Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné
Ceci, monsieur, n'est pas académique, c’est chicane, mais le tout pourra vous amuser
...
Le ton du thon de tonton tinte faux .
« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey
A Ferney par Genève 30 septembre [1761]
Ceci, monsieur, n'est pas académique, c’est chicane, mais le tout pourra vous amuser . Je prends pour arbitres monsieur le premier président, monsieur le procureur général et M. Le Bault . Le fétiche en veut-il faire autant .
Je consens à lui rendre Tournay et à lui donner Ferney si dans toute la province de Bourgogne il se trouve un seul homme qui approuve son procédé .
Je vous quitte pour Corneille . Quand vous voudrez venir nous voir avec madame de Ruffey nous vous donnerons la comédie .
Je vous embrasse très tendrement et sans compliment.
V.
FAIT
Quand M. le président De Brosses vendit la terre de Tournay à vie, à François de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, âgé alors de soixante et six ans 1, l'acquéreur qui ne connaissait point cette terre s'en remit entièrement à la probité et à la noblesse des sentiments de M. le président De Brosses . M. le président avait fait ci-devant un bail de trois mille livres par année de cette même terre avec le sieur Chouet, fils du premier syndic de Genève, qui était son fermier . Mais le sieur Chouet y avait perdu de notoriété publique vingt-deux mille francs, et la terre ne rapporte pas douze cents livres dans les meilleurs années . Monsieur le président exigea de l'acquéreur à vie âgé de 66 ans trente cinq mille six cents livres , argent comptant, et douze mille francs en réparations à faire au château et à la terre en trois années de temps ; l'acquéreur fit en trois mois pour dix-huit mille livres de réparations dont il a les quittances .
Il y a dans cette petite terre de Tournay un bois que monsieur le président lui donna pour un bois de cent arpents 2 dans l'estimation de la terre . Les ingénieurs qui sont venus mesurer, par ordre du roi, toutes les terres de France, ont trouvé que ce bois mesuré géométriquement, ne contient pas quarante arpents , et l’acquéreur a entre les mains le plan des ingénieurs du roi .
Non seulement l'acquéreur essuya ces pertes considérables, qui ruinent sa fortune, mais monsieur le président lui persuada, avant de lui faire signer le contrat, qu'il avait vendu en dernier lieu à un négociant de Genève, une partie de sa forêt qui était abattue, et qu'il ne pouvait rompre ce marché . Il fut stipulé dans la contrat passé au mois de novembre 1758, que M. de Voltaire aurait la jouissance entière de la terre de Tournay, et des bois qui sont sur pied, et non vendus . L’acquéreur ne pouvant pas douter sur la parole de monsieur le président qu'il y eût une vente véritable, signa le contrat de sa ruine .
Ayant bientôt vu à quel excès il était lésé dans son marché, il s'en plaignit modestement à monsieur le président, et lui demanda par ses lettres pourquoi il avait vendu ces bois qui devaient appartenir à l'acquéreur ; monsieur le président lui répondit par sa lettre du 12 janvier 1759 : Il est vrai qu'on a mis un certain nombre de chênes au niveau des herbes, pour certaines rasons à moi connues ; mais à quoi la faim de l'or ne contraint-elle pas les poitrines mortelles ?
L'acquéreur fut bien surpris quelque temps après, quand toute la province lui appris que monsieur le président n'avait point du tout vendu ces bois . Il les faisait vendre, exploiter en détail, pour son compte, par un paysan du village de Chambésy, nommé Charles Baudy, lequel Charles Baudy son commissionnaire, compta avec lui de clerc à maître . Il est triste d'être obligé de dire que l'acquéreur manquant de bois de chauffage, lorsqu'il acheta la terre de Tournay, eut en présence de toute sa famille, parole de monsieur le président qu'il lui serait loisible de prendre douze moules de ces bois prétendus vendus, pour se chauffer . Il en prit quatre, ou cinq, tout au plus .
Enfin au bout de trois années, monsieur le président lui intente un procès au bailliage de Gex sous le nom de Charles Baudy son commissionnaire, pour paiement de deux cent quatre-ving[t] et une livres de bois ; et voici comme il s'y prend .
Il assigne Charles Baudy son commissionnaire qu'il fait passer pour son marchand, et il dit dans cette assignation du 2 juin que Charles Baudy lui retient 281 livres de bois, parce qu'il a fourni à M. de Voltaire pour 281 livres de bois, et Charles Baudy au bas de cet exploit assigne François de Voltaire .
