01/01/2010
réparer par sa bienveillance (s’il est possible) l’opprobre dont Elle m’a comblé.
Mes bonnes résolutions pour 2010 et au delà :
Je vous souhaite d'avoir une année passionnée, passionnante, comme cette musique.
http://www.youtube.com/watch?v=xlcVu8SLDdo&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=8gdUWdDVriI&NR=1
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Je vous souhaite de ne pas connaitre les affres de la disgrâce que connait Volti et qui lui donnent bien du tourment ce jour de l'an 1753 .
« Au chevalier Charles-Nicolas de La Touche
1er janvier [1753]
J’ai l’honneur de vous confier, Monsieur, la copie de la lettre que j’envoie au roi de Prusse et que j’ai minutée devant vous [V* s’y disait « obligé de mettre aux pieds (du roi) (s)on sort et les bienfaits et les distinctions dont (il) (l’)av(ait) honoré » -ordre du mérite et clé de chambellan – « (s)a résignation est égale à sa douleur . (Il) ne (s)e souviendra que de ces mêmes bienfaits »…]. Elle n’est pas d’un homme qui ait à se reprocher d’avoir jamais manqué personnellement à Sa Majesté. Elle ne peut me refuser la liberté de sortir de ses Etats. J’ose espérer même qu’après m’avoir arraché à ma patrie et à tout ce que j’avais de plus cher, après m’avoir demandé au roi par son ministre, après m’avoir donné des assurances si réitérées et si tendres de me rendre heureux, elle ne me laissera point partir sans quelques paroles de consolation. Elle doit cet adoucissement à mon état, et je l’attends de la générosité de son caractère ; et je me mets sous votre protection, Monsieur, comme un Français, comme un domestique du roi, comme un officier de sa maison. Je n’ai jamais cessé de lui appartenir ; il me fait même une pension, outre le brevet de son gentilhomme ordinaire qu’il m’a conservé. Il ne m’a cédé à Sa Majesté prussienne qu’en me conservant tous mes droits dans ma patrie. Vous êtes ici le protecteur des Français ; je vous demande instamment , Monsieur, de couronner vos bontés ; de parler à M. de Podevils d’une manière touchante, et de l’engager par la plus pressante sollicitation à représenter au roi son maître combien il est digne de sa grandeur et de sa bonté de laisser sortir à son gré un étranger malheureux et malade, qu’il a eu deux ans et demi auprès de sa personne, et qui conservera toujours pour ses anciennes bontés la plus respectueuses reconnaissance, et combien il est digne encore d’un monarque tel que lui d’adoucir par des paroles de bienveillance le tort à jamais irréparable qu’il m’a fait.
Personne n’est plus en état que vous, Monsieur, de me rendre les meilleurs offices, et par le poste que où vous êtes et par la confiance qu’on doit avoir en vous. Je vous supplie d’ajouter cette marque de bonté à toutes celles que vous m’avez données. Je ne peux vous offrir que les tristes témoignages d’une reconnaissance aussi tendre, aussi respectueuse qu’inutile ; mais c’est assez pour une âme aussi belle que la vôtre.
V.
J’ajoute que je vous supplie de demander le secret à M. de Podevils jusqu’à mon départ, comme j’ose le demander au roi de Prusse.
« A Frédéric II, roi de Prusse
[1er janvier 1753]
Sire,
Ce n’est sans doute que dans la crainte de ne pouvoir plus me montrer devant Votre Majesté que j’ai remis à vos pieds des bienfaits qui n’étaient pas des liens dont j’étais attaché à votre personne [clé de chambellan et ordre du mérite]. Vous devez juger de ma situation affreuse, de celle de toute ma famille. Il ne me restait qu’à m’aller cacher pour jamais et déplorer mon malheur en silence. M. Federsdoff [a rapporté de la part du roi clé et croix] qui vient me consoler dans ma disgrâce me fait espérer que Votre Majesté daignerait écouter envers moi la bonté de son caractère, et qu’Elle pourrait réparer par sa bienveillance (s’il est possible) l’opprobre dont Elle m’a comblé. Il est bien sûr que le malheur de vous avoir déplu n’est pas le moindre que j’éprouve. Mais comment paraître ? comment vivre ? Je n’en sais rien. Je devrais être mort de douleur. Dans cet état horrible, c’est à votre humanité à avoir pitié de moi. Que voulez-vous que je devienne et que je fasse ? Je n’en sais rien. Je sais seulement que vous m’avez attaché à vous depuis seize années. Ordonnez d’une vie que je vous ai consacrée et dont vous avez rendu la fin si amère. Vous êtes bon, vous êtes indulgent, je suis le plus malheureux homme qui soit dans vos Etats, ordonnez de mon sort.
V. »
« Au chevalier Charles-Nicolas de La Touche
A vous seul [1er janvier 1753]
Voici, Monsieur, une aventure que je vous confie avec le secret qu’on me recommande, et avec un abandonnement entier à votre protection et à vos conseils. J’ai renvoyé au roi ma clef et mon ordre et ma pension à trois heures et demie. Il m’a envoyé Federsdoff à quatre me dire de n’en rien faire, qu’il réparerait tout, que je lui écrivisse une autre lettre. Je lui ai écrit, mais sans démentir la première, et je ne prendrai aucune résolution sans vos bontés et sans vos conseils. Comme j’ai eu l’honneur de vous prendre à témoin de mes sentiments dans ma première lettre, et que le roi sait que selon mon devoir je vous ai confié mes démarches, ce sera à vous à être arbitre. Vous êtes actuellement un ministre de paix, on la propose, dictez les conditions. Je ne peux sortir, je ne peux que vous renouveler ma respectueuse reconnaissance.
V.
On parle de souper, je ne peux être assez hardi, si vous n’y êtes pas pour me seconder. Moi, souper ?
12:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, la touche, frédéric, federsdoff
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