01/01/2010
réparer par sa bienveillance (s’il est possible) l’opprobre dont Elle m’a comblé.
Mes bonnes résolutions pour 2010 et au delà :
Je vous souhaite d'avoir une année passionnée, passionnante, comme cette musique.
http://www.youtube.com/watch?v=xlcVu8SLDdo&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=8gdUWdDVriI&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=4o3eiEHmJUA&feature=ch...
Je vous souhaite de ne pas connaitre les affres de la disgrâce que connait Volti et qui lui donnent bien du tourment ce jour de l'an 1753 .
« Au chevalier Charles-Nicolas de La Touche
1er janvier [1753]
J’ai l’honneur de vous confier, Monsieur, la copie de la lettre que j’envoie au roi de Prusse et que j’ai minutée devant vous [V* s’y disait « obligé de mettre aux pieds (du roi) (s)on sort et les bienfaits et les distinctions dont (il) (l’)av(ait) honoré » -ordre du mérite et clé de chambellan – « (s)a résignation est égale à sa douleur . (Il) ne (s)e souviendra que de ces mêmes bienfaits »…]. Elle n’est pas d’un homme qui ait à se reprocher d’avoir jamais manqué personnellement à Sa Majesté. Elle ne peut me refuser la liberté de sortir de ses Etats. J’ose espérer même qu’après m’avoir arraché à ma patrie et à tout ce que j’avais de plus cher, après m’avoir demandé au roi par son ministre, après m’avoir donné des assurances si réitérées et si tendres de me rendre heureux, elle ne me laissera point partir sans quelques paroles de consolation. Elle doit cet adoucissement à mon état, et je l’attends de la générosité de son caractère ; et je me mets sous votre protection, Monsieur, comme un Français, comme un domestique du roi, comme un officier de sa maison. Je n’ai jamais cessé de lui appartenir ; il me fait même une pension, outre le brevet de son gentilhomme ordinaire qu’il m’a conservé. Il ne m’a cédé à Sa Majesté prussienne qu’en me conservant tous mes droits dans ma patrie. Vous êtes ici le protecteur des Français ; je vous demande instamment , Monsieur, de couronner vos bontés ; de parler à M. de Podevils d’une manière touchante, et de l’engager par la plus pressante sollicitation à représenter au roi son maître combien il est digne de sa grandeur et de sa bonté de laisser sortir à son gré un étranger malheureux et malade, qu’il a eu deux ans et demi auprès de sa personne, et qui conservera toujours pour ses anciennes bontés la plus respectueuses reconnaissance, et combien il est digne encore d’un monarque tel que lui d’adoucir par des paroles de bienveillance le tort à jamais irréparable qu’il m’a fait.
Personne n’est plus en état que vous, Monsieur, de me rendre les meilleurs offices, et par le poste que où vous êtes et par la confiance qu’on doit avoir en vous. Je vous supplie d’ajouter cette marque de bonté à toutes celles que vous m’avez données. Je ne peux vous offrir que les tristes témoignages d’une reconnaissance aussi tendre, aussi respectueuse qu’inutile ; mais c’est assez pour une âme aussi belle que la vôtre.
V.
J’ajoute que je vous supplie de demander le secret à M. de Podevils jusqu’à mon départ, comme j’ose le demander au roi de Prusse.
« A Frédéric II, roi de Prusse
[1er janvier 1753]
Sire,
Ce n’est sans doute que dans la crainte de ne pouvoir plus me montrer devant Votre Majesté que j’ai remis à vos pieds des bienfaits qui n’étaient pas des liens dont j’étais attaché à votre personne [clé de chambellan et ordre du mérite]. Vous devez juger de ma situation affreuse, de celle de toute ma famille. Il ne me restait qu’à m’aller cacher pour jamais et déplorer mon malheur en silence. M. Federsdoff [a rapporté de la part du roi clé et croix] qui vient me consoler dans ma disgrâce me fait espérer que Votre Majesté daignerait écouter envers moi la bonté de son caractère, et qu’Elle pourrait réparer par sa bienveillance (s’il est possible) l’opprobre dont Elle m’a comblé. Il est bien sûr que le malheur de vous avoir déplu n’est pas le moindre que j’éprouve. Mais comment paraître ? comment vivre ? Je n’en sais rien. Je devrais être mort de douleur. Dans cet état horrible, c’est à votre humanité à avoir pitié de moi. Que voulez-vous que je devienne et que je fasse ? Je n’en sais rien. Je sais seulement que vous m’avez attaché à vous depuis seize années. Ordonnez d’une vie que je vous ai consacrée et dont vous avez rendu la fin si amère. Vous êtes bon, vous êtes indulgent, je suis le plus malheureux homme qui soit dans vos Etats, ordonnez de mon sort.
