit être vêtu selon son état ; madame d'Epinay doit être coiffée par les Grâces et il me faut un bonnet de nuit . »
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Il arrive souvent que ceux à qui on montre une inscription qu'ils ont demandée la veulent changer
... Et c'est ainsi qu'on se retrouve avec des affiches électorales avec des niaiseries toutes plus affligeantes les unes que les autres .
Enfin, passons !
Aumônier du roi de Pologne
Lorraine, Lunéville
Aux Délices 12 décembre [1757]
Monsieur, je suis toujours prêt à exécuter vos ordres et dès que tout est prêt j'aurai l'honneur de vous envoyer l'épitaphe 2, soit en vers soit en prose , soit latine soit française, à laquelle je me serai déterminé . Je compte que le marbre pourra contenir au moins cinq ou six lignes . Il arrive souvent que ceux à qui on montre une inscription qu'ils ont demandée la veulent changer et qu'un autre se présente pour donner la sienne . Je compte être à l'abri de ce désagrément puisque c'est vous qui me chargez de cet emploi .
A l'égard des ornements, je crois qu'il est convenable d'y placer quelque génie avec les attributs des mathématiques . Si je savais quels ornements on a employés je serais plus à portée d'y conformer l'inscription 3. Je vous réponds tard parce que j'ai été moi-même tout prêt d'avoir besoin d'épitaphe . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur,
Voltaire. »
1 Voir : note 31 : http://www.blamont.info/textes727.html
2 Marie-Josèphe d'Autriche, femme de Frédéric Auguste II de Saxe (Auguste III de Pologne) fille de l'empereur Joseph, est morte à Dresde le 17 novembre 1757. (Beuchot.) . Voir lettre du 2 décembre 1757 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/09/vous-pourriez-bien-entendre-parler-encore-d-une-bataille-ne.html
3 Rappel au sujet de la tombe de Mme du Châtelet ; voir : http://www.ot-lunevillois.com/UserFiles/File/emilie-du-chatelet.pdf
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20/02/2013
j'avais fait ce qui était en moi pour sauver la vie de cet infortuné
... Et vous tous qui me lisez et lisez Voltaire, vous pouvez aussi sauver des vies en étant donneur de sang, donneur de moelle, donneur d'organes .
De tous ces dons, le plus facile [sic] étant le don d'organes puisqu'il arrive après notre mort .
N'oublions pas de faire ces gestes pour les infortunés malades et blessés .
http://www.dondusang.net/rewrite/site/37/etablissement-francais-du-sang.htm?idRubrique=756
http://www.france-adot.org/don-organe.html
« A Adrien-Michel-Hyacinthe BLIN de SAINMORE 1
Aux Délices 12 décembre 1757
Ma mauvaise santé monsieur m'a empêché de vous remercier plus tôt de votre poème sur l'amiral Bing 2; je suis d'autant plus sensible à votre ouvrage que j'avais fait ce qui était en moi pour sauver la vie de cet infortuné ; je lui avais envoyé les témoignages de M. le maréchal de Richelieu 3 et de nos marins qui tous le justifiaient . Mes soins, dont il m'a témoigné sa reconnaissance en mourant n'ont servi qu'à rendre sa condamnation plus injuste . J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec l'estime que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi . »
2Voir : La mort de l'amiral Bing : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54640760/f2.image
3 Voir lettre du 20 décembre 1756 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/07/26/si-je-voulais-transcrire-les-paroles-favorables-que-vous-m-a.html
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19/02/2013
l'emporter sur un receveur quand ils ont la justice pour eux
... Est le rêve de tous les contribuables taxés d'office, mais c'est un rêve vain et ruineux, je peux vous l'affirmer . Justice ou pas, le percepteur perçoit ce qui est réclamé, dû ou indû, ensuite on voit si, éventuellement, il y aurait possibilité d'envisager, sans trop se presser, de restituer le trop perçu après vous avoir mis sur la paille .
Où est le contribuable ?
Voltaire est bien inspiré de faire jouer le piston .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
conseiller d'honneur du Parlement
rue de la Sourdière
à Paris
Aux Délices 12 [décembre 1757]
Mon cher ange voici le plus grand service que vous puissiez jamais me rendre . Je ne peux vous dire à quel point je m'intéresse à cette affaire . Il s'agit de gagner au conseil un procès qui paraît bien juste et dont le succès dépend de M. de Courteille 1. C'est contre un receveur du domaine qu'on plaide et les descendants du grand Budé 2 doivent l'emporter sur un receveur quand ils ont la justice pour eux . Je vous demande avec la plus tendre instance de parler à M. de Courteille avec la plus grande force . Je vous aurai une éternelle obligation .
V.