Le défendeur ne veut pour preuve de l'injustice qu'il essuie que l'exploit même de monsieur le président . Il est clair par l’assignation donnée par lui à Charles Baudy, que ce Charles Baudy compte avec lui de clerc à maître, comme toute la province le sait . Monsieur le président dit dans son exploit que Charles Baudy et lui firent un marché ensemble en l'année 1756. est-ce ainsi qu'on s'explique sur un marché véritable ? n'exprime-t-on pas la date et le prix du marché ?
Ladite assignation porte en général une certaine quantité d'arbres . Ne devait-on pas spécifier cette quantité ? ladite assignation porte que ces bois furent marqués . Mais s'ils avaient été marqués juridiquement , n'en saurait-on pas le nombre ? N'est-ce pas un garde-marteau qui devrait avoir marqué ces bois ? Peut-on les avoir marqués sans la permission du grand maître des Eaux et Forêts ? On ne produit ni permission, ni marque de bois, ni acte passé avec ledit Baudy .
Il est donc clair comme le jour que monsieur le président n'a point fait de vente réelle, que par conséquent tous lesdits bois injustement distraits du forestal 3, sous prétexte d'une vente simulée, appartiennent légitimement à l'acquéreur de la terre . Baudy en a vendu pour 4800 livres .
Partant, François de Voltaire est bien fondé à demander la restitution de la valeur de quatre mille huit cents livres de bois .
Plus l'indemnisation des dommages causés par l'enlèvement de ces bois , au mois de mai 1759, contre les ordonnances, comme il est même spécifié dans l’exploit de monsieur le président qui porte que Baudy exploita et tira ces bois de la forêt jusqu'au mois de mai 1759 .
le défendeur se réservant ses autres droits sur la lésion de plus de moitié qu’il a essuyée quand monsieur le président lui a vendu quarante arpents pour cent arpents . »
1 En fait soixante quatre ans en 1758 .
2 Voir lettre du 16 juillet 1760 à De Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/09/11/j-ai-fait-le-bien-pour-l-amour-du-bien-meme-et-le-ciel-m-en-5846552.html
3 Mot ancien , donné par Godefroy, variante de forestel, diminutif de forêt ; il existe encore comme nom propre .
14/09/2016 | Lien permanent | Commentaires (2)
Presque tout ce que j’ai envoyé n’est qu’un recueil de doutes
... Plaident, devant le tribunal administratif, à l'insu de leur plein gré, chacun des deux présidents gabonais putatifs , Ali Bongo Ondimba et Jean Ping .
http://www.lepoint.fr/monde/le-gabon-sous-tension-dans-l-...
Quelle musique nous a fait déjà entendre le Bongo des familles ? En bon instrument à percussion [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bongo], il a fait entendre des détonations et des claquements -de portes de cellules-, bon moyen pour réduire l'opposition .
Ping ( en attente de pong ) a eu le temps d'entendre siffler les balles, et a pu tester l'accessibilité au fauteuil présidentiel à travers des élections -- presque normales-- dans un pays mené par des dictateurs héréditaires . [Ping est le nom d'une commande informatique permettant de tester l'accessibilité d'une autre machine à travers un réseau IP].
"Les allées du pouvoir au milieu de la jungle sont loin d'être sécurisées" ricanent les hyènes qui veulent se partager ce qui tombera de la table de l'élu .
Voir : http://regardscroises.ivoire-blog.com/tag/afrique
Les prot-agonistes
« A Charles Pinot Duclos
Au château de Ferney, 7 octobre 1761
L’Académie me pardonnera sans doute l’embarras que je lui donne . Vous voyez de quelle importance il est que nous ayons raison sur tout ce que nous disons du Cid et des Horaces, de Pompée, de Cinna et de Polyeucte . On peut impunément se tromper sur la Galerie du Palais 1 et sur Agésilas ; mais je ne hasarderai rien sur les pièces que l’admiration publique a consacrées, sans avoir demandé plusieurs fois des instructions.
Je ne veux point rendre l’Académie responsable de mon commentaire ; je veux seulement profiter de ses lumières, qu’on sache que j’en ai profité, et que, sans ses bontés et ses soins, le commentaire serait bien moins utile.
Presque tout ce que j’ai envoyé n’est qu’un recueil de doutes. En voici encore de nouveaux sur Cinna. Je supplie l’Académie de les lire et de les résoudre.
Vous devez avoir entre les mains Cinna et Polyeucte . Vous me permettrez, quand vous m’aurez renvoyé le canevas du commentaire sur Polyeucte, marginé, de vous le renvoyer une seconde fois. Je compte embellir un peu cet ouvrage qui est sec par lui-même. Je fais venir beaucoup de tragédies espagnoles, anglaises et italiennes, dont la comparaison avec celles de Corneille ne servira pas peu à faire voir la supériorité de la scène française sur celles des autres nations, supériorité dont nous avons l’obligation à ce grand homme, et qui a contribué principalement à faire de notre langue la langue universelle.
