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09/04/2024

La gloire, après tout, est l’unique récompense des belles actions ; tous les autres avantages passent, ou même sont mêlés d’amertume : la gloire reste, quand elle est pure

... Benjamin Netanyahou sera ignoré de la gloire tant son action est détestable dans son obstination guerrière; et son adversaire, le Hamas, lui, sera rejeté par ses coreligionnaires palestiniens pris entre deux feux . Il n'y aura pas de vainqueur respectable, la vengeance est inévitable .  On croirait revivre l'action des USA et leur escalade armée au Vietnam ; on sait comment ça a fini . Tant de morts, de blessés , de territoires dévastés, en vain pour les capitalistes de la soi-disant "plus grande nation du monde", et pour une victoire ensanglantée pour les dictateurs communistes .

Bandes de fous furieux !

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

26è septembre 1768 à Ferney

Je prends le parti, monseigneur, de vous envoyer quelques feuilles de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, avant qu’elle soit achevée. Non-seulement je vous dois des prémices, mais je dois vous faire voir la manière dont j’ai parlé de vous 1 et de M. le duc d’Aiguillon 2. Vous me reprochâtes de n’avoir point fait mention de l’affaire de Saint-Cast . Il ne s’agissait alors que du règne de Louis XIV, et les principaux événements qui ont suivi ce beau siècle n’étaient traités que sommairement. Je ne pouvais entrer dans aucun détail, et mon principal but étant de peindre l’esprit et les mœurs de la nation, je n’avais point traité les opérations militaires . Mais, donnant dans cette édition nouvelle un Précis du Siècle de Louis XV, je me fais un plaisir, un devoir et un honneur, de vous obéir.

Peut-être l’importance des derniers événements fera passer à la postérité cet ouvrage, qui ne mériterait pas ses regards par son style trop simple et trop négligé. Du moins les nations étrangères le demandent avec empressement, et les libraires leur ont déjà vendu toute leur édition par avance. Ce sera une grande consolation pour moi, si la justice que je vous ai rendue, et la circonspection 3 avec laquelle j’ai parlé sur d’autres objets, sans blesser la vérité, peuvent trouver grâce devant vous et devant le public. La gloire, après tout, est l’unique récompense des belles actions ; tous les autres avantages passent, ou même sont mêlés d’amertume : la gloire reste, quand elle est pure.

J’ai beaucoup envié le bonheur qu’a eu Mme Denis de vous renouveler ses hommages à Paris. J’ai cru que dans la résolution que j’ai prise de vivre avec moi-même, et de n’être plus l’aubergiste de tous les voyageurs de l’Europe, une Parisienne eût trop souffert en partageant ma solitude.

Je me suis dépouillé d’une partie de mon bien, pour la rendre heureuse à Paris. J ai pensé qu’à l’âge de près de soixante-quinze ans, assujetti par mes maladies à un régime qui ne convient qu’à moi, et condamné par la nature à la retraite, je ne devais pas faire souffrir les autres de mon état.

Les médecins m’avaient conseillé les eaux de Baréges 4, je ne sais pas trop bien pourquoi. Je n’ai point les maladies de Lekain 5, qui y est allé par leur ordre. Je n’espère point guérir, puisqu’il faudrait changer en moi la nature ; mais j’aurais fait volontiers le voyage pour être à portée de vous faire ma cour. J’aurais été consolé du moins en vous présentant encore, avant de mourir, mon tendre et respectueux attachement . C’est un avantage dont j’ai été malheureusement privé. Il ne me reste qu’à vous souhaiter une vie aussi heureuse et aussi longue qu’elle a été brillante. Je me flatte que vous daignerez toujours me conserver des bontés auxquelles vous m’avez accoutumé pendant plus de quarante années.

Notre sous-doyen 6 de l’Académie française va mourir, s’il n’est déjà mort. J’espère que le nouveau doyen sera plus alerte que lui, quand il aura quatre-vingt-cinq ans comme le sous-doyen .

Agréez, monseigneur, mon respect, mon dévouement inviolable, et mes souhaits ardents pour votre conservation comme pour vos plaisirs. 

V.»