MM. de Duglas 3 qui sont joints à MM. Budé de Boissy vous rendront ce billet . »
1 Intendant des Finances, responsable entre autres des ligues suisses . Voir : http://books.google.fr/books?id=R6b3UNFg_UMC&pg=PA306&lpg=PA306&dq=courteilles+Intendant+des+Finances&source=bl&ots=B7lnQmXoJT&sig=afnLeX3wvH4QNrDh8HvY98e_5-A&hl=fr&sa=X&ei=I7gjUYepNe6a1AWewoAQ&ved=0CEkQ6AEwBQ#v=onepage&q=courteilles&f=false
2 Guillaume de Budé ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Bud%C3%A9
3 Le manoir de Montréal avait été légué par Bernard de Budé à Jacob et Anne-Elisabeth Budé, celle-ci étant veuve de Marc Pictet . Le manoir avait été acquis le 13 avril 1757 par Charles Joseph Douglas qui l'occupera le 12 juin 1761 .Voir pages 60-61 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5533048s/f82.image
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Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m... détrempée de sang corrompu
... Inutile, -car c'est évident,- de nommer toutes religions comportant des fanatiques, à savoir toutes , hélas . Inutile aussi d'espèrer les voir disparaitre, la mauvaise herbe ne crevant pas .
Vous y pensez ?
Oubliez !!
ça n'en est pas !
« A M. Jean Le Rond d'ALEMBERT.
Aux Délices, 12 décembre [1757]. 1
Vous savez, mon cher philosophe, tous les murmures de la synagogue 2. M. de Cubières 3 a dû vous en parler. Ces drôles osent se plaindre de l'éloge que vous daignez leur donner, de croire un Dieu, et d'avoir plus de raison que de foi.
Quelques-uns m'accusent d'une confédération impie avec vous 4. Vous savez mon innocence. Ils disent qu'ils protesteront contre votre article. Laissez-les protester, et moquez-vous d'eux. Ils auront beau jurer qu'ils croient la Trinité, leurs camarades de Hollande, de Suisse, et d'Allemagne, savent bien qu'il n'en est rien. Ils n'auront que la honte d'avoir renié inutilement leur créance. Mais vous, à qui quelques-uns se sont ouverts, vous qui êtes instruit de leur foi par leur bouche, ne vous rétractez pas: il y va de votre salut, votre conscience y est engagée. Ces gens- là vont se couvrir de ridicule chaque démarche qu'ils font depuis le tombeau du diacre Paris, la place où ils ont assassiné Servet, et jusqu'à celle où ils ont assassiné Jean Hus, les rend tous également l'opprobre du genre humain. Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m. détrempée de sang corrompu. Vous n'avez pas besoin de mes saintes exhortations pour soutenir la gale que vous avez donnée au troupeau de Genève. Vous serez ferme, je n'en suis pas en peine; mais je ne peux m'empêcher de vous parler de leurs criailleries. A l'égard de Luc 5, tantôt mordant, tantôt mordu, c'est un bien malheureux mortel et ceux qui se font tuer pour ces messieurs-là sont de terribles imbéciles. Gardez-moi le secret avec les rois et avec les prêtres, et croyez que je vous suis attaché avec l'estime infinie et la reconnaissance que je vous dois.
Le vieux Suisse V. »
1 Voir cette même lettre publiée en 2009 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/11/ceux-qui-se-font-tuer-pour-ces-messieurs-la-sont-de-terrible.html
3 Au lieu de ce nom, cité dans quelques autres lettres de Voltaire et de d'Alembert, en 1758, je pense qu'on doit lire celui de Lubières. II y avait alors à Genève un M. de Lubière dont Mme d'Épinai parle dans une lettre d'octobre 1760, à Tronchin le conseiller d'État, et auquel elle écrivit au mois de mars 1765. Le baron de Lubières était un familier des Délices depuis 1755 au moins . (Clogenson.)Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Benjamin_de_Lubi%C3%A8res#Source
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Si les .....iens n'étaient pas aussi bien conduits que nous sommes mal dirigés, il ne reviendrait de Français que ceux qui déserteraient
... Il va de soi que de nos jours cette affirmation n'a plus lieu d'être, depuis 1757, tout le monde sait que la France est un modèle , continument bien dirigée . Non ?
« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
[11 ou 12 décembre 1757]
C'est grand dommage, madame, que vous n'existiez pas car, lorsque vous êtes, personne assurément n'est mieux. Je n'existe guère, mais je souhaite passionnément de vivre pour vous faire ma cour. Si vous craignez les escalades 1, daignez venir jouir de la tranquillité dans notre cabane, lorsque nous aurons battu les Savoyards. Honorez-nous de votre présence nous la préférons à tout. Nous sommes à vos ordres et à vos pieds.2
Les Hanovriens ont trente-huit mille hommes, et M. de Richelieu n'en avait pu encore rassembler que trente mille le 28 novembre. Si les Autrichiens n'étaient pas aussi bien conduits que nous sommes mal dirigés, il ne reviendrait de Français que ceux qui déserteraient. »
1 Allusion à la fête dite de l'Escalade, que l'on célébrait tous les ans, à Genève, le 12 décembre, en commémoration du succès avec lequel les Genevois, au mois de décembre 1602, avaient repoussé l'attaque nocturne des troupes du duc de Savoie.
2 Elle se rendra chez V*, voir lettre à Grimm : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/17/j-arrive-de-chez-voltaire-je-suis-fort-contente-du-grand-hom.html
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