Les Cramer ne comptent donner une annonce que quand ils seront sûrs des graveurs et du temps auquel ils auront fini. Je tâcherai de rendre service dans cette affaire au libraire de l’Académie. Il n’y a, ce me semble, qu’une veuve qui paraisse ; mais n’y a-t-il pas un enfant de dix à douze ans ? La mère pourrait me l’envoyer, je le ferais travailler chez les Cramer ; il apprendrait son art, et ce voyage lui serait très utile. Si vous le protégez et si vous approuvez mon idée, il n’y a qu’à me l’envoyer.
Je compte sur vous plus que sur personne ; continuez-moi votre bonne volonté, et aidez-moi de vos avis. »
1 Voir par curiosité : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/CORNEILLEP_GALERIEDUPALAIS.xml
24/09/2016 | Lien permanent
il n’est pas naturel que le juge des curés soit curé lui-même
... Ça se discute, n'est-ce pas M. Barbarin ( qui n'est en aucune façon mon seigneur ) !
Ne pas (faire) juger une noix par sa coquille !
« A Jean-Marie Arnoult
A Ferney, le 15 Juin 1761
J’eus l’honneur, monsieur, de vous mander, il y a quelques jours, que j’avais fait ce que vous m’aviez prescrit pour arrêter le cours des procédures odieuses et téméraires qu’on faisait au sujet de l’église que je fais bâtir à Dieu. J’ai découvert depuis qu’il y a une ordonnance du roi, de 1627, qui défend, à l’article 14, à tout curé d’être promoteur ou official. 1
Or, monsieur, l’official et le promoteur qui ont fait les procédures ridicules dont je me plains sont tous deux curés dans le pays. Je crois être en droit d’exiger qu’ils soient condamnés solidairement à me rembourser tous les dommages, etc., qu’ils m’ont causés en effarouchant et dispersant tous mes ouvriers par leur descente illégale, etc.
La justice séculière a discontinué ses procédures absurdes ; mais la prétendue justice cléricale a continué les siennes : et non missura cutem, nisi plena cruoris, hirudo. 2
Elle a encore interrogé mes vassaux séculiers et mes ouvriers, malgré la signification que j’ai faite suivant votre délibéré. Ces démarches, illégales et insolentes autant qu’insolites, rebutent ceux qui travaillent pour moi.
Votre nouveau client vous importunera souvent monsieur. Le sieur de Croze est aussi le vôtre dans son affaire contre le curé Ancian, au sujet de l’assassinat de son fils. Il est certain que ce malheureux a été amoureux de la dame Burdet, bourgeoise de Magny, et de très bonne famille, qu’il n’a jamais appelée que la prostituée. Il est prouvé d’ailleurs que cet abominable prêtre a passé sa vie à donner et à recevoir des coups de bâton. Vous avez les pièces entre les mains : je vous demande en grâce de presser cette affaire . J’aurai très soin que vous ne perdiez pas vos peines. Vous me paraissez l’ennemi des usurpations et des violences ecclésiastiques ; vous signalerez également votre équité, votre savoir, et votre éloquence.
Je vous soumets cette pancarte : vous y verrez, monsieur, que l’on me poursuit avec l’ingratitude la plus furieuse, tandis que je me ruine à faire du bien. Il me paraît que c’est là le cas d’un appel comme d’abus. La loi qui défend aux curés d’exercer le ministère d’official et de promoteur doit exister, car il n’est pas naturel que le juge des curés soit curé lui-même . Cette loi ne serait pas rapportée dans un livre qui sert de code aux prêtres si elle n’avait pas été portée, et si elle n’était pas en vigueur. Elle est fondée sur les mêmes raisons qui ne souffrent pas qu’un official et un promoteur soient pénitenciers.
De tout mon cœur, monsieur, et sans compliment, votre, etc. »
1 Voir lettre du 6 juillet 1761 à Arnoult : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-28-122085604.html . Le promoteur était l'équivalent du procureur du roi dans les cours ecclésiastiques . L’official est un « juge d’Église commis par un greffier, ou par un chapitre ou par un abbé . »
2 Et la sangsue ne lâchera pas la peau qu'elle ne soit rassasiée de sang ; Horace, Art poétique, 476 .
10/05/2016 | Lien permanent
Voici une petite aventure qui n’est qu’une bagatelle ... Souveraine sans faste, et femme sans faiblesse.