V. »
« Au chevalier Charles-Nicolas de La Touche
A vous seul [1er janvier 1753]
Voici, Monsieur, une aventure que je vous confie avec le secret qu’on me recommande, et avec un abandonnement entier à votre protection et à vos conseils. J’ai renvoyé au roi ma clef et mon ordre et ma pension à trois heures et demie. Il m’a envoyé Federsdoff à quatre me dire de n’en rien faire, qu’il réparerait tout, que je lui écrivisse une autre lettre. Je lui ai écrit, mais sans démentir la première, et je ne prendrai aucune résolution sans vos bontés et sans vos conseils. Comme j’ai eu l’honneur de vous prendre à témoin de mes sentiments dans ma première lettre, et que le roi sait que selon mon devoir je vous ai confié mes démarches, ce sera à vous à être arbitre. Vous êtes actuellement un ministre de paix, on la propose, dictez les conditions. Je ne peux sortir, je ne peux que vous renouveler ma respectueuse reconnaissance.
V.
On parle de souper, je ne peux être assez hardi, si vous n’y êtes pas pour me seconder. Moi, souper ?
12:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, la touche, frédéric, federsdoff
08/12/2009
On nuit plus au progrès de l’esprit en plaçant mal les récompenses qu’en les supprimant
Accrochez-vous bien !
Je peux témoigner que "tomber" amoureux n'est pas toujours figuré .
(NDLR : un conseil d'ami : méfiez-vous des chaises à roulettes ;- ))
« A Charles-François Hénault
Au château de Potsdam, 8 décembre [1751]
Vous me croirez paresseux, mon cher confrère, mais c’est parce que je ne le suis point que j’ai été si longtemps sans vous écrire. J’étais occupé à finir mon essai du Siècle de Louis XIV, à tâcher de vous imiter et de mériter votre suffrage et vos bontés. Il s’est glissé beaucoup de fautes tant de ma part que de l’éditeur, et je fais des cartons. J’ai pris la liberté de vous voler la liste des maréchaux de France et des ministres que j’ai mise à la suite de l’ouvrage [emprunt au Nouvel abrégé chronologique de l’Histoire de France de Hénault ]. Elle est suivie d’un catalogue de presque tous les artistes qui ont immortalisé ce siècle en tant de différents genres. Je vous supplie de jeter les yeux sur une petite partie de ce catalogue et de renvoyer ensuite ces deux feuilles à Mme Denis. J’avais, comme vous le voyez, prévenu cet énorme abbé Lambert, [Claude-François Lambert, auteur de Histoire littéraire du règne de Louis XIV (Paris 1751) ], et je crois ni ne penser ni écrire comme lui. Franchement son gros livre déshonore la nation qu’il a cru honorer ; mais des barbouilleurs ont beau défigurer les grands hommes et peindre des pygmées à coté d’eux, les pygmées disparaissent, les barbouilleurs sont oubliés et les grands hommes restent.
A propos de grands hommes, il est triste que le roi de Prusse ait supprimé la vie de son père dans l’Histoire de Brandebourg [ le règne de Frédéric-Guillaume est peu traité dans l’édition hollandaise de Mémoires pour servir à l’histoire de la Maison de Brandebourg (1751), mais il était traité dans l’édition faite « Au donjon du château » et le sera à nouveau dans la Continuation (1757) ]; mais vous m’avouerez, Monsieur, que les trois dissertations sur la religion, les mœurs, le gouvernement de son pays sont d’un vrai philosophe, et que Salomon, Marc Aurèle et Julien n’eussent pas mieux fait. Au reste je n’ai d’autre part aux ouvrages de cet homme très extraordinaire que celle d’avoir fait avec lui mon métier d’académicien et d’avoir servi à perfectionner en lui la connaissance de notre langue. C’est un faible mérite auprès du génie.
Je ne sais si on lui pardonne d’avoir comparé l’Electeur, son bisaïeul, à Louis XIV. On ne connait en France cet Electeur que pour avoir été surpris et bien battu par le maréchal de Turenne, et pour avoir été contraint malgré tous ses artifices à recevoir une paix honteuse. Mais cet Electeur, qui a dans Berlin le nom de Grand, a fait réellement de grands biens à son pays, et par là cette comparaison devient excusable dans la bouche de celui qui d’ailleurs l’a si prodigieusement surpassé.
