27/05/2012
On dit de Dieu qu'il ne fait point le mal, mais qu'il le permet
... Perhaps !
Et avec ça, faut-il vous l'emballer ?
Et parfois, il retient les coups des humains , happy end !
« A Madame la margrave de BAIREUTH
A Monrion, près de Lausanne, 17 février 1756.
Madame, vous êtes de ces divinités qui ne sont faites que pour répandre des grâces. On dit de Dieu qu'il ne fait point le mal, mais qu'il le permet. Mme la princesse de Nassau-Sarrebruck a envoyé à Paris certain ouvrage sur la religion naturelle, et je peux jurer à Votre Altesse royale que je n'en avais jamais donné de copie qu'à vous seule. Le roi votre frère 1 ne s'est jamais dessaisi de l'original. C'était un poème très-informe. Je l'ai beaucoup corrigé depuis 2, et voici comme il commence
Souveraine sans faste et femme sans faiblesse,
Vous dont la raison mâle et la ferme sagesse
Sont pour moi des attraits plus chers, plus précieux,
Que ces feux séduisants qui partent de vos yeux,
Digne ouvrage d'un Dieu, connaissons notre maître, etc.
Après ce petit début, Votre Altesse royale ne peut manquer de prendre le sermon et le prédicateur sous sa protection. Le roi votre frère ajoute à sa gloire, qui semblait ne pouvoir plus croître. Il fait des traités qui valent mieux que des victoires. Il écarte les étrangers de sa patrie. Il affermit le trône des autres, et il assure le sien. Ce n'est pas tout, il m'envoie ma Mérope tournée par lui en opéra. Tout cela est beau, mais il lui manque de m'aimer.
Que Votre Altesse royale daigne s'amuser d'un autre sermon 3 que j'ai l'honneur de lui envoyer. Qu'elle juge entre Pope et moi. Je souhaite que tout soit bien à jamais pour elle. Je me mets aux pieds de monseigneur et aux vôtres avec le plus profond respect et le zèle éternel de
Frère VOLTAIRE. »
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26/05/2012
ce point, qui, quoique frivole en lui-même, devient important dans un dictionnaire
... La taupe du Vatican !... Déterre les secrets du Vatican !
Ô mon dieu !! toutes ces taupinières sont prises pour des montagnes par les lilliputiens du parvullissime saint Siège .
Benoit flippe, les cardinaux ont les jetons, les gardes suisses ont des fuites (voyez les fentes de leurs culottes ), les bonnes soeurs jettent leurs strings au diable, les curés font la messe à la tequila .
Quel évènement mondial , universel ! Jamais la papauté ne s'en remettra !
Moi, je vous le dis, j'y vois clairement un lien direct avec la reprise de Secret Story !*
LA VOIX a encore frappé !
Misère sur notre pauvre monde ...
*NDLR : je me fiche aussi absolument des prétendus secrets de gugusses et de nanas décérébrés sur TF1 que des cacochymes du Vatican .
« A M. BRIASSON,
Libraire à Paris.
A Monrion, 13 février [1756]
Avant de travailler à l'article France, il serait bon que quelque homme, zélé pour la gloire du Dictionnaire encyclopédique, voulût bien se donner la peine d'aller à la Bibliothèque royale et d'y consulter les manuscrits des Xè et XIè siècles, s'il y en a dans le jargon barbare qui est devenu depuis la langue française. On pourrait découvrir peut-être quel est le premier de ces manuscrits qui emploie le mot français, au lieu de celui de franc. Ce serait une chose curieuse de fixer le temps où nous fûmes débaptisés, et où nous devînmes sauvages français, après avoir été sauvages francs, sauvages gaulois, et sauvages celtes.
Si le roman de Philomena 1, écrit au Xè siècle en langue moitié romance, moitié française, se trouve à la Bibliothèque du roi, on y rencontrera peut-être ce que j'indique. L'histoire des ducs de Normandie, manuscrite, doit être de la fin du XIe siècle, aussi bien que celle de Guillaume au court nez. Ces livres ne peuvent manquer de donner des lumières sur ce point, qui, quoique frivole en lui-même, devient important dans un dictionnaire. On verra si ces premiers romans se servent encore du mot franc, ou s'ils adoptent celui de français.
En vérité, ils n'y a que les gens qui sont à Paris qui puissent travailler avec succès au Dictionnaire encyclopédique; cependant, quand je serai de retour à ma maison de campagne 2, près de Genève, je travaillerai de toutes mes forces à Histoire. Je ne doute pas que M. de Montesquieu n'ait profité, à l'article Goût 3 de l'excellente dissertation qu'Addison a insérée dans le Spectateur,4 et qu'il n'ait fait voir que le goût consiste à discerner, par un sentiment prompt, l'excellent, le bon, le mauvais, le médiocre, souvent mis l'un auprès de l'autre dans une même page. On en trouve mille exemples dans les meilleurs auteurs, surtout dans les auteurs de génie, comme Corneille. A propos de goût et de génie, l'Éloge de M. de Montesquieu, par M. d'Alembert, est un ouvrage admirable; il y a confondu les ennemis du genre humain.