3  Circonspection relative et souvent à double face . Ainsi en faisant l’éloge du duc d'Aiguillon, V* se met en état de dire que celui-ci souffrit « une persécution publique et acharnée, presque semblable à celle de Lally, qui prouve que ceux-là seuls ont raison qui se dérobent à la cour et au public . » Du reste, faire l'éloge du duc d'Aiguillon à propos de l'affaire de Saint-Cast est pure flagornerie . Car si celui-ci avait bien le commandement nominal des troupes, il prit soin de se tenir à l'écart de l’action quand celle-ci s’engagea véritablement .

4 Les eaux de Barèges-Hautes-Pyrénées- sont sulfureuses et guérissent notamment les maladies de la peau .

5 Lekain a des maladies de la peau secondaires à une autre maladie dont il a été déjà question ; voir Jean-Jacques Olivier, Henri – Louis Le Kain, 1907, p. 183-193 : https://play.google.com/store/books/details?id=7sA3AQAAMAAJ&rdid=book-7sA3AQAAMAAJ&rdot=1

Voir : https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/le-kain#

6 Voltaire veut parler de d’Olivet ; mais cet abbé n’était pas le doyen de l’Académie. Ce titre appartenait à Richelieu. Voir la lettre du 22 août 1757 à d'Olivet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/11/c-est-peu-de-chose-d-exister-en-peinture.html

08/04/2024

Je vous remercie de tout mon cœur, monsieur, du bon gros paquet que vous avez bien voulu me faire tenir

...  dit Mme Jamilah Habsaoui : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/70-kilos-de-can...

Il est parfois difficile d'encaisser les écarts de conduite des membres de sa famille . Est-ce encore un cas "à l'insu de son plein gré" ? A suivre...

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Dimanche au matin, 25 septembre 1768

Je vous remercie de tout mon cœur, monsieur, du bon gros paquet que vous avez bien voulu me faire tenir. Je vous demande encore une autre grâce, et même deux. La première est de me dire comment on écrit à ce brave jurisconsulte 1 qui est devenu à peu près premier ministre à Naples, et qui soutient si bien les droits de la couronne contre le cher Rezzonico.

La seconde est de vouloir bien me dire si les enfants de France ne sont précisément entre les mains des femmes que jusqu’à l’âge de sept ans. Ces sept ans sont-ils comptés à six ans et un jour, comme la majorité à treize ans et un jour ? Vous devez savoir cela sur le bout de votre doigt, vous qui êtes de Versailles 2.

Avez-vous lu l’Examen de l’Histoire d’Henri IV, imprimé à Genève chez Philibert 3 ? On dit que le petit-fils du grand Shah-Abbas a été bercé pendant sept ans par les femmes et huit ans par les hommes, pour en faire un automate. On y dit encore plus de mal du président Hénault, en le nommant par son nom. Il serait curieux de savoir le nom de l’auteur bénévole 4.

Adieu, monsieur ; je vous embrasse de tout mon cœur. Vous avez beau faire et beau dire, le roi de Pologne restera toujours roi de Pologne, et moi je resterai toujours votre très attaché pour le peu de temps que j’ai à végéter.

V. »

1 Le marquis Bernardo Tanucci, ministre de Ferdinand IV, né en 1698, mort le 29 avril 1783 , qui menait la lutte contre le pape Clément XIII ; voir page 384 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/392

2 Par ses fonctions bien entendu ; il était né à Magny-en-Vexin .

3  LExamen de la nouvelle Histoire de Henri IV porte pour adresse : À Genève, chez Claude Philibert.

4 Hennin répondit que l'auteur était, s'il ne se trompait « le marquis de Belloste, languedocien » (en fait le marquis de Bélestat) . Mais V* est persuadé qu'il s'agit de La Beaumelle, d'où l'activité qu'il déploie dans cette affaire contrastant si étrangement avec sa patience à l'égard du président De Brosses .

Voir lettre du 25 septembre 1768 de Hennin : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1768/Lettre_7342

07/04/2024

Je n’ai d’autre intention que de tout souffrir pour tout pacifier. J’aime mieux être opprimé qu’oppresseur ... la chose est difficile

... Et, disons-le tout net, impossible quand on a un pays à sauver , et qu'il faut rendre/ donner coup pour coup jusqu'à épuisement .

Bilan non exhaustif des pays en guerre : https://www.bbc.com/afrique/articles/cd1pvr5z3zdo

Que dit-on à l'ONU : https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2024/04/le-conseil-adopte-cinq-resolutions-dont-celle-demandant-quun-cessez-le-feu

 

 

 

« A Germain-Gilles Richard de Ruffey, etc.