Cet homme singulier doit être cher à votre ministère pour avoir abaissé la maison d’Autriche, affaibli l’Empire, changé la face de l’Allemagne et tenu la balance du Nord. Il doit l’être de tous les êtres pensants par sa philosophie libre, par la culture des lettres, et surtout aux Français puisqu’il a appris d’eux seuls à penser et à écrire. Il a donné une telle vogue à notre langue qu’elle est devenue langue générale du Nord et qu’on vient d’établir une académie française à Copenhague. Un officier poméranien qui a servi longtemps en Russie [Manstein qui écrit les Mémoires de Russie (édités 1770), publiés par David Hume ; V* retouchera le texte français ], et qui est actuellement à Potsdam, y compose en français l’histoire des dernières révolutions de la Russie. Il fera connaitre le premier une nation qui est bien plus redoutable qu’on ne pense. Enfin, Monsieur, je vous assure que j’habite Sparte devenu Athènes, et cette nouvelle Athènes n’est qu’une colonie de Paris. Vous seriez peut-être étonné aux soupers du roi de croire être chez vous.
Comme nous sommes ici fort libres, permettez-moi d’user de cette liberté pour ne point croire la réponse de Louis XIV à l’ambassadeur Stairs [A la fin de 1714, dans le Nouvel Abrégé de Hénault, on trouve cette réponse de Louis XIV : « Monsieur l’ambassadeur, j’ai toujours été maitre chez moi, quelque fois chez les autres, ne m’en faites pas souvenir . » V* a demandé le 15 août à Hénault « d’adoucir par un on dit cette réponse étonnante de Louis XIV ».]. Dans tout le reste je me range sous vos étendards.
Je vous supplie de vouloir bien faire quelque commémoration de moi à M. d’Argenson et à M. de Paulmy. Ils m’honoraient autrefois d’un peu de bonté, et s’ils daignaient se souvenir de moi avec quelque prédilection, je regretterais trop ma patrie.
J’ai lu avec bien de la satisfaction, dans l’excellent discours de M. d’Alembert, ces paroles remarquables : On nuit plus au progrès de l’esprit en plaçant mal les récompenses qu’en les supprimant. [introduction à l’Encyclopédie ] Peut-être trouverait-on dans cette réflexion des raisons pour justifier ma retraite si les bontés, les biens, les honneurs dont me comble un grand roi, et la vie très libre dont je jouis, je ne dis pas dans sa cour, mais dans sa maison, ne me justifiaient pas.
Cependant, mon cher et illustre confrère, croyez que malgré la petite vengeance que j’ai prise en me rendant heureux, malgré une liberté plus entière à la table d’un si grand roi que dans les soupers anglais, malgré tous les agréments attachés à la faveur d’un souverain, je vous regrette très sincèrement ; je vous voudrais à Potsdam, ou bien le roi de Prusse à Paris. Mme la marquise du Deffand m’inspire les mêmes sentiments. Ayez la bonté, je vous en prie, de lui présenter mes respects. Elle n’a guère de serviteur ni plus éloigné ni plus attaché. Je lui souhaite une meilleure santé que la mienne .Je suis si malade, je deviens si faible que je ne peux guère soutenir d’autre vie que celle de Potsdam, c'est-à-dire une liberté parfaite pour mon régime, et une suppression entière des moindres devoirs. Avec cela je traine gaiement. Monsieur, vivez aussi heureux que vous méritez de l’être. Qu’un bon estomac soit le prix etc [extrait de l’Epitre à Hénault du 13 juillet 1744 ]. Conservez-moi une amitié dont j’ai grand besoin, même en jouissant, j’ose le dire et répéter sa propre expression, de celle dont m’honore un homme qui aura dans la postérité le nom de Grand. Songez que vous irez aussi à la postérité.
Voltaire. »
A tous ceux qui ont tout lu, pour récupèrer, installez-vous confortablement et écoutez :
http://www.youtube.com/watch?v=0NYN3-g8RxM
Beau programme , non ?
05:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, hénault, alembert, frédéric, prusse, russie, potsdam, louis xiv, lambert, brandebourg, salomon, vengeance
02/12/2009
Oui, je vais aux genoux d’un objet adoré,
http://www.youtube.com/watch?v=VeNm7Co7MfA
Et pourquoi pas ?
En VO : http://www.youtube.com/watch?v=6J9iSpA9QTs&NR=1
« A Frédéric II, roi de Prusse
[Vers le 1er décembre 1740]
Je vous quitte, il est vrai ; mais mon cœur déchiré
Vers vous revolera sans cesse ;
Depuis quatre ans vous êtes ma maitresse,
Un amour de dix ans doit être préféré ; [Emilie du Châtelet]
Je remplis un devoir sacré.
Héros de l’amitié, vous m’approuvez vous-même.
Adieu, je pars désespéré.
Oui, je vais aux genoux d’un objet adoré,
Mais j’abandonne ce que j’aime.