Mille sincères et tendres compliments à M. d'Alembert, à M. Diderot, et à tous les encyclopédistes. »
1 M. Raynouard, dans son Choix des poésies originales des troubadours, 1817, tome II, page 293, prouve que ce roman est du XIIè siècle. Voir : http://books.google.fr/books?id=GAQ0AAAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=philomena&f=false
Voyez ce qui en est dit dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, tome XXI, pages 137 et 146, (Beuchot.)
3 D'Alembert et Jaucourt ayant engagé Montesquieu à travailler à l'Encyclopédie, ce fut pour ce dictionnaire que l'auteur de l'Esprit des lois composa l'Essai sur le Goût, opuscule auquel la mort l'empêcha de mettre la dernière main. -Voir page 105 : http://books.google.fr/books?id=1SEvAAAAMAAJ&pg=PA140&dq=essai+sur+le+go%C3%BBt+montesquieu&hl=fr&sa=X&ei=p0_BT4auJ4Sd8gOXyajqCg&ved=0CE8Q6AEwBA#v=onepage&q=essai%20sur%20le%20go%C3%BBt%20montesquieu&f=false
La section première de l'article GOUT, du Dictionnaire philosophique, parut dans le tome VII de l'Encyclopédie. (CL.)
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25/05/2012
les ministres ont leurs raisons, dans lesquelles il ne m'appartient pas de pénétrer.
... Remarquable descente en flamme de ministres incompétents . J'ose espérer que nous aurons des décisions claires et pertinentes issues du nouveau gouvernement .
Ces aneries, ça me défrise !
Dès à présent, je m'élève contre la modification des droits de succession qui à mes yeux aura un effet pervers . Je m'explique : un propriétaire de bien immobilier locatif important, qui laissera ceci à son/ses héritiers, ceux-ci pour rattrapper les frais de succession vont à tout coup augmenter les loyers, je suis prêt à le parier, connaissant la bonté incommensurable des dits propriétaires, les dindons de la farce restant toujours les mêmes .
Qui a dit : "ça sent le vécu ?"
http://users.belgacom.net/itanca/12.delirium/26.le%20ponctionneur.htm
« A M. Pierre PICTET,
Professeur en droit.
Monrion, 12 février [1756]
Mme Denis, mon très-cher voisin, prétend qu'elle a écrit très- régulièrement à Mme Pictet. Il faut que les lettres se soient croisées. Ce n'est pas avec les personnes que l'on aime qu'on manque à son devoir. Je vous remercie de vos nouvelles. Je commence à douter de la destruction de Philadelphie. Quoique je tienne cette nouvelle du roi Stanislas, je ne doute pas que le ministre de France n'envoie, comme vous le dites, des secours en Amérique sur des vaisseaux détachés. On les prendra peut-être plus aisément mais les ministres ont leurs raisons, dans lesquelles il ne
m'appartient pas de pénétrer.
Le roi de Prusse fait des traités et des vers; il peut faire tout ce qu'il voudra. Mille tendres respects à toute votre famille.
V. »
23:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/05/2012
Il est très-capable, comme vous savez, de faire la musique lui-même
... Qui sait ? Oui , peut-être ! mais en attendant, notre président doit d'abord s'occuper des paroles .
Moâ ! j'y croaaââ !
« A M. D'ALEMBERT.
A Monrion, 10 février [1756]
Je vous envoie, mon cher et illustre confrère, deux phénomènes littéraires, l'un des deux vous regarde; et vous verrez quels remerciements vous devez à M. Formey 1, secrétaire de votre Académie de Berlin. Pour moi, j'en dois de très-sincères au roi de Prusse. Vous voyez qu'il m'a fait l'honneur de mettre en opéra français ma tragédie de Mérope, en voici la première scène. J'ignore encore s'il veut qu'on mette en musique ses vers français, ou s'il veut les faire traduire en italien. Il est très-capable, comme vous savez, de faire la musique lui-même; sans cela, je prierais quelque grand musicien de Paris de travailler sur ce canevas. Les vers vous en paraîtront fort lyriques, et paraissent faits avec facilité. Il ne m'a jamais fait un présent plus galant.
Dès que je serai de retour à mes petites Délices, je travaillerai à Français 2 et à Histoire 3, et je serai à vos ordres, sauf à être réduit par le sieur Formey. Mes compliments à tous les encyclopédistes. »
2 Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-philosophique-f-comme-francois-85872925.html
22:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/05/2012
Je conviens que le rôle de la France n'est pas brillant à présent
... OK, OK ! Je ne vois que le satiné de nos couleurs . Nous n'irons pas jusqu'au mat , heureusement .
Toutefois, je me permets de rappeler à François Hollande et à Laurent Fabius qu'il est d'autres moyens que celui d'arriver en retard avec des alibis à la noix de coco pour se faire remarquer et avoir quelque influence internationale .