à Dijon

24è septembre 1768 à Ferney

J’ai suivi votre conseil, mon très cher président, j’ai écrit à M. Legouz 1 ; je l’ai supplié de porter M. De Brosses à un accommodement honorable, digne de sa place et digne de l’Académie dont il est membre. Je vous supplie donc d’envoyer à M. Legouz la copie de ma lettre écrite au président de Brosses 2, afin qu’il soit au fait.

Vous et M. Legouz, vous frémiriez d’horreur si je vous informais du procédé que M. De Brosses a eu en dernier lieu. Promettez-moi le secret, et je vous dirai de quoi il s’agit.

Je n’ai d’autre intention que de tout souffrir pour tout pacifier. J’aime mieux être opprimé qu’oppresseur 3. Je sais perdre avec ceux qui veulent absolument gagner, et je ne prétends que prévenir un procès entre M. De Brosses et ma famille après ma mort. M. De Brosses a cru qu’ayant acheté une charge de président à mortier au parlement de Dijon, il pourrait écraser facilement ma famille. Il se trompe ; j’ai des neveux conseillers au parlement de Paris et au grand conseil 4, qui ont l’âme aussi noble que la sienne est intéressée, et qui se feront un devoir de mettre au jour des procédés dont j’ai bien voulu jusqu’à présent cacher la honte.

Pour moi, je veux mourir en paix. Il me menace de me persécuter : la chose est difficile . Mais l’idée en est abominable, et c’est le comble de l’infamie. Ensevelissez dans l’oubli, mon cher ami, des choses aussi monstrueuses. Ce sera d’ailleurs une action digne de vous d’engager M. Legouz à faire rentrer, s’il se peut, M. De Brosses en lui-même, ou plutôt à le faire sortir un moment de lui-même. Je vous aurai obligation de la paix, et M. De Brosses vous aura une obligation encore plus grande. J’ai en vous, mon cher président, une confiance entière. J’attends tout de votre sagesse et de l’amitié dont vous m’honorez.

Je vous embrasse avec les plus respectueux sentiments et la plus tendre reconnaissance.

V. »

1 Benigne Legouz de Gerland ; voir lettre du 24 août 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/07/28/il-est-bon-de-fixer-le-public-par-un-nom-de-peur-que-le-mien-5830890.html

La lettre dont il est question ici est pardue .

3 Phrase extraordianiare d ela part de V* quii montre à quel point il redoute son adversaire, ce à juste titre .

4 Le conseiller au grand conseil était l’abbé Mignot, frère de Mme Denis et de Mme de Fontaine, et le conseiller au parlement M. de Dompierre d’Hornoy, fils de Mme de Fontaine, mort en janvier 1828.

06/04/2024

Destinataire inconnu

...  Pas mieux ! Un follower ...

 

« [Destinataire inconnu]

Ferney, 21 [ou 22] septembre 1768 1

[Pas de texte disponible.]

1 L'original signé d'une seule page de texte passa à la vente John H. V. Arnold ( New York 8 mars 1905 ), puis à la vente Merwin Clayton ( 13 mai 1907). La date donnée par le premier catalogue est le 21, celle du second catalogue le 22 . Il s'agit évidemment de deux lectures d'un même chiffre qui doit être 1, car c'est généralement sur 1 et non sur 2 que se produisent les confusions .

vous rencontrerez des Arlequins en soutane, qui ne me feraient plus rire.

... Vous les trouverez facilement en ce Moyen-Orient de cinglés qui se disent honorer Allah et YHWH, et n'oublient pas dans leurs prières le dieu pétrole qui leur fourni les armes . Barbus comme Ali Khamenei ou imberbes comme Netanyahou ne savent que donner des coups de pieds dans la foumilière, destructeurs confirmés uniquement . Il ne reste qu'à attendre la "riposte inexorable" iranienne pour voir s'étendre la destruction : https://www.aa.com.tr/fr/monde/nasrallah-liran-ripostera-...

A quand la reconstruction ?