« A Louise-Dorothée von Meiningen,
duchesse de Saxe-Gotha
Aux Délices près de Genève
ce 22è mars 1756
Madame,
Voici une petite aventure qui n’est qu’une bagatelle, mais qui me devient importante et pour laquelle j’ai recours au cœur noble et généreux de Votre Altesse Sérénissime. Elle se souvient peut-être que j’achevai dans mon heureux séjour à Gotha un petit poème sur la religion naturelle, que j’avais commencé et esquissé à Berlin pour le roi de Prusse. Je le finis à vos pieds[f1] , et je l’adressai à celle dont les bontés me sont si chères, et le suffrage si précieux. Mme la margrave de Bareith a répandu depuis quelques mois des copies de l’ouvrage tel qu’il était quand je l’avais donné au roi son frère [la première version, en 4 parties, que Frédéric tiendrait du marquis d’Adhémar, secrétaire de la margravine]. Enfin , j’apprends que l’ouvrage est imprimé à Paris ; il est plein de fautes, et ce qu’il y a de plus triste pour moi, c’est qu’il n’est point adressé à cette adorable princesse que j’appelais, avec tant de raison,
Souveraine sans faste, et femme sans faiblesse.
C’est avec le nom du roi de Prusse qu’il parait[f2] . Je ne sais s’il conviendrait à présent que je fisse réimprimer l’ouvrage dédié à un autre qu’au roi de Prusse. Cet hommage ne serait d’aucun prix pour Votre Altesse Sérénissime et déplairait peut-être à un roi qui est votre voisin. Je ne sais de plus s’il conviendrait que la descendante d’Ernest le pieux adoptât ce que le roi de Prusse un peu moins pieux peut adopter. J’ignore si Votre Altesse Sérénissime souffrirait que la dédicace fût commune à vous et à lui. Vous savez, Madame, combien le sujet est délicat, et je pense que Votre Altesse Sérénissime souhaitera que son nom ne paraisse qu’à la tête de quelque ouvrage qui ne pourra être une source de disputes. Vous êtes une divinité à laquelle on ne doit présenter que des offrandes pures et sans taches.
Il y a un petit article dans la pièce qui est entre vos mains qui sera dans un éternel oubli [Certainement le portait de « Théodore », que V* n’imprimera pas quand il publiera le poème en amalgamant les deux versions.].
Les bruits abominables qui couraient se sont trouvés faux. Le médecin Tronchin était à Paris, dans le temps qu’on le disait à Cassel [« Apollon Esculape » y « déracin(ait) des préjugés et … inocul(ait) nos princes » et il y « était fêté » (à Paris, bien sûr)]. Le public est né calomniateur ; il saisit toujours cruellement les plus légers prétextes. Ce n’est qu’à des vertus comme les vôtres qu’il rend toujours justice, et ce n’est qu’à un cœur comme le vôtre que je serai toujours attaché, Madame, avec le profond respect, la reconnaissance que je dois à Votre Altesse Sérénissime.
Pardonnez, Madame, si j’ai dicté cette lettre. Je suis très malade, et très faible. Mais les sentiments qui m’attachent avec tant de respect et de zèle à Votre Altesse Sérénissime et à votre auguste maison n’en sont pas moins forts.
V. »
[f1]En fait , il y a deux versions de l’œuvre :
-la première composée en Prusse de 1751 à 1752, revue avec Frédéric et sa sœur la margravine, comportant quatre parties et dédiée au roi,
- la deuxième, composée à gotha en avril-mai 1753, avec trosi chants seulemennt, et une Prière, et dans le deuxième chant, le portrait mordant d’un Théodore qui ressemblait à Frédéric ; elle était plus ou moins explicitement dédiée à la duchesse.
[f2]V* ne semble pas savoir que les deux versions sont imprimées. Le 24, il écrira à la duchesse qu’il l’ « apprend dans l’instant ». Il semble sincère et ne doit pas penser qu’il ment pour la ménager et lui apprendre la vérité en deux fois. D’après le vers cité, la dédicace n’était pas nominative. On croira qu’il s’agit de la margravine à qui est dédiée l’autre version . V* persuadera la duchesse que « ce sera un petit mystère entre la divinité et le sacrificateur » ; il en sera remercié !
22/03/2010 | Lien permanent
ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau
... Mark Zuckerberg et son trop célèbre Fesses de bouc va tenter de faire le ménage, nettoyer ses écuries d'Augias électroniques avec l'aide de ses utilisateurs : la chasse aux fake news est ouverte . Ce qui m'intrigue, c'est que les nettoyeurs sont ceux-là même qui ne se font pas prier pour diffuser, consciemment ou pas, le pire du Net . Mark se fait juge et partie, le résultat ne sera qu'une nouvelle biaisée à coup sûr, et n'est pas Hercule qui veut .
http://www.20minutes.fr/high-tech/2205495-20180120-fake-n...