L'exactitude est politesse des rois, et ceci je le prends au sens horaire du terme et au sens exactitude des propos . L'inexactitude ne doit pas être l'impolitesse de la France . Le seul côté positif est d'en conclure que François ne se prend pas pour un roi !
Il est vrai qu'il a un sérieux handicap pour consulter l'heure à sa montre .
Ou alors il a une anti-sèche écrite sur sa manchette ?
« A M. Élie BERTRAND,
Pasteur de l'église française, à BERNE 1
A Monrion, 10 février 1756.
Le projet de M. Formey 2 suppose, mon cher philosophe, quelque chose de plus que du courage, s'il veut faire lui seul une encyclopédie, c'est beaucoup pour un seul homme. S'il veut retrancher de cet ouvrage les mathématiques et les arts, qui en sont le fondement, c'est le réduire à rien, c'est faire un dictionnaire de choses triviales. Joignez à la singularité de ce projet la mauvaise grâce de se servir du travail d'autrui, le risque de le gâter, le soupçon d'avoir fait cette manœuvre par intérêt, et vous m'avouerez alors que ses amis devraient le détourner d'un tel dessein. Le grand nombre de savants qui travaillent à l'encyclopédie s'élèvera contre lui, ils en auront d'autant plus de droit que lui- même se joignit à eux dans les commencements, et se proposa pour les aider dans plusieurs articles de philosophie. Il envoya ses articles, on les lui paya noblement et on s'en servit peu. Vous voyez combien de raisons doivent concourir à lui faire abandonner son idée. Si vous êtes son ami, je pense que vous lui rendriez un vrai service de le détourner d'une telle entreprise, sans me citer et sans alléguer les raisons que je vous apporte.
Le projet de faire un opéra de ma tragédie de Mérope n'est pas si étrange. J'ai été tout étonné de recevoir un gros paquet du roi de Prusse; il contenait ma tragédie de Mérope, qu'il s'est donné
la peine de tourner en vers lyriques, et il m'avertit qu'il faisait cet ouvrage en travaillant à son traité. Voilà une anecdote assez singulière.
J'ai lieu de croire, mon cher monsieur, que votre discours sur Lisbonne est imprimé actuellement à Rouen 3. La personne à qui je l'ai confié m'apprend qu'elle l'a donné à un libraire de ce pays-là. J'espère vous en envoyer bientôt des exemplaires. Mon sermon en vers 4 ne vaut pas le vôtre en prose, et je ne le crois pas fait pour l'impression 5. Cependant, si vous voulez vous en amuser avec M. le banneret de Freudenreich et n'en donner aucune copie, j'aurai l'honneur de vous l'envoyer.
Je conviens que le rôle de la France n'est pas brillant à présent non illi imperium pelagi saevumque tridentem.6
Conservez votre amitié à votre très-tendre serviteur et malade.
V. »
1 Cette lettre, et les suivantes adressées à la même personne, ont été publiées dans Le Magasin universel, 1838-1839, tome VI. Elles sont écrites entièrement de la main de Voltaire.
Voir pages 260, 310, 334, 350, 374 : http://books.google.fr/books?id=oxPmAAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=bertrand&f=false
5 Après l'avoir donné à imprimer aux frères Cramer , il leur demandera « deux douzaines d'exemplaires du Poème sur Lisbonne et sur la Loi naturelle » le 7 mars, puis il enverra un nouveau texte parce que la première version lui « donne un grand mal de tête » : « Nous nous sommes trop pressés frères très chers . Vous avez voulu imprimer Lisbonne. J'ai eu la faiblesse de vous donner un ouvrage imparfait . », écrira-t-il le 14 mars .
6 Vers 138 de l'Enéïde de Virgile : « ce n'est pas à lui, (mais à moi) que sont échus l'empire des mers et le trident redoutable . » ou « ce n'est pas à lui qu'échurent par le sort l'empire de la mer et le cruel trident, mais à moi. »
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ainsi M. le cardinal de Tencin, qui est si tendrement attaché à ce grand homme
http://www.youtube.com/watch?v=1mO7i8V6dUE
... Oui, Take five !
Aujourd'hui, tout autant qu'hier, avant de juger les actions des nouveaux ministres et du président .
Si tendrement ...
Je ne sais si le chef des cardinaux -Benoït xvi- voit d'un bon oeil notre nouveau gouvernement, mais quoiqu'il pense, on se passera de son avis .
« A M. Jean-Robert TRONCHIN, DE LYON
La nouvelle du saccagement de Philadelphie se confirme-t-elle ?1 Est-on bien ébaubi du traité du roi de Prusse? Ce monarque, pendant qu'il faisait son traité, faisait un opéra en vers français de ma tragédie de Mérope; il vient de me l'envoyer. Ainsi M. le cardinal de Tencin, qui est si tendrement attaché à ce grand homme, pourrait me recevoir à bras ouverts 2, puisque je suis dans une si belle correspondance. »
16:46 | Lien permanent | Commentaires (0)