 

 

« A Marc-Antoine-Louis Claret de La Tourrette 1

18è septembre 1768 à Ferney

Vous allez vous réjouir, monsieur, et vous faites fort bien. On ne peut mieux prendre son temps pour aller voir le pape, que lorsqu’on lui donne des nazardes en lui baisant les pieds. Je ne suis lié à présent avec personne en Italie, et je me suis retranché presque toutes mes correspondances. Il n’y a peut-être que deux personnes à qui je pourrais écrire : l’une est le marquis Beccaria, à Milan ; l’autre, le marquis Albergati, à Vérone. Celui-là joue la comédie tant qu’il peut, et est, dit-on, bon acteur. Si vous voulez, je leur écrirai, et je me vanterai d’avoir l’honneur de vous connaître. J’attends sur cela vos ordres. Pour moi, je ne dois attendre de Rome que des excommunications. Vous recevrez plus de bénédictions des dames que du pape. Vous entendrez de la belle musique, qui n’est plus faite pour mes oreilles dures . Vous verrez de beaux tableaux dont mes yeux affaiblis ne pourraient plus juger ; et vous rencontrerez des Arlequins en soutane, qui ne me feraient plus rire.

Je vous souhaite un bon voyage. J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux et les plus tendres, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

Je présente mes respects à toute votre famille. »

05/04/2024

Apparemment qu’on a voulu la dédommager un peu de ses pertes, et qu’on a cru qu’avec votre protection elle pourrait continuer plus heureusement son petit commerce

... La ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Agnès Pannier-Runacher, sans doute accro au sucre, laisse la bride sur le cou de l'industrie betteravière , grosse utilisatrice de pesticides cancérigènes reconnus, dans le même temps que les députés bannissent les PFAS sauf ceux de nos batteries de cuisine qui sont nos amis du quotidien bien entendu .

Voir :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/05/agricul...

et (bon appétit , l'ennemi est déjà en nous) : https://www.ecoconso.be/fr/content/comment-se-proteger-des-pfas

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol,comte d'Argental

18 septembre 1768

Il y a un Tronchin 1, mon cher ange, qui, lassé des tracasseries de son pays, va voyager à Paris et à Londres, et qui n’est pas indigne de vous. Il a souhaité passionnément de vous être présenté, et je vous le présente. Il doit vous remettre deux paquets qu’on lui a donnés pour vous. Je crois qu’ils sont destinés à cette pauvre sœur d’un brave marin 2 tué en Irlande, laquelle fit, comme vous savez, un petit voyage sur terre 3, presque aussi funeste que celui de son frère sur mer. Apparemment qu’on a voulu la dédommager un peu de ses pertes, et qu’on a cru qu’avec votre protection elle pourrait continuer plus heureusement son petit commerce. Je crois qu’il y a un de ces paquets venu d’Italie, car l’adresse est en italien . L’autre est avec une surenveloppe 4 à M. le duc de Praslin.

Pour le paquet du petit Desmahis, je le crois venu à bon port ; il fut adressé, il y a quinze jours, à l’abbé Arnaud, et je vous en donnai avis par une lettre particulière.

Je crois notre pauvre père Thoulier 5, dit l’abbé d’Olivet, mort actuellement, car, par mes dernières lettres, il était à l’agonie. Je crois qu’il avait quatre-vingt-quatre ans. Tâchez d’aller par-delà, vous et Mme d’Argental, quoique, après tout, la vieillesse ne soit pas une chose aussi plaisante que le dit Cicéron 6.

Vous devez actuellement avoir Lekain à vos ordres. C’est à vous à voir si vous lui donnerez le commandement du fort d’Apamée 7, et si vous croyez qu’on puisse tenir bon dans cette citadelle contre les sifflets. Je me flatte, après tout, que les plus dangereux ennemis d’Apamée seraient ceux qui vous ont pris, il y a cent ans, Castro et Ronciglione 8 ; mais, supposé qu’ils dressassent quelque batterie, n’auriez-vous pas des alliés qui combattraient pour vous ? Je m’en flatte beaucoup, mais je ne suis nullement au fait de la politique présente ; je m’en remets entièrement à votre sagesse et à votre bonne volonté. 

Je n’ai point vu le chef-d’œuvre d’éloquence de l’évêque du Puy 9 ; je sais seulement que les bâillements se faisaient entendre à une lieue à la ronde.

Dites-moi pourquoi, depuis Bossuet et Fléchier, nous n’avons point eu de bonne oraison funèbre ? est-ce la faute des morts ou des vivants ? les pièces qui pèchent par le sujet et par le style sont d’ordinaire sifflées.

Auriez-vous lu un Examen de l’Histoire d’Henri IV 10, écrite par un Bury ? Cet Examen fait une grande fortune, parce qu’il est extrêmement audacieux, et que, si le temps passé y est un peu loué, ce n’est qu’aux dépens du temps présent. Mais il y a une petite remarque à faire, c’est qu’il y a beaucoup plus d’erreurs dans cet Examen que dans l’Histoire d’Henri IV. Il y a deux hommes bien maltraités dans cet Examen : l’un est le président Hénault en le nommant, et l’autre que je n’ose nommer 11. Le peu de personnes qui ont fait venir cet Examen à Paris en paraissent enthousiasmées . Mais, si elles savaient avec quelle impudence l’auteur a menti, elles rabattraient de leurs louanges.

Adieu, mon cher ange ; adieu, la consolation de ma très languissante vieillesse.

N.B. Vous sentez bien que la crême des fromages qu'on envoie à la sœur du marin est pour vous 12 .

V.»

4 Littré ne cite aucun exemple de ce mot ; il s'explique par le fait que l'usage de l'enveloppe est encore exceptionnel à l'époque.

5 L’abbé d’Olivet n’est mort que le 8 octobre 1768.

6 Dans son traité De seneclute = «  De la vieillesse ».

8 Voir page 204 https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/212

Ces deux places appartenaient au duc de Parme et ont été saisies par le pape en représailles des actions de force commises contre lui ; V* en parle au chapitre V de sa brochure Les Droits des hommes et les Usurpations des autres.

11  Louis XV, désigné sous le nom de petit-fils de Shah-Abbas .

Le roi lui-même ; voir lettre à Hénault du 13 septembre 1768: http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/26/m-6491423.html

12 Ce nota bene est omis dans l'édition de Kehl . Il s'agit de brochures évidemment .

04/04/2024

Votre sagesse qui prévenait l'âge et les agréments de votre conversation me charmaient

... D'Emmanuel Macron à Gabriel Attal pour expliquer son choix . La reconnaissance d'un président qui aime diriger seul à un ministre du même tonneau ?

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« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

17è septembre [1768] au château de Ferney 1

Monsieur,

Par la dernière lettre dont vous m'honorez, vous m'ordonnez de vous écrire à Pétersbourg . Je vous fais mon compliment d’être auprès de la législatrice du Nord . J'eus l'honneur de lui envoyer il y a six mois un gros paquet qu'elle avait daigné demander . Je me flatte que les bons serviteurs du pape et des jésuites, qui sont en si grand nombre en Pologne, n'auront pas intercepté mon paquet . Mon gros paquet partit au mois de mars , de Genève , revêtu d'une toile cirée, et fut adressé à Hambourg. Il est vrai que le chemin est long et que vous auriez plutôt pris deux ou trois provinces polonaises, qu'un paquet ne serait venu de Genève chez vous .

Je suppose que M. le prince de Galitzin est actuellement dans votre cour . Un de mes grands regrets est de n'avoir pu avoir l'honneur de le voir avant son départ de France . C'est un des hommes pour qui je conserverai toute ma vie la plus respectueuse estime . Vous mettriez le comble à vos bontés, monsieur, si vous vouliez bien lui dire à quel point je lui suis dévoué .

J'ai été plus heureux auprès de M. le comte de Schouvaloff, chambellan Sa Majesté impériale, et de Mme la comtesse sa femme. Je me souviendrai toujours qu'ils ont daigné passer quelques jours dans mon ermitage , et des plus jolis vers qu'il fait dans notre langue . Je vous demande en grâce de ne me pas oublier quand vous le verrez .

Mais ce qui sortira bien moins de ma mémoire, c'est le bonheur que j'ai eu de vous faire ma cour dans ma petite maison des Délices, quand vous étiez à Genève . Vous aviez une espèce de Mentor avec vous mais il ne valait pas son Télémaque . Votre sagesse qui prévenait l'âge et les agréments de votre conversation me charmaient . Je vis combien vous étiez digne des plus grands emplois qui seront sans doute votre partage .

Je deviens bien vieux, je n'en serai pas témoin, mais jusqu'au dernier moment j'aurai l’honneur d’être avec tous les sentiments les plus vrais et les plus respectueux,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original signé (Odessa) ; copies anciennes ; édition Vorontsov . Notre texte est pris des copies de la B.N. qui paraissent fidèles.