Facebook au quotidien
« A Carlo Goldoni
Au château de Ferney, 19 février 1763
J’ai respecté longtemps vos occupations, monsieur ; mais la meilleure raison qui m’ait empêché de vous écrire, c’est qu’on dit que je deviens aveugle . Ce n’est pas comme Homère, c’est comme La Mothe-Houdart, dont vous avez peut-être entendu parler à Paris, et qui faisait des vers médiocres tout comme moi. Je suis menacé de perdre la vue, et ce petit accident me prive d’un grand plaisir, qui est celui de lire vos pièces.
Un homme de beaucoup d’esprit, et qui entend parfaitement l’italien, m’a mandé qu’il était extrêmement satisfait de la dernière comédie dont vous avez gratifié notre public de Paris. Si elle est imprimée, je vous demande en grâce de me l’envoyer. Mes yeux feront un effort pour la lire, ou bien ma nièce nous la lira.
Au cas que vous ayez livré cet ouvrage à l'impression, je vous demande en grâce de l'envoyer par la petite poste, à M. Damilaville, premier commis des bureaux du vingtième, quai Saint-Bernard à Paris .
Je vous destine une quarantaine de volumes.
Nardi parvus onix eliciet cadum.1
Mais ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau . Il y a vingt volumes de votre serviteur que vous pourrez jeter dans le feu ; et, pour vous consoler, le reste est de Corneille.
Je reçois quelquefois des nouvelles de votre ami M. le marquis Albergati. Si j’étais jeune, je vous accompagnerais à votre retour pour aller l’embrasser ; mais j’ai soixante et dix ans, et il faut que je meure entre les Alpes et le mont Jura, dans ma petite retraite. Vous aurez un vrai serviteur jusqu’au dernier moment de ma vie.
Voltaire. »
1 Un petit onyx plein de nard fera sortir une jarre ; Odes, IV, xii, 17, Horace .
20/01/2018 | Lien permanent
Madame, Si vous pouvez par votre entremise nous procurer de l'avoine,
... faute de blé, nous aurons peut-être encore faim, ... avec une fièvre de cheval .
« A Catherine-Josèphe de Loras du Saix, baronne de Monthoux
A Ferney, 29 juillet 1764 1
Madame,
Si vous pouvez par votre entremise nous procurer de l'avoine, Mme Denis et moi vous serons très obligés . Il nous en faudrait environ 40 coupes que nous paierons comptant . Nous vous demandons bien pardon de notre importunité . Nous comptons sur vos bontés ; votre régisseur qui connait la Savoie peut aisément nous rendre ce service . Vous savez, madame, à quel point nous vous sommes attachés .
J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire. »
1 Edition Pommier .
23/09/2019 | Lien permanent
cet animal-là est un vilain gnome.
http://www.youtube.com/watch?v=7GN1I7M3yCc
« A François-Augustin Paradis de Moncrif
Je n'avais, mon cher sylphe,[Moncrif, auteur de Zélindor, roi des Silphes, 1745] supplié Mme de Luynes de présenter ma rhapsodie [poème La Bataille de Fontenoy] à la reine , que parce qu'il paraissait fort brutal d'en laisser paraître tant d'éditions sans lui en faire un petit hommage. Mais je vous prie de lui dire très sérieusement que je lui demande pardon d'avoir mis à ses pieds une pauvre esquisse que je n'avais jamais osé faire donner au roi.
Enfin Sa Majesté ayant bien voulu que je lui dédiasse sa bataille, j'ai mis mon grain d'encens dans un encensoir un peu plus propre, et le voici que je vous présente. C'est à présent que vous pouvez dire hardiment à la reine que cela vaut mieux que la maussaderie de notre ami le poète Roy [Discours au roi sur le succès de ses armes, 1745, de Pierre-Charles Roy, contenant ce vers : « Et suivant son caprice adjuger les lauriers »]. Je ne crois pas qu'aucun de ceux que j'ai si justement célébrés soit fort content que cet honnête homme ait dit en style d'huissier priseur que j'ai adjugé des lauriers selon mon caprice. Mais c'est une des moindres peccadilles de M. le chevalier de Saint-Michel. Mon aimable sylphe, cet animal-là est un vilain gnome.
Vale, je vous aime de tout mon cœur.
V.
Il a fait une petite satire dans laquelle il dit de moi :
Il a loué depuis Noailles
Jusqu'au moindre petit morveux
Portant talon rouge à Versailles.[i]
On débite cette infamie avec les noms de M. d'Argenson, Castelmoron et d'Aubeterre en notes.[V* précise que l'auteur de la satire a « mis en marge … les d'Aubeterre et les Castelmoron »]
Vous êtes engagé d'honneur à faire connaître à la reine ce misérable. Si je n'étais pas malade, j'irais me jeter à ses pieds. Je vous supplie instamment de lui faire ma cour. Comptez que je vous aimerai toute ma vie .