Votre ode est parfaite enfin, [elle commençait par « Voltaire, ta fidèle veine … » et a circulé d’appartement en appartement, à la suite de Voltaire, Frédéric disant que ses corrections ont rendu ces vers passables.], et je serais jaloux, si je n’étais transporté de plaisir. Je me jette aux pieds de Votre Humanité, et j’ose être attaché tendrement au plus aimable des hommes, comme j’admire le protecteur de l’empire, de ses sujets, et des arts.
Voltaire. »
"Si tu ne vas pas au genou, le genou viendra à toi" : proverbe thaï !!
16:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, frédéric, émilie, genoux, maitresse, amitié
19/08/2009
mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses !
Lors de son sejour à Soleure, Volti a -peut-être- eu l'immense joie d'entendre le son du cor des Alpes ? Intrument proche par ses dimensions du fameux Gaffophone et au son tout aussi mélodieux, comme vous pourrez en juger : http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?sid=7149114&am...
Ecoutez, ré-écoutez si vous osez ! Si, je vous jure qu'en espace montagneux ça vous donne des frissons .(qui a dit "frissons de trouille"? encore un esprit fort qui craint sans doute les avalanches ! Petit mental d'homme des plaines ! )
Je vous laisse maîtres de votre choix, et je vous prie de ne pas me jeter de pierres, j'en ai déjà assez autour de chez moi !...
« A François Joachim de Pierre, comte de Bernis
Le vieux Suisse, Monseigneur, apprend dans ses tournées que cette tête qualifiée carrée par M. de Chavigny est ornée d’un bonnet qui lui sied très bien [Bernis recevra le 2 octobre le chapeau de cardinal. Chevigny est ambassadeur de France en Suisse, résidant alors à Soleure]. Votre Éminence doit être excédée des compliments qu’on lui a faits sur la couleur cde son habit que j’ai vue autrefois sur ses joues rebondies, et qui, je crois, y doit être encore.
Mes trente-huit confrères ont pu vous ennuyer et c’est un devoir à quoi, moi 39è, je ne dois pas manquer. Je dois prendre plus de part qu’un autre à cette nouvelle agréable, puisque vous avez daigné honorer mon métier avant d’être de celui du cardinal de Richelieu. Je me souviendrai toujours et je m’enorgueillirai que notre Mécène ait été Tibulle. Gentil Bernard doit en être bien fier aussi.
J’imagine que Votre Éminence n’a eu ni le temps ni la volonté peut-être de répondre à la proposition qu’on lui a faite sur l’Angleterre [réponse de Bernis datée du 6 aout qui le « remercie de la correspondance qu’il [lui] offre en Angleterre », mais « si nos armées se conduisent bien, nos négociations ne seront pas difficiles »] : si vous ne vous en souciez pas, je vous jure que je ne m’en soucie guère ; et que tous mes vœux se bornent à vos succès. Je n’imagine pas comment quelques personnes ont pu soupçonner que mon cœur avait la faiblesse de pencher un peu pour qui vous savez, pour mon ancien ingrat [Frédéric II] ; on ne laisse pas d’avoir de la politesse, mais on a de la mémoire et on est attaché aussi vivement qu’inutilement à la bonne cause qu’il n’appartient qu’à vous de défendre. Je ne suis pas en vérité comme les trois quarts des Allemands. J’ai vu partout des éventails où l’on a peint l’aigle de Prusse mangeant une fleur de Lys, le cheval de Hanovre donnant un coup de pied au cul à M. de Richelieu, un courrier portant une bouteille d’eau de la reine de Hongrie de la part de l’impératrice à Mme de Pompadour. Mes nièces n’auront pas assurément de tels éventails à mes petites Délices où je retourne. On est Prussien à Genève comme ailleurs et plus qu’ailleurs. Mais quand vous aurez gagné quelque bonne bataille ou l’équivalent, tout le monde sera Français ou François [voir article intitulé « François ou Français » dans l’Encyclopédie de 1757 tome VII].
Je ne sais pas si je me trompe, mais je suis convaincu qu’à la longue votre ministère sera heureux et grand [en fait Bernis sera renvoyé en octobre], car vous avez deux choses qui avaient auparavant passé de mode, génie et constance. Pardonnez au vieux Suisse ses bavarderies. Si elles ne l’amusent pas que Votre Éminence lui conserve les bontés dont le belle Babet l’honorait. Misce concilis jocos [« mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses »]. Agréez le profond et tendre respect d’un Suisse qui aime la France et qui attend la gloire de la France de vous.