16 juin [1745] au soir »
i C'est ici,
La Requête du curé de Fontenoy au roi, en réalité de Jean-Henri Marchand . V* justifiait le 3 juin, à Cideville, son éloge de Noailles : « Il était délicat de parler de M. le maréchal de Noailles, l'ancien du maréchal de Saxe, n'ayant pas le commandement. Les deux vers qui expriment qu'il n'est point jaloux, et qu'il ne regarde que l'intérêt de la France, sont un petit trait de politique …; ces allusions aux faits qu'on ne doit pas dire hautement, mais qu'on doit faire entendre, ce sont là … ces petites finesses qui plaisent aux hommes comme vous ... »
16/06/2010 | Lien permanent
Il est plaisant qu’à la suite d’un écrit si sublime il se trouve une approbation de deux docteurs
...
« A François de Chennevières
M. Bernard, mon cher ami, est un digne correspondant, et qui mérite bien votre amitié . Il m'a appris que vous m'aviez envoyé cet excellent ouvrage de M. Thomas, qui est resté parmi les paperasses de Montpéroux . Je viens de le recevoir, de le lire, et de l'admirer .
Voici ma réponse que je vous prie de lui faire tenir . Nous vous embrassons tous le plus tendrement du monde .
22è septembre 1765. 1»
1 Ce billet accompagne la lettre du même jour à Thomas .
« A Antoine-Léonard Thomas
22 Septembre 1765.1
Je n’ai reçu qu’aujourd’hui, monsieur, le présent dont vous m’avez honoré 2, et la lettre charmante dont vous l’accompagnez. La mort de notre résident, chez qui le paquet est resté longtemps, a retardé mon plaisir, et je me hâte de vous témoigner ma reconnaissance . Vous ne savez pas combien je vous suis redevable. Ce n’est point là un discours académique, c’est un excellent ouvrage d’éloquence et de philosophie. Autrefois nous donnions pour sujet du prix des textes faits pour le séminaire de Saint-Sulpice . Aujourd’hui les sujets sont dignes de vous. Il est plaisant qu’à la suite d’un écrit si sublime il se trouve une approbation de deux docteurs . Elle ne peut nuire pourtant à votre ouvrage ; il est admirable, malgré leur suffrage.
On ne lit plus Descartes, mais on lira son éloge, qui est en même temps le vôtre. Ah ! monsieur, que vous y montrez une belle âme et un esprit éclairé ! quel morceau que l’histoire de la persécution du nommé Voët contre Descartes 3! Vous avez employé et fortifié les crayons de Démosthène pour peindre un coquin absurde qui ose poursuivre un grand homme. Vous m’avez fait un grand plaisir de ne pas oublier le petit conseiller de province, qui méprisait la philosophie de son frère. Tout votre ouvrage m’enchante d’un bout à l’autre. Je vais le relire dès que j’aurai dicté ma lettre ; car l’état où je suis me permet rarement d’écrire. Vous avez parfaitement séparé le génie de Descartes de ses chimères, et vous avez habilement montré combien l’auteur même des tourbillons était un homme supérieur.
On m’a dit que vous faites un poème épique sur Pierre le Grand 4 ; vous êtes fait pour célébrer les grands hommes ; c’est à vous à peindre vos confrères. Je m’imagine qu’il y aura une philosophie sublime dans votre poème. Le siècle est monté à ce ton-là, et vous n’y avez pas peu contribué.
Vous faites, dans votre Éloge de Descartes, un éloge de la solitude qui m’a bien touché. Plût à Dieu que vous voulussiez bien partager la mienne, et vivre, avec moi, comme un frère que l’éloquence, la poésie, et la philosophie m’ont donné ! J’ai dans ma masure un homme qui est comme moi votre admirateur, et avec qui je voudrais passer le reste de ma vie . C’est M. Damilaville qu’un malheureux emploi de finance rappelle à Paris. Il vous dira quelle obligation je vous aurais, si vous daignez venir tenir sa place. Il est vrai que dans l’été nous avons un peu de monde, et même des spectacles , mais je n’en suis pas moins solitaire. Vous travailleriez avec le plus grand loisir . Vous feriez renaître ces temps que nos petits-maîtres regardent comme des fables, où les talents et la philosophie réunissaient des amis sous le même toit.
J’ai bien peur que ma proposition ne soit aussi une fable ; mais enfin il ne tiendra qu’à vous d’en faire la vérité la plus consolante pour votre serviteur, pour votre admirateur, et, permettez-moi de le dire, pour votre ami.
V. »
1 La copie contemporaine donne trois variante de détail avec le texte imprimé ; il y a une autre copie contemporaine, aux archives du marquis de Bristol (Ickworth) ; on suit ici l'édition Nouveaux mélanges philosophiques, historiques, critiques, etc., etc., 1765 . A cette époque, la lettre fut imprimée comme « Réponse de M. de Voltaire à M. Thomas » dans le Journal encyclopédique du 1er novembre 1765. Voir page 421 : https://books.google.sm/books?id=JBsPAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=thomas&f=false
Voir : https://data.bnf.fr/fr/12107626/antoine-leonard_thomas/
2 Éloge de René Descartes, a gagné un prix de l'Académie Française . L'édition imprime cette lettre de V*. Voir : https://books.google.fr/books?id=LwG5HBo6sbIC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
3 Gysbert Voet, protestant fanatique a écrit contre Descartes qui lui a répondu par une Epistola [...] ad [...] Gisbertum Voetium, 1643 . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86015062/f7.image
4 Thomas ne put l'achever . Il n'en parut que quelques fragments sous le titre Le Czar Pierre Ier dans les Œuvres posthumes de Thomas, 1802 . Voir page 424 : https://books.google.co.zw/books?id=NFFDZo9JiKQC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=czar&f=false
21/01/2021 | Lien permanent
cet Arioste est mon homme , ou plutôt un dieu
Note rédigée le 3 août 2011 pour mise en ligne le 16 novembre 2010.
http://www.deezer.com/listen-2712822 Gotan project, dont je suis fan .
« A Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort
19è novembre 1774, à Ferney
Monsieur,
Quand M. de La Harpe m'envoya son bel Éloge de La Fontaine 1 qui n'a point eu de prix, je lui mandai qu'il fallait que celui qui l'a emporté fût le discours le plus parfait qu'on eût vu dans toutes les académies de ce monde 2. Votre ouvrage 3 m'a prouvé que je ne me suis pas trompé . Je bénis Dieu dans ma décrépitude de voir qu'il y ait aujourd'hui des genres dans lesquels on est bien au dessus du grand siècle de Louis XIV . Ces genres ne sont pas en grand nombre, et c'est ce qui redouble l'obligation que je vous ai . Je vous remercie du fond de mon cœur usé, de tous les plaisirs nouveaux que votre ouvrage m'a donnés . Tout ce que je peux vous dire, c'est que La Fontaine n'aurait jamais pu parler d’Ésope et de Phèdre aussi bien que vous parlez de lui .
A propos, Monsieur, vous me reprochez, mais avec votre politesse et vos grâces ordinaires, d'avoir dit autrefois qu'il n’était pas assez peintre . Il me souvient en effet d'avoir dit autrefois 4 qu'il n'était pas un peintre aussi fécond, aussi varié, aussi animé que l'Arioste, et c'était à propos de Joconde . J'avoue mon hérésie au plus aimable prêtre de notre église .
Vous me faites sentir plus que jamais combien La Fontaine est charmant dans ses bonnes fables ; je dis dans les bonnes, car ses mauvaises sont bien mauvaises . Mais que l'Arioste est supérieur à lui et à tout ce qui m'a jamais charmé ! par la fécondité de son génie inventif , par la profusion de ses images, par la profonde connaissance du cœur humain, sans faire jamais le docteur, par ces railleries si naturelles dont il assaisonne les choses les plus terribles ! J'y trouve toute la grande poésie d'Homère avec plus de variété ; toute l'imagination des Mille et Une Nuits ; la sensibilité de Tibulle, les plaisanteries de Plaute, toujours le merveilleux et le simple . Les exordes de tous ses chants sont d'une morale si vraie et si enjouée ! N'êtes-vous pas étonné qu'il ait pu faire un poème de plus de quarante mille vers dans lequel il n'y a pas un morceau ennuyeux, et pas une ligne qui pêche contre la langue, pas un tour forcé, pas un mot impropre ? Et encore ce poème est tout en stances .
Je vous avoue que cet Arioste est mon homme , ou plutôt un dieu, comme disent messieurs de Florence, il divin Ariosto . Pardonnez-moi ma folie. La Fontaine est un charmant enfant que j'aime de tout mon cœur . Mais laissez-moi en extase devant messer Ludovico, qui d'ailleurs a fait des épitres comparables à celles d'Horace . Multae sunt mansiones in domo patris mei 5. Vous occupez une de ces places . Continuez, Monsieur, réhabilitez notre siècle, je le quitte sans regret . Ayez surtout grand soin de votre santé . Je sais ce que c'est que d'avoir été quatre-vingt et un ans malade .
Agréez, Monsieur, l'estime sincère, et les respects du vieux bonhomme .
V.
Je suis toujours très fâché de mourir sans vous avoir vu . »
1 Éloge de La Fontaine, qui a concouru pour le prix de l'académie de Marseille en 1774 ; http://www.gedhs.ulg.ac.be/recherches/espritdesjournaux/pdf/750106.pdf
Mais c'est Chamfort qui a eu le prix .http://www.shanaweb.net/les-fabulistes/chamfort/notes-de-chamfort.html
2 Le 2 octobre, V* a écrit à La Harpe : « Il faut donc que l’ouvrage de M. Chamfort soit un chef-d’œuvre, et que ce soit Phidias qui l'ait emporté sur Praxitèle »
3 Éloge de La Fontaine, ouvrage qui a remporté le prix , au jugement de l'Académie de Marseille : http://www.archive.org/stream/logedelafontai00chamuoft#page/n5/mode/2up
4 Dans le Discours aux Welches : chercher « le Joconde » : http://www.voltaire-integral.com/Html/25/12_Welches.html
16/11/2010 | Lien permanent
ce qui n'est qu'un éloge ne sert souvent qu'à faire valoir l'esprit de l'auteur
... [de l'éloge, bien entendu !] .
Mister Modiano, vous n'allez pas manquer de louangeurs , méfiat aussi de nos belles !!
Je n'ai rien lu qui sortit de votre plume, juste vu et apprécié Lacombe Lucien de Louis Malle . Si je vis assez vieux en gardant un minimum de lucidité, peut-être vous lirai-je, vous donnez le choix , mais vous venez en arrière-garde (non pas page de garde, mais quatrième de couverture) après Voltaire .
OMG* what happens ?
*(O My God)
« A Ivan Ivanovitch Schouvalov
18 septembre 1759 par Genève
au château de Tournay
Monsieur, j'ai reçu le panégyrique de Pierre le Grand,1 que Votre Excellence a eu la bonté de m'envoyer ; il est bien juste qu'un homme de votre académie célèbre les louanges de cet empereur ; c'est par la même raison que les hommes sont obligés de chanter les louanges de Dieu, car il faut bien louer celui qui nous a formés . Il y a certainement de l'éloquence dans ce panégyrique, je vois que votre nation se distinguera bientôt par les lettres comme par les armes ; mais ce sera principalement à vous, monsieur, qu'elle en aura l'obligation ; je vous dois celle d'avoir reçu de vous des mémoires plus instructifs qu'un panégyrique ; ce qui n'est qu'un éloge ne sert souvent qu'à faire valoir l'esprit de l'auteur, le titre seul avertit le lecteur d'être en garde , il n’y a que les vérités de l'histoire qui puissent forcer l'esprit à croire et à admirer . Le plus beau panégyrique de Pierre le Grand à mon avis est son journal 2 dans lequel on le voit toujours cultiver les arts de la paix au milieu de la guerre, et parcourir ses États en législateur tandis qu'il les défendait en héros contre Charles XII.
J'attends toujours vos nouveaux mémoires avec l'empressement du zèle que vous m’avez inspiré : je me flatte que j'aurai autant de secours pour les évènements qui suivirent la bataille de Pultava que j'en ai eu pour ceux qui la précèdent . Ce sera une grande consolation pour moi que de pouvoir achever ma carrière par cet ouvrage . Ma vieillesse et ma mauvaise santé me font connaître que je n'ai pas de temps à perdre ; mais ce n'est pas là le plus grand motif de mon empressement ; je suis impatient de répondre si je le puis, monsieur, à la confiance que vous avez voulu me témoigner, et de satisfaire votre goût autant que je suivrai vos intentions .
Voici, monsieur, un moment bien glorieux pour Votre Auguste Impératrice et pour la Russie . C'est la destinée de Pierre le Grand et de sa digne fille de rétablir la maison de Saxe dans ses États .
J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus respectueuse et touts les sentiments que vous méritez
monsieur
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 Ce panégyrique, sans doute manuscrit envoyé par Schouvalof en même temps que sa lettre du 14 août 1759, et peut-être extrait d'un ouvrage plus important, est de Mikhaïl Vassilievitch Lomonosof, poète et polygraphe[voir : http://www.universalis.fr/encyclopedie/mikhail-vassilievi... et http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Lomonossov ]. Schouvalof disait de ce texte dans sa lettre : « Il servira au moins monsieur à vous donner une idée de notre langue et de sa construction, vous verrez qu'elle n'est point à beaucoup près si pauvre que nous l'annonce l'Histoire de Brandebourg, qui dit que nous n'avons point des mots pour exprimer l'honneur et la vertu . »
De fait, Frédéric II avait écrit « l'honneur et la bonne foi » ; voir Œuvres de Frédéric , I, 150 :voir : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/1/150/text/
10/10/2014 | Lien permanent