Voltaire
A Soleure, du 19 août 1758. »
Le Net a ceci d'agréable d'être parfois source d'enseignements divers et renseignements très surprenants comme ceci : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.autremen...
trouvé en cherchant des images sur le cardinal de Bernis . Oh! joie, oh! demi-surprise, ce pourpré fut un abbé libertin auteur de "L'Amour papillon", oeuvre érotique que je vous laisserai le soin de chercher vous-mêmes, bande de coquins patentés !
A ne pas confondre avec l'Effet papillon de Bénabar : quoique, quoi que ... : http://www.youtube.com/watch?v=bAs8gN0j2Z8
19:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, bernis, richelieu, frédéric, france, suisse
01/08/2009
Qui aurait dit il y a vingt ans que Berlin deviendrait l’asile des arts, de la magnificence et du goût ?
Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa !
Charilla, ma vaillante collègue, c'est vrai, j'ai failli te faire faire des heures minutes sup non payées.
Je peux t'assurer que je vais suivre ta visite pour apprendre à mettre le turbo et tenir ce fichu timing d'une heure maxi !
Mon passé de profession libérale m'a déformé ; à son compte, généralement on ne regarde pas l'horloge pointeuse. En bon salarié respectueux je vais faire amende honorable et sabrer -(non ! pas le champagne ! )- dans la présentation de la visite, ce que j'estime nécessaire et qui peut-être, après tout, est inutile ?
Un aimable visiteur anonyme a trouvé que j'en faisais trop ! Je suis heureux d'apprendre , mais je le savais déjà, qu'il y a des gens pressés, amateurs de Reader'digest comme de fast food ! Pour cinq euros, il avait droit à une heure, malheur à celui qui déborde :
-"j'ai dit un cheeseburger avec une petite frite, un petit Coca ! Comment osez-vous , pour le même prix, me donner une grande frite ?". J'ai envie, maintenant que la frustration se dissipe de dire : "si tu n'aimes pas ça, n'en dégoûte pas les autres !"
Charilla, tu es jeune, tu es l'avenir, tu es femme et impulsive ! Dieu te garde ! سلام
Pour moi, Dieu merci, il y a Bach , comme ce qui suit , que je dédie aux pressés opressés opressants du monde entier : http://www.dailymotion.com/video/xmxex_glenn-gould-art-of...
Volti s'est décidé à aller voir Fred the II ; grand chambellan, il va devenir ... Quel travail que celui de fréquenter un roi prussien, fût-il philosophe !!!
« A Henri Lambert d’Herbigny, marquis de Thibouville, rue des Saints-Pères à Paris
Je mérite votre souvenir, Monsieur, par mon tendre attachement, mais Aurélie [personnage féminin de Rome sauvée] n’est pas encore digne de Catilina. Comment voulez-vous que je fasse ? Trouver tous les charmes de la société dans un roi qui a gagné cinq batailles [V* a quitté Paris vers le 25 juin pour se rendre auprès de Frédéric]; être au milieu des tambours, et entendre la lyre d’Apollon ; jouir d’une conversation délicieuse à quatre cents lieues de Paris ; passer ses jours moitié dans les fêtes, moitié dans les agréments d’une vie douce et occupée, tantôt avec Frédéric le Grand, tantôt avec Maupertuis, tout cela distrait un peu d’une tragédie. Nous aurons dans quelques jours à Berlin un carrousel [carrousel donné les 26 et 27 août en l’honneur de la margravine de Bayreuth, sœur de Frédéric] digne en tout de celui de Louis XIV. On y accourt des bouts de l’Europe, il y a même des Espagnols. Qui aurait dit il y a vingt ans que Berlin deviendrait l’asile des arts, de la magnificence et du goût ? Il ne faut qu’un homme pour changer la triste Sparte en la brillante Athènes. Tout cela doit exciter le génie, mais tout cela dissipe et prend du temps. Il me faudrait un recueillement extrême. J’ai ici trop de plaisir. Je vous recommande Hérode, [Hérode et Mariamne] et le duc d’Alençon,[autre titre , autre version d’Adélaïde du Guesclin, du duc de Foix] je les mets avec mon petit théâtre [son théâtre privé de la rue Traversière où plusieurs de ses pièces ont été représentées avant son départ] sous votre protection. Si vous voyez César [Lekain qui joue César dans Rome sauvée], dites-lui, je vous en supplie, à quel point je lui suis dévoué. Je ne veux pas le fatiguer de lettres, moins je lui écris plus il doit être content de moi. Adieu digne successeur de Baron. Il n'y a que votre aimable commerce qui soit au dessus de votre déclamation. Conservez-moi votre amitié. Je vous serai bien tendrement attaché toute ma vie.
V.
A Potsdam (sic) 1er Août 1750. »
19:43 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voltaire, frederic, thibouville, potsdam, bayreuth
07/07/2009
le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles
Ces textes vont peut-être paraitre sans commentaire . Ce sera la signe que votre indigne serviteur est encore à la bourre, mais ni bourré, ni bourru !!!En tout cas pas aujourd'hui ...
-Chat alors ! T'as d'beaux yeux, tu sais !
-Oui, je sais, je sais, je sais ... mais ne touche pas à la prunelle de mes yeux ! (=petit goinfre dodu au dodo).
« A Jean Le Rond d’Alembert
Vous n’avez probablement point reçu, mon cher philosophe, une lettre que je vous avais écrite il y a près d’un mois, sous l’enveloppe de M. de Vaines. Je vous priais de dire un petit mot au roi de Prusse au sujet de M. d’Etallonde de Morival. Ce monarque vient de combler nos vœux et de surpasser nos espérances [lettre de Frédéric du 17 mai ]. Il appelle M. de Morival auprès de lui, il le fait son ingénieur et capitaine, il lui donne une pension. Cela vaut mieux, ce me semble que d’aller se mettre à genoux à Paris devant Messieurs, et de leur avouer qu’on est un impie qui vient faire entériner sa grâce [« Je vous répète que nous ne voulons point de lettre de grâce, que grâce, de quelque manière qu’elle soit tournée, suppose crime, et que nous n’en avons point commis. De plus la grâce exige qu’on la fasse entériner à genoux et c’est ce que nous ne ferons jamais. » lettre à d’Argental, 16 avril 1775.].
Le roi de Prusse en faisant cette belle action m’écrit la lettre la plus touchante et la plus philosophique [«… l’infâme frémira vraiment de dépit, en voyant que Voltaire et moi pauvre individu, nous sauvons de ses griffes un jeune garçon qui n’a pas observé le Puntiglio et le cérémonial ecclésiastique. » Frédéric].
Je vous envoie la requête au Roi Très Chrétien, par laquelle M. de Morival ne lui demande rien [ Le cri du sang innocent adressé au « Roi très chrétien en son conseil », requête « … faite que pour inspirer l’horreur de la persécution, et pour fortifier les bons sentiments des esprits raisonnables. » lettre à d’Argental du 10 juillet].
V.
A Ferney ce 7è juillet 1775. »
« A Frédéric II, roi de Prusse
Sire,
Morival s’occupait à mesurer le lac de Genève, et à construire sur ses bords une citadelle imaginaire, lorsque je lui ai appris qu’il pourrait en tracer de réelles dans la Prusse occidentale ou dans vos autres états. Il a senti vos bienfaits, avec une respectueuse reconnaissance égale à sa modestie. Vous êtes son seul roi, son seul bienfaiteur. Puisque vous permettez qu’il vienne se jeter à vos pieds dans Potsdam, voudriez-vous bien avoir la bonté de me dire à qui il faudra qu’il s’adresse pour être présenté à Votre Majesté ?
Permettez que je me joigne à lui dans la reconnaissance dont il ne cessera d’être pénétré ; je ne peux pas aspirer comme lui, à l’honneur d’être tué sur un bastion ou sur une courtine ; je ne suis qu’un vieux poltron, fait pour mourir dans mon lit. Je n’ai que de la sensibilité, et je la mets tout entière à vous admirer et à vous aimer.
Votre alliée l’impératrice Catherine fait, comme vous, de grandes choses. Elle fait surtout du bien à ses sujets [Frédéric écrit à V*, le 17 juin : « Votre Impératrice se signale à Moscou par ses bienfaits et par la douceur dont elle traite le reste de adhérents de Pugatschef [l’insurgé] : c’est un bel exemple pour les souverains… »]; mais le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles. Il a touché à son sacre deux mille quatre cents malades d’écrouelles, et il les a sans doute guéris [21 juin, V* à Frédéric : « On fait coucher tout de son long un pauvre roi en chemise devant des prêtres, qui lui font jurer de maintenir tous les droits de l’Église et on ne lui permet d’être vêtu que lorsqu’il a fait son serment . Il y a des gens qui prétendent que c’est aux rois de se faire prêter serment par les prêtres. Il me semble que Frédéric le Grand en use ainsi en Silésie et dans la Prusse occidentale. »]. Il est vrai qu’il y eut une des maitresses de Louis XIV qui mourut de cette maladie, quoiqu’elle eût été très bien touchée, mais un tel cas est très rare.
Votre majesté avait eu la bonté de me mander qu’après ses revues elle se délasserait un moment à entendre Lekain et Aufresne [24 juillet, Frédéric à V* : « Lekain a joué les rôles d’Œdipe, de Mahomet et d’Orosmane … L’année passée j’ai entendu Aufresne ; peut-être lui faudrait-il un peu du feu que l’autre a de trop … Cependant je n’ai pu retenir mes larmes ni dans Œdipe ni dans Zaïre. ». Lekain avait quitté Paris pour la Prusse le 13 mai]; mais je vois bien que vos héros guerriers qui marchent sous vos drapeaux l’emportent sur les héros de théâtre. Votre Majesté les passe en revue dans quatre cents lieues de pays pendant un mois [= 500 milles de France]. C’est à peu près avec cette rapidité qu’un de vos prédécesseurs, nommé Jules césar, parcourait notre petit pays des Velches. Il faisait des vers aussi, ce Jules ou Julius, car les véritablement grands hommes font de tout.
Je suis plus que jamais l’adorateur et l’admirateur des gens de ce caractère, qui sont en si petit nombre.
Agréez, Sire, avec bonté, le profond respect, la reconnaissance et l’attachement inviolable de ce vieux malade du mont Jura.
Voltaire
A Ferney, 7 juillet 1775. »
17:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, pougatschef, frédéric, prusse, roi, césar, étallonde, morival, jura
30/06/2009
A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?
Je suis encore sous, ou plutôt sur, le coup de l'émotion qui ce 27 juin 2009 m'a accordé un plaisir rare . Fête à Voltaire au château de Voltaire à Ferney-Voltaire et dans la ville. A peine ouvert le portail à 14 h , déjà de nombreux visiteurs passent par la petite boutique-accueil . Une belle dame s'enqiert d'un certain James auprès de moi. Mon coeur ne peut faire plus qu'un mini bond : "je suis James et vous êtes loveVoltaire !" -"Oui"... Bonheur de mon côté, je la vois et je lui parle en vrai, celle dont j'admire le blog depuis quelque temps, et je ne suis pas le seul.
http://www.monsieurdevoltaire.com/
Vous voyez, je ne vous mens pas !
Elle me remet un conte de Volti illustré de photos . Je ne vous en donne pas le titre ; ça reste entre nous deux (ou plutôt trois, je le crois) , bande de curieux !
Plaisir de la guider dans ce château qu'elle mérite plus que tout autre de visiter, je vous l'assure !
Tristesse de ne pouvoir que lui faire un petit signe de la main lors de son départ .
Fan de Volti, oui et c'est peu de le dire.
Je dois l'avouer -même sans être torturé !- moi je suis fan de loveVoltaire .
Admirez son travail et celui de son "photographe préféré", les deux me laissent émerveillé. Beauté et qualité .
...Pour autant ne quittez pas mon blogounet de voltairien qui a encore beaucoup à apprendre !
Notre Volti , toujours capable de prouesse littéraires et épistolaires, ne nous déçoit pas ce 29 juin 1759.
« A Frédéric II, roi de Prusse
Sire,
J’appelle de César à César, et de Salomon à Salomon. Il me traite comme François Ier traita Charles Quint, un démenti par la gorge, dans ses lettres patentes de Hennesdorf 8 juin [lettre publiée comme étant du 20 juin (?), de Frédéric : « Si j’étais du temps de l’ancienne chevalerie, je vous aurais dit que vous en aviez menti par la gorge en avançant en public que je vous avais écrit pour défendre mon histoire de Brandebourg contre les sottises qu’en dit un abbé en ic ou en ac… »]. Mais César se souviendra que je lui demandai il y a longtemps la permission de réfuter le livre de l’évêque du Puy [Jean-Georges Lefranc de Pompignan] et de l’abbé de Caveirac, intitulé Apologie de la révocation de l’édit de Nantes dans lequel il s’en faut de beaucoup qu’on ait rendu à Votre Majesté la justice qu’on lui doit. Elle daigna m’écrire de Breslau le 21 mars, ces propres mots [quasiment]: vous pourrez ajouter une lettre selon votre bon plaisir, quoique je sois très indifférent sur ce qu’on peut dire de moi en France. On ne me fâchera pas quand on dira que vous êtes l’auteur de mon histoire de Brandebourg.
C’est sur cette permission expresse de Votre Majesté que j’ai réfuté une partie des calomnies de ce livre [dans une note ajoutée à l’Ode sur la mort se S.A.S. la princesse de Bareith, avec la phrase suivante : « je suis en droit… »]. Je suis en droit, ai-je dit, sur une lettre du roi de réfuter quelques mensonges imprimés.
Vous m’avez donné ce droit. J’en ai usé pour confondre ceux qui en effet ont menti par leur gorge, et qui, ont osé parler de votre personne avec une malignité très outrageante. Si vous lisiez ce livre, vous verriez que j’ai bien fait d’infirmer le témoignage de l’auteur. Vous me sauriez quelque gré de mon zèle. Vous reconnaitriez celui qui vous a été longtemps si dévoué et qui le sera toujours, celui qui brave vos ennemis quand il s’agit de rendre justice à vos grandes qualités.
A l’égard du prince votre frère, j’ai rapporté mot à mot à Votre Majesté la réponse de Tronchin sans y rien changer. Il ne sort plus de Genève. Il donne ses consultations, il en use précisément comme Borave [Boerhaave]. On va chez lui comme on allait à Épidaure ; les princes malades y viennent. Il n’approuve point du tout les eaux pour les maladies de poitrine, mais il exige le changement d’air, et il est très vrai qu’on n’en peut changer d’une manière plus utile qu’en venant auprès de lui. Devrais-je donc faire autre chose que vous dire exactement ce qu’il m’a répondu en vous envoyant son avis ? [Frédéric, écrivit sèchement le 10 juin à V*, très piqué de la réponse négative de Théodore Tronchin qui refuse d’aller soigner le prince Ferdinand et transmise par V*] et en quoi ai-je mérité vos reproches lorsque je me suis occupé de vous servir ? et quel rapport, je vous prie, de cette exactitude fidèle, avec roi mon maître et avec le ridicule des vieux ambassadeurs ? [V* a rappelé à Fréderic le 19 mai qu’il avait « été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à la paix » en particulier de celle qu’avait faite en 57-58 le cardinal de Tencin et la margravine de Bayreuth] et avec mes pauvres terres contribuables du Bien-Aimé ? Mes petites terres, je l’avouerai à Votre Majesté, ne sont point contribuables, elles sont sur la frontière de la France, mais elles ne payent rien du tout à la France. Elles en ressortissent et c’est ce qui causa les frayeurs de ma malheureuse nièce quand nous reçûmes à Ferney en France à une lieue des Délices votre gros paquet qui paraissait avoir été ouvert. Vous savez, Sire, qu’il contenait des choses que vous seul êtes en droit de dire [entre autre ces vers de Frédéric : « Je vois leur vil assemblage / Aussi vaillant au pillage / Que lâche dans les combats /…. Quoi votre faible monarque, / Jouet de la Pompadour, / Flétri par plus d’une marque / Des opprobres de l’amour … / Au hasard remet les rênes / De son empire aux abois … »], et qui auraient pu nous perdre. On ne m’appelle à la cour de France que le Prussien [Mme de Pompadour lui avait écrit le 14 juin : « …je n’ai pensé qu’à Voltaire français, et j’ai oublié qu’il avait été prussien, je l’oublie encore dans ce moment… »]. C’est un surnom dont je me glorifie. Mais vous entrez sans doute dans la situation d’une femme accoutumée à tout craindre. Elle n’a pas voulu qu’un monument si funeste subsistât. Je vous assure que ma vie n’eût pas été en sureté s’il eût été trouvé chez moi [bien qu’ayant affirmé à Frédéric que sa nièce avait brûlé cet écrit, il avait envoyé ce paquet au duc de Choiseul]. Que la générosité naturelle de votre cœur, que votre compassion épargne donc une femme qui n’a été que trop maltraitée [allusion au traitement et sévices de Francfort en juin 1753]. Pour moi, je ne désire dans ma douce retraite que la consolation de finir ma carrière avec l’idée d’être toujours dans les bonnes grâces du grand Fédéric [le roi signe : Fédéric]. Il sait que mon cœur ne peut perdre les sentiments de respect et d’admiration que j’ai pour lui.
V.
Encore un petit mot, soit que Votre Majesté ait donné bataille ou non, daignez résoudre le problème suivant. A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?
Est-ce un roi philosophe, qui cultive nos arts, qui fait honneur à l’esprit humain, qui ne persécutera jamais personne pour sa religion, qui empêchera que les jésuites ne gouvernent la terre ? ou les puissances gouvernées par le révérend père Poignardini, et par le révérend père Aconiti ?
Ah ! héros à faire enrager qui voulez toujours avoir raison, si votre cœur !…
Mais je suis si vieux, et j’ai si mal aux yeux, que je ne me soucie plus de rien. Pas même de votre cœur, si pourtant… mais non… vous n’êtes qu’un grand homme pour tout potage, un génie universel, sans indulgence, un maudit héros qui n’avez jamais aimé l’imbécile.
V.
Aux Délices 29 juin 1759. »
Le même jour ce filou de Volti est capable d’écrire au comte d’Argental –sincèrement cette fois, je le crois, car il parle à un vrai ami- une lettre qui se termine par ces considérations : « M. le duc de Choiseul est donc parti et déjà près de Vienne [où il est ambassadeur]. Mais battra-t-on Luc ? C’est là le grand point. Il serait bien honteux de faire avec lui une paix qui serait pour lui un triomphe